2017 : Macron-Fillon et la continuité des électeurs français
2016 fut l’année d’une révolte fluo, une année des dupes. En Autriche, on a voté contre, mais on a fini par se ranger. En Italie, on a voté contre, le système a remplacé son pion le jour-même. En Angleterre, on a voté contre, mais on reste en Europe. En Amérique on a voté contre, mais Wall Street monte et le cabinet de milliardaires golfeurs du joker rebelle se marre.
On avait commencé par une envolée de l’or et un écroulement de bourses, puis tout s’est retourné sur ordre : l’or s’effondre ou est confisqué, la bourse bat ses records, la dette règne sur huit milliards de zombis, le dollar est tout-puissant. Il est le Dieu du Monde le plus monothéiste de l’histoire. Pourquoi ne pas monter à cent mille milliards de dettes après tout ?
Ces peuples aboient un peu, mais la caravane passe. Elle promet pourtant un effondrement de notre euro, une hausse des menaces et des règlements, une explosion des attentats et de la quantité de réfugiés dans les chaumières. Elle inquiète et puis on se rendort.
Pseudo-révolte ? Mais même pas en ex-agonie. On peut leur tirer dessus ou les écrabouiller, les Français sont déjà morts.
Il n’y a qu’en France que le peuple rééduqué et vite couché de petits bourgeois laïcards et du pseudo-catho en Loden ne s’est pas rebellé. Il semble même ne s’être rendu compte de rien et il veut voter pour la continuité ou, comme disent les grisettes des médias, pour le changement dans la continuité.
À ma gauche, Emmanuel Macron, jeune premier cuvée (couvée) Rothschild qui a efflanqué un peu plus l’industrie française (les affaires sont les affaires, pas vrai Valls ?), à ma gauche François Fillon, cuvée Castries-Axa-Bilderbergs pour faire neuf, ex-premier de Sarkozy, et dont on a oublié qu’il a été ministre à peu près toute sa vie avec sa gueule de sacristain et de buveur de vin de table.
Ce sera donc Fillon contre Macron. Parce qu’ils les rassurent.
Et vive la révolution : la gauche, la droite, la droite, la gauche. Politique euro et balle au centre. Les couillons enflammés n’ont qu’à aller se rhabiller avec leur plan survivaliste. Comment effacer les chômeurs, baisser les salaires, couler les retraites, combattre le terrorisme et les Russes qui combattent le terrorisme, comment supporter Trump s’il n’est pas assassiné d’ici là, comment lutter contre le sexisme et l’islamophobie et le réchauffement ? Demandez le programme !
Quand je passe en France ou que je vois passer du Français, je ne vois guère passer du rebelle. Je vois passer du « Nuit debout » tatoué, du retraité fluo, du proprio prospère. Je ne vois pas passer de peuple au message fort. Même les individus forts se font rares. Le Français, ce n’est pas ce qu’en racontent le mythomane de nos réseaux antisociaux. Le Français n’est pas une victime ; il est surtout un collabo pépère, un citoyen consommateur : le marché noir l’a toujours intéressé plus que la Résistance.
On se consolera en écoutant la passacaille de Lulli et le Dominus regnavit de Mondonville.
C’était quand il y avait la France.
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Philippe Randa,
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