Les insupportables « mises en garde » woke

L’université anglaise de Northampton fait parler d’elle avec un « trigger warning » – comme on dit dans le jargon wokiste ou « avertissement » comme on dit dans la langue de Molière – contre le célèbre “1984” de George Orwell à l’intention des étudiants tentés de choisir le module « L’identité en construction » (tout un programme !)

Pourquoi ? Parce que ce roman dénonçant entre autres la censure (sic !) aborde les « problèmes difficiles liés à la violence, au sexe, à la sexualité, à la classe sociale, à la race, aux abus, aux abus sexuels, aux idées politiques et au langage offensant. »

Certes, il s’agit d’une simple précaution à l’intention d’âmes trop sensibles. Mais ce n’est pas le seul « avertissement » contre des œuvres littéraires : la pièce de Samuel Beckett, Fin de partie, est tout autant désignée comment pouvant « heurter les sensibilités délicates », ainsi que le roman graphique “V means vendetta” d’Allan Moore ou encore “Sexing The Cherry” de David Lloyd et Jeanette Winterson, répertoriés comme « offensant et bouleversant. »

Et le site Dreuz.info nous apprend par ailleurs qu’« au début du mois, le Mail on Sunday a rapporté que les étudiants de l’université de Salford avaient reçu un avertissement concernant “Jane Eyre” de Charlotte Bronte et “Great Expectations” de Charles Dickens. »

« Il est quelque peu ironique, commente le député conservateur Andrew Bridgen, que les étudiants reçoivent maintenant des avertissements avant de lire “1984”. Nos campus universitaires sont en train de devenir des zones dystopiques de type Big Brother où l’on pratique la Novlangue pour réduire l’éventail de la pensée intellectuelle et “Cancel” les orateurs qui ne s’y conforment pas.

Trop d’entre nous – et cela n’est nulle part aussi évident que dans nos universités – ont librement renoncé à leurs droits pour se conformer à une société homogénéisée gouvernée par une élite progressiste qui nous “protège” des idées qu’elle juge trop extrêmes pour notre sensibilité.

Il fut un temps où l’on mettait en garde contre certains livres franchement cochons ou même juste un peu coquins sur les bords et il y a 60 ans, un « carré blanc » signalait même la violence et la nudité à la télévision… Un temps que les moins de 60 ans (chienlit de Mai 68 oblige), n’ont pas connu. Qu’à cela ne tienne, de même que l’on fait les meilleures soupes dans les vieux pots, c’est dans les vieilles pratiques d’antan qu’on fait aujourd’hui les pires « mises en garde ».

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