8 février 2019

Presse écrite, radio, télévision… (01)

Par Richard Dessens

Cela pose une véritable question que d’associer la presse et l’idée de liberté. Ou plutôt de s’interroger sur la réalité du tandem presse/liberté.

En effet, en dehors des premières antiques gazettes chinoises (Kin Pau) ou des Acta Publica romains, qui n’étaient que des journaux officiels de Cour ou des comptes rendus sénatoriaux, la presse en tant qu’organe privé d’information et de communication n’apparaît vraiment qu’avec les débuts de l’imprimerie à partir du 16e siècle. Elle évolue et se transforme à travers un combat incessant et progressif en même temps que se développent les idées nouvelles liées aux libertés d’examen arrachées en matières religieuse puis politique au rythme des schismes, révoltes et révolutions successifs qui jalonnent notre histoire depuis le protestantisme jusqu’à aujourd’hui.

Mais l’objet même de la presse est plus intimement lié à l’émergence des idées et idéologies politiques. Elle en constitue l’élément indissociable. Plus la liberté politique fut grande plus la presse d’opinion fut plurale, comme ce fut le cas à l’âge d’or de la presse pendant toute la IIIe République. C’est dans le domaine politique que la liberté de la presse se mesure véritablement, car elle peut alors jouer son rôle primitif fondamental de « médium » ou des « médias », c’est-à-dire d’intermédiaire entre le pouvoir – ou les pouvoirs – et le peuple. Rôle d’information mais avec la diversité des interprétations et des choix politiques partisans, présentée avec une égale diffusion.

medias

De la liberté politique pluraliste à la liberté monolithique moralisée

L’évolution de la démocratie moderne issue de la IIe Guerre mondiale a peu à peu changé les règles de la liberté de la presse au nom de valeurs et de grands principes imposant une nouvelle manière de penser et traçant une ligne rouge entre le Bien – ce qu’il faut penser – et le Mal, nouvelle donnée morale qui stigmatise les adversaires de la correction politique d’Après-Guerre.

L’imposition d’un corpus de valeurs indiscutables et non négociables de plus en plus fourni, a entraîné une ratiocination de la presse jusqu’à en faire des organes présentés comme « objectifs » et « apolitiques », c’est-à-dire simplement conformes aux valeurs indiscutables et non négociables. La politique est ainsi remplacée par une morale sociétale posée au nom de règles considérées comme des vérités absolues.

La conséquence directe de l’environnement des sept dernières décennies, appuyé par l’émergence de sociétés de consommation dans lesquelles l’économique et la recherche du confort individuel substituent un consommateur au citoyen dévalué, est la disparition de la politique et du débat citoyen qui l’accompagne, en dehors d’opposition à la marge, de réglages de quelques curseurs économiques ou d’affrontements de façade, sans jamais remettre en cause les orientations générales sacralisées et imposées par les valeurs morales sociétales, véritable nouvelle religion, de la démocratie dite postmoderne.

Avec la fin de la liberté politique et de son expression la presse s’est coulée naturellement dans les nouveaux carcans de la nouvelle morale « apolitique », d’autant plus facilement que les journalistes, issus des mêmes chapelles (École du Journalisme et Sciences Po notamment) sont naturellement convaincus de l’effectivité des valeurs proclamées comme incontournables et évidentes. Ainsi, la liberté de la presse est préservée dans la mesure où la presse est à l’image d’une idéologie moderne droit-de-l’hommienne sacralisée et indiscutable. Toutes les tendances sont donc bien représentées dans le cadre des valeurs de la nouvelle religion universelle démocratique.

La question essentielle est celle de la diffusion de la liberté d’expression

Cette mutation rampante et très perverse de la politique au profit de concepts moraux, universels et, de plus, juridicisés pour les rendre sanctionnables, aboutit finalement à une nouvelle définition de la liberté, en y mettant des conditions, des limites et des garde-fous tels qu’il est devenu très scabreux de pouvoir encore s’en faire une idée concrète. D’autant que la modernité, si elle pose de très nombreux interdits à la liberté d’expression, en autorise tout de même l’existence de principe. Mais, et c’est là l’essentiel, la modernité organise la diffusion de la liberté d’expression de manière telle qu’elle en reste obligatoirement confidentielle. Et ainsi inopérante. Et le tour est joué. Car le cœur de la liberté d’expression repose dans sa diffusion. La liberté d’expression, même réduite et encadrée, n’est rien sans capacité de se diffuser à égalité avec les autres expressions. Dans ce domaine la presse française comme celle des grandes démocraties européennes a parfaitement bien verrouillé son pré carré : grande presse écrite, radios nationales et grandes chaînes de télévision (au premier chef les chaînes dites d’« information » comme BFM, CNews, LCI ou France Info) sont rigoureusement au diapason des évidences morales obligatoires et tiennent toutes le même langage, diffusent les mêmes infos, font les mêmes choix éditoriaux, invitent les mêmes commentateurs, lancent les mêmes anathèmes, proches parfois de fatwas aseptisées, conformes ainsi à ce qu’il convient de penser et à ce qui est interdit de déroger.

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