22 août 2022

Perte de mémoire

Par Michel Festivi

Charles de Courson, député de la Marne, manque-t-il de culture historique ou a-t-il perdu la mémoire ?

On peut être l’un des plus anciens députés de l’Assemblée Nationale, élu sans discontinuer depuis 1993, et tenter de triturer l’Histoire à son profit et à celui du politiquement correct, donc aussi pour son petit avantage personnel. Qu’on en juge. Dans un entretien avec un journaliste du Point, Jérôme Cordelier, (Le Point du 5 août 2022), ce fringant député qui s’était présenté à la Présidence de la Commission des finances, et qui finalement, quoi qu’il en dise, a fait élire Monsieur Coquerel des Nupes, a prétendu qu’il avait refusé les voix du RN en expliquant qu’il n’avait pas voulu bénéficier des suffrages des députés RN de cette Commission, parce que son grand-père, député du Doubs, avait refusé les pleins pouvoirs à Pétain, lors du vote du 10 juillet 1940 au Casino de Vichy, et que son père avait été résistant.

Premièrement, quel est le rapport entre des faits qui se sont passés il y a quatre-vingt-deux ans, et quelques députés RN d’aujourd’hui, qui pour la plupart ont à peine plus de 35 ans, et dont aucun n’a connu de près ou de loin cet épisode de notre histoire nationale, sauf à être nés largement avant 1940. Première ignominie.

Mais plus encore, en crachant cette philippique, de Courson oublie ou feint d’oublier que c’est la Chambre élue en 1936, donc la Chambre qui a fait le Front populaire, même si le Front populaire avait sombré en juin 1937, qui a voté très majoritairement les pleins pouvoirs à Philippe Pétain. Quant au Sénat, puisque les deux Chambres s’étaient réunies pour ce vote le 10 juillet 1940, il était à une écrasante majorité, composé de radicaux ou de radicaux-socialistes, qui d’ailleurs avaient toujours refusé que les femmes puissent obtenir le droit de vote, car elles étaient présumées voter à droite ! Belle conception de la démocratie.

Il s’agit donc bien d’une seconde ignominie, indigne d’un élu de la république de ce calibre. Et ce d’autant plus que la veille, 9 juillet 1940, seuls trois votants s’étaient opposés à cette modification constitutionnelle proposée (deux chez les députés et un au Sénat) sur un texte connu qui sera voté le lendemain, par les deux Chambres réunies. Sans doute le grand-père de Monsieur de Courson a-t-il voté cette modification constitutionnelle le 9 juillet, si oui il a fait donc partie de ceux qui ont permis ensuite son approbation le 10 juillet ?

Oui, ce sont essentiellement les gauches, gauches issues des élections des mois d’avril et mai 1936 qui ont permis à Philippe Pétain d’obtenir les pleins pouvoirs. D’ailleurs et avec l’accord de Léon Blum, deux socialistes, Albert Rivière et André Février feront partie du premier gouvernement Pétain, étant précisé que des hommes comme Camille Chautemps, Pierre Laval, Adrien Marquet, Charles Pomaret, Ludovic Frossard, Albert Chichery, tous ministres de Pétain, venaient eux de la gauche, voire de l’extrême gauche pour certains.

D’autre part, lors de ces journées parlementaires des 9 et 10 juillet 1940, deux hommes de gauche s’il en était, Édouard Herriot et Jules Jeanneney, respectivement Présidents de la Chambre et du Sénat ont tenu des propos dithyrambiques sur Philippe Pétain, ce qui a d’ailleurs conforté bon nombre de députés et de sénateurs à apporter leur suffrage au texte constitutionnel présenté par Pierre Laval qui représentait Philippe Pétain, selon une lettre de ce dernier que Laval a lue en séance. Ces deux Présidents se sont ensuite courageusement abstenus (selon une prétendue tradition républicaine), et que dès lors, ils ont ainsi échappé à l’inéligibilité qui frappera en 1944, la plupart des votants aux pleins pouvoirs, sauf ceux qui entre-temps avaient été des résistants patentés comme Henri Maupoil, Georges Maurice ou le Sénateur Pierre Masse, qui lui mourra en camp de concentration. Bien des opposants le 10 juillet n’ont pas été ensuite résistants, et corrélativement des votants aux pleins pouvoirs ont été résistants, n’en déplaise à Monsieur de Courson.

Quant aux députés communistes, ils avaient presque tous été déchus de leurs mandats le 21 janvier 1940 à l’unanimité des votants, de la SFIO jusqu’à la droite, pour avoir refusé l’effort de guerre et soutenu le pacte germano-soviétique du 23 août 1939. Plus encore, le 19 décembre 1940, François Billoux, ancien député communiste et ancien membre du bureau politique, a en son nom et en celui de 27 de ses collègues écrit une lettre particulièrement courtoise à Philippe Pétain pour lui demander la libération de ces élus emprisonnés depuis mars-avril 1940, avec comme argument qu’ils étaient alors contre la guerre avec l’Allemagne nazie. À cette époque nazis et communistes étaient amis-amis.

François Billoux au cours de l’instruction judiciaire de son procès avait écrit avant la débâcle de mai et juin 1940 : « Cette guerre sera néfaste pour la France. Vaincus, nous serons les esclaves de Hitler, vainqueurs, nous serons les domestiques de Chamberlain. »

Donc les communistes prônaient le défaitisme. D’ailleurs ils demanderont officiellement la parution du journal l’Humanité en juin 1940 auprès des autorités allemandes d’occupation et ce au nom du pacte Hitler-Staline, en dénonçant auprès des Allemands « le juif Mandel », ancien ministre de l’intérieur jusqu’au 16 juin 1940, des écrits manuscrits en feront foi.

Pire encore si c’est possible, après l’armistice, des députés communistes déchus, vont écrire une lettre au Président de la Cour de justice de Riom, au ministre de la Justice et au Maréchal Pétain pour pouvoir témoigner contre les accusés de Riom, dont Léon Blum et Édouard Daladier.

Mais comme Monsieur Xavier Bertrand en son temps fustigeait les élus RN de sa région, leur disant leur préférer les élus communistes, Monsieur De Courson n’invoque pas non plus les communistes pour leurs actes de 1939-1940, dont pourtant l’idéologie mortifère a fait des centaines de millions de morts dans le monde (Voir le livre noir du communisme), et voue aux gémonies gratuitement, quelques députés élus démocratiquement qui ont pourtant démontré à tout le moins leur patriotisme, jusqu’à maintenant, et ce au nom de l’Histoire qu’il arrange à sa façon. Cela s’appelle donc bien de la manipulation historique.

Je conseille à Monsieur Charles Amédée du Buisson de Courson, qui se vante d’avoir eu un ancêtre guillotineur de Roi, et à Monsieur Xavier René Louis Bertrand de lire l’excellent livre d’Alain Griotteray, résistant de la première heure au réseau Orion, vrai homme de droite, grand journaliste, maire et parlementaire pendant des années, qui écrivit en 1985 un livre ainsi intitulé 1940 : La droite était au rendez-vous. Qui furent les premiers résistants ?, paru chez Robert Laffont, où il dépeint plusieurs très grands résistants français de juillet-août 1940, et pas ceux d’après le 22 juin 1941, dont tous étaient de droite et même d’extrême droite. Un peu de culture historique leur ferait le plus grand bien, mais est-ce trop demander à nos élus de la république, car comme l’a énoncé le très grand résistant que fut Jacques Soustelle : « Quand un peuple perd la mémoire, il perd son être même. »

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