8 avril 2022

Une vieille histoire : patriarcat ukrainien contre patriarcat russe

Par article conseillé par EuroLibertés

par Alain Sanders

En marge (encore que…) de l’invasion de l’Ukraine par Poutine, il y a une autre dimension du conflit qui est peu explicitée par les nombreux commentateurs. A savoir les dissensions féroces entre le patriarcat ukrainien et le patriarcat russe. C’est une longue histoire (encore faut-il, pour en parler, lire d’autres livres que ceux de la doxa poutinienne…).

Soumise – dans toute l’acception du mot – à l’Eglise de Moscou depuis 1685, l’Eglise ukrainienne s’en libère en 1917. Malgré l’opposition du haut clergé d’Etat russe (dont l’allégeance au pouvoir est constante), le courant national ukrainien s’imposera. Les Ukrainiens, qui avaient demandé et obtenu la bénédiction du patriarche de Constantinople, créent fin 1918 un Conseil ecclésiastique ukrainien.

Ce conseil imposera la réunion, à Kiev, d’un concile au cours duquel, sans surprise, le haut clergé étranger va apporter son soutien aux intérêts russes.

Kiev libérée et le haut clergé étranger s’étant retiré, le Directoire de la République ukrainienne va promulguer, le 1er janvier 1919, une loi édictant que l’Eglise ukrainienne serait désormais autocéphale et, du même coup, cesserait d’être sous la juridiction du patriarcat de Moscou.

Cette loi, malgré la résistance – et déjà la résistance physique – des fidèles ukrainiens, tombera en 1921 avec l’installation du pouvoir bolchevique. Avec des conséquences qui n’étonneront que ceux qui ignoreraient encore les complicités du patriarcat moscovite avec Lénine, puis avec Staline : une alliance, aux fins de détruire l’Eglise ukrainienne, du clergé russe avec les bolcheviques athées, massacreurs de popes et dynamiteurs des lieux de culte !

Le gouvernement soviétique fabriqua même, ex nihilo, une « Eglise vivante » qui eut pour « évêque » Pimène Pitchoff bombardé « métropolite de Kharkov et de toute l’Ukraine ». Pour en finir avec l’Eglise ukrainienne, tous ses lieux de culte seront fermés et ses évêques exilés, voire purement et simplement assassinés. En vain.

Dans La Vie d’un peuple – L’Ukraine (Maisonneuve, 1933), Roger Tisserand écrivait de manière prémonitoire somme toute : « Quelque méthode qu’on emploie pour abaisser l’Ukraine et l’asservir, on ne connaîtra que des échecs. L’Ukraine frémissante veut sa liberté, affirme la dignité de la personne humaine et, inlassablement, tendant au monde ses mains chargées de chaînes, clame sa confiance dans les peuples civilisés et son espoir dans l’avenir… »

De nos jours, l’Eglise orthodoxe d’Ukraine est l’héritière de l’Eglise nationale créée en 1992, quand le pays est devenu indépendant à la chute de l’Union soviétique. Elle est en totale opposition au patriarcat de Moscou dont le patriarche, Kirill, est inféodé à Poutine. Un alignement qui a provoqué, en Ukraine même (au point que Kirill s’inquiète de cette hémorragie), le désaveu et le départ des fidèles du patriarcat moscovite, meurtris qu’ils sont dans leur nationalisme ukrainien. A Lviv, par exemple, l’église Saint-Georges, cataloguée « pro-russe », a été complètement désertée par les fidèles.

Dans un article récent et bien documenté du Figaro (29 mars), Pierre Avril rapporte cette plaisanterie qui court chez les prélats ukrainiens : « Kiev a baptisé Moscou. Elle chantera à son enterrement. » Thoz nekhay tak (« Ainsi soit-il » en ukrainien)…

Article publié dans les colonnes du quotidien Présent.

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