Élections après élections, en Europe, ça bouge…
Alors même qu’en France, nous sommes habitués à ce que les sortants soient sortis, en Écosse, et ce pour la troisième fois consécutive, le SNP (Scottish National Party) formation indépendantiste et identitaire vient de remporter une nouvelle victoire majeure. Sachant cela, l’idée d’indépendance reste de la plus brûlante actualité à Édimbourg comme dans toute l’Écosse.
Quand bien même le SNP n’obtient que six députés de moins par rapport à l’échéance précédente (63 à la place de 69 en 2011), ces trois victoires consécutives sont impressionnantes : elles marquent la satisfaction du peuple écossais quant à la politique menée de la part d’un mouvement que l’on peut qualifier de populiste. En ce sens, le SNP semble être le fer de lance anti-système en Europe.
Nicola Sturgeon, toujours chef du SNP et victorieuse est donc reconduite à nouveau au poste de Premier ministre. L’éclatante victoire est telle que les nationalistes écossais se permettent de regretter de n’avoir pas obtenu la majorité des sièges comme cela avait été le cas dans le cadre de l’élection précédente. C’est dire s’ils ont le vent en poupe, ce depuis trois législatures. Ce faible recul, très relatif, n’est pas à prendre réellement au sérieux. C’est ainsi que Michael Keating, professeur de sciences politiques à l’université d’Aberdeen a bien été contraint de reconnaître : « Il ne faut pas en déduire quoi que ce soit. Ce qui est marquant, c’est que le SNP est reconduit au pouvoir pour la troisième fois d’affilée. C’est une performance remarquable. »
Quant aux partis représentant le Système, ils doivent se contenter des restes. Si les conservateurs sont en progrès – deux fois plus de députés que lors de l’échéance précédente – ils n’obtiennent néanmoins que 31 sièges qui sont bien sûr à comparer aux 63 sièges obtenus par les nationalistes. Le grand succès – relatif – des conservateurs n’en est pas moins la marque d’une défaite à l’aune du résultat brillant des nationalistes.
Quand bien même ces conservateurs disposent d’une chef charismatique, Ruth Davidson, avec de surcroît des prises de position des plus modérées, ce afin de ratisser plus large, rien n’y fait : les nationalistes sont largement devant…
À noter que ces conservateurs ont joué la carte du refus de l’indépendance. Cela ne leur a pas réussi. Voilà qui nous indique, si besoin, l’état d’esprit des Écossais…
Les travaillistes – Le labour – sont arrivés troisième, avec seulement 24 élus : la marque d’une déconfiture, telle qu’on n’en avait pas vu depuis 1910. Ils semblent avoir perdu toute une partie d’électorat, siphonnée par les nationalistes et paient ainsi leur positionnement anti-indépendance. Là encore, voilà qui confirme l’état d’esprit en Écosse…
Bien évidemment, ce succès est à mettre en parallèle avec d’autres que l’on voit poindre un peu partout en Europe : ça bouge !