Espagne : De nouveau vers un « gouvernement Frankenstein » ?
Les élections générales espagnoles de ce 23 juillet 2023 ont stupéfié tous les observateurs. Le PSOE tout d’abord, car toutes les enquêtes, tous les sondages depuis plus d’un an le donnaient grand perdant. Le Parti Populaire ensuite, il venait tout juste de triompher aux élections régionales et municipales du 28 mai dernier et semblait porté par un élan irrésistible. Tous s’accordaient à dire qu’avec Vox, il obtiendrait la majorité absolue.
En effet, le PP était transcendé par cette vague bleue qui lui avait fait gagner toutes les élections intermédiaires depuis 2019, et notamment les régionales d’Andalousie de juin 2022, où il emportait la mise dans une communauté acquise à la gauche depuis le début des années 1980.
Dans le contexte d’un été étouffant de canicule, les électeurs traditionnels du PP ne se sont pas mobilisés, et les centristes qui n’étaient pas représentés à cette consultation se sont sans doute reportés en force sur le PSOE, par crainte d’un gouvernement PP/Vox, tant il était annoncé, même encore en début de soirée électorale par les sondages de sortie des urnes.
Au final, si le PP est devenu le premier parti d’Espagne en voix, en circonscriptions enlevées et en sièges (136 députés soit 48 de plus qu’en 2019), il n’obtient pas cette fameuse majorité absolue de 176 sièges, indispensable pour gouverner sereinement.
En effet, et c’est la seule non surprise de ce scrutin, Vox qui a souffert du vote utile et sans doute aussi d’une moindre mobilisation, ne parvient à faire élire que 33 députés contre les 52 qu’il possédait, tous les sondages l’avaient prévu. Mais il doit être immédiatement noté, qu’en 2019, le PP était alors en totale perdition et Vox en avait naturellement profité. Vox reste toutefois la troisième force politique espagnole, il a d’ailleurs triplé ses députés régionaux, fin mai.
Le PSOE fait mieux que résister, puisqu’il engrange 122 élus, soit deux de plus qu’en 2019. L’extrême gauche révolutionnaire qui s’était regroupée sous une nouvelle bannière, Sumar (additionner), obtient un score tout à fait honorable soit 31 députés, sept de moins que l’extrême gauche en 2019 qui concourait alors sous l’étiquette de Podemos, (Nous pouvons).
Dès lors aucun bloc ne peut parvenir à rassembler une majorité absolue, sauf peut-être le PSOE s’il réussissait à fédérer autour de lui, outre l’extrême gauche, tous les partis séparatistes voire terroristes basques. C’est ce que les commentateurs et spécialistes divers ont dénommé un « gouvernement Frankenstein », le PSOE faisant en quelque sorte naître une coalition monstrueuse, qu’il était ensuite incapable de contrôler.
Mais pour réaliser cette nouvelle équation de tous les dangers, le PSOE et ses alliés devront accepter cette fois-ci, de passer par les fourches caudines du parti Junts, le parti de Carles Puigdemont, parti qui revendique l’indépendance totale de la Catalogne et qui demande l’organisation d’un référendum à cet égard. Avec ses sept députés, il devient incontournable.
Puigdemont a d’ailleurs été destitué et vit actuellement en Belgique, pour échapper aux foudres de la justice espagnole. Or justement, pour monnayer son soutien à Pedro Sanchez, le Chef de l’actuel gouvernement et président du PSOE, le leader indépendantiste catalan a annoncé qu’il exigerait la tenue de cette consultation, totalement anticonstitutionnelle et l’arrêt de toutes les poursuites par une amnistie. Or le Parquet du Tribunal Suprême espagnol vient de réactiver l’ordre de le rechercher et de le faire arrêter.
Les tractations voire les magouillages politiques vont donc se poursuivre jusqu’au 17 août environ, et ensuite soit Alberto Feijoo pour le PP, soit Pedro Sanchez pour le PSOE tenteront d’obtenir l’investiture des Cortès des députés et de former un nouveau gouvernement. À défaut, les Espagnols pourraient retourner aux urnes d’ici la fin de l’année.
Un autre point doit être souligné, le Sénat était aussi renouvelé aux trois quarts ce 23 juillet, et le PP est désormais majoritaire à la Chambre haute, ce qui ne lui était plus arrivé depuis deux législatures. Cela pourrait avoir une incidence pour empêcher Sanchez de triturer la constitution, de plus le budget ne peut être voté qu’avec la majorité sénatoriale.
Je vous propose, dans une prochaine chronique, de vous donner les éléments politiques essentiels qui ont été les causes de ce résultat déroutant.
EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !
Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !
EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.
Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.
Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.
EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
Quatre solutions pour nous soutenir :
1 : Faire un don par virement bancaire
Titulaire du compte (Account Owner) : EURO LIBERTES
Domiciliation : CIC FOUESNANT
IBAN (International Bank Account Number) :
FR76 3004 7140 6700 0202 0390 185
BIC (Bank Identifier Code) : CMCIFRPP
2 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)
Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
3 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés
à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France
4 : Faire un don par carte bancaire
Pour cela, téléphonez au 06 77 60 24 99