4 décembre 2020

Bonne nouvelle de La Paz

Par Georges Feltin-Tracol

Chronique hebdomadaire du Village planétaire

Le trucage des élections ne fait pas tout. Le 8 novembre dernier, tandis que des fraudes électorales massives se produisaient dans plusieurs États du MidWest yankee, la Bolivie investissait son nouveau président, Luis Arce, marquant ainsi l’échec total d’une révolution colorée atlantiste – occidentaliste.

Le 10 novembre 2019, après plusieurs journées de manifestations, de grèves et d’incidents, sur la pression des responsables de la police et de l’armée, le président de l’État plurinational de Bolivie Evo Morales démissionnait et s’exilait d’abord au Mexique, puis en Argentine. Candidat à un quatrième mandat consécutif malgré un revers au référendum de révision constitutionnelle de 2016, le président Morales devançait d’une dizaine de points son principal concurrent, l’ancien président libéral Carlos Mesa. Dans la foulée de ce départ précipité, le vice-président Álvaro Linera, la présidente du Sénat et le président de la Chambre des députés abandonnèrent à leur tour leur fonction. L’intérim de la présidence revint alors à la deuxième vice-présidente du Sénat, une obscure élue d’opposition, Álvaro Linera,

À peine arrivée à la tête de la Bolivie, Áñez persécuta les élus, cadres et militants du parti d’Evo Morales, le MAS (Mouvement vers le socialisme) aux lointaines racines nationalistes, communautaires, phalangistes et justicialistes. Elle rompit aussitôt les relations diplomatiques avec Cuba et le Venezuela, se retira de l’ALBA (l’Alternative bolivarienne pour les Amérique) et ordonna des enquêtes à charge contre son prédécesseur et la plupart de ses ministres. Si, dans ses premières allocutions, Áñez entendait seulement exercer l’intérim, elle se ravisa vite et posa sa candidature à l’échéance présidentielle à venir. Or, l’expansion du coronavirus fit reporter à plusieurs reprises le scrutin.

En attendant, les Boliviens subirent toute la lubricité du néolibéralisme. Non seulement aligné sur les États-Unis et incapable de bien gérer la crise sanitaire, le gouvernement Áñez voulait tout privatiser, suivait l’agriculture industrielle, autorisait les OGM et s’en prenait aux acquis sociaux. Par ailleurs, des scandales retentissants impliquèrent vite l’entourage, politique et privé, de la présidente par intérim.

Empêché de se présenter tant à la présidence qu’à un siège de sénateur, Evo Morales, en accord avec les instances du MAS, des syndicats et des mouvements indigènes indianistes, suggéra la candidature de Luis Arce. Puissant ministre de l’Économie de 2006 à 2017 et en 2019, le « père du miracle économique bolivien » désigna pour colistier à la vice-présidence l’Amérindien David Choquehuanca.

Le mécontentement grandissant des Boliviens troubla la bourgeoisie compradore. Après bien des hésitations, Áñez renonça à sa candidature et apporta son soutien à Carlos Mesa. Tous les sondages prévoyaient un duel serré entre Mesa et Arce avec, en arrière-plan, la montée en puissance d’un hérétique schismatique soi-disant chrétien, le démagogue évangélique des grands propriétaires néoconservateurs, Luis Camacho.

Ce 18 octobre, les Boliviens élurent à la fois leur président, leur vice-président, le Sénat et la Chambre des députés. Avec une participation de 88,5 %, Luis Arce remporta dès le premier tour la présidence (55,10 %) contre Mesa (28,83 %) et Camacho (14 %). Le nouveau président put s’appuyer sur une large majorité MAS et alliés à la Chambre (75 sièges sur 130) et au Sénat (21 sièges sur 36). Les citoyens boliviens contrecarrèrent les prétentions atlantistes, occidentalistes et mondialistes de l’hyper-classe anglo-saxonne et de ses sbires locaux. Certes, le président Arce n’est pas aussi charismatique qu’Evo Morales qui dirigea la Bolivie de 2005 à 2019, un record pour un pays comptant quatre-vingt-deux chefs d’État depuis 1825 ! Les électeurs ont choisi un économiste réputé attaché à l’intérêt commun.

Par-delà les particularités géographiques, historiques, politiques et ethniques de la Bolivie, on peut se demander s’il ne faudrait pas que le Bélarus connaisse lui aussi une brève expérience ultra-libérale avec sa propre Jeanine Áñez, Svetlana Tikhanovskaïa, afin que les Bélarussiens découvrent vraiment le cauchemar libéral-occidental dans toute sa cruelle réalité.

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