Charles d’Albert, artisan de la chute de Concini, s’en fit attribuer l’immense fortune (rien ne se perd) et devint duc de Luynes. Il fut toutefois loin d’être un nouveau Concini : il n’avait même pas de voix prépondérante au conseil du roi. Au contraire, Louis XIII y rappela les anciens conseillers de son père, qu’on surnommait « les barbons ». Mais son avidité à accaparer les places et les faveurs ne tarda pas à coaliser contre lui les mécontentements : « La taverne est la même, disait-on, il n’y a de changé que le bouchon. »
Du coup, une nouvelle dissidence nobiliaire éclata en 1620, avec l’appui de la reine mère, chez qui la sottise n’empêchait pas l’énergie, et qui s’était évadée du château de Blois par une échelle de corde pour aller s’acoquiner contre son propre fils avec les Vendôme, bâtards d’Henri IV qu’elle avait tant honnis. La réaction de l’armée royale, commandée par le roi en personne, eut raison de cette rébellion qui se termina par le combat des Ponts-de-Cé.
Se révolter contre son roi n’est sans doute pas très joli, mais dans un régime qui n’admet nul partage du Pouvoir, nulle institution représentative, il n’existe que deux moyens de se faire entendre, aussi funestes mais aussi distrayants l’un que l’autre : l’insurrection ou l’intrigue.
Une autre rébellion ne tarda pas à se former : celle des protestants du Midi. Imagine-t-on que les pauvres petits ont été victimes de nouvelles brimades de la part des méchants catholiques ? Point du tout. Voyons ça de plus près, c’est instructif.
De son père, Louis XIII avait en fait hérité deux royaumes distincts : celui de France et celui de Navarre. Or, l’édit de Nantes (1598) concernait le seul royaume de France. C’est-à-dire que les lois françaises, et donc l’édit de Nantes, ne s’y appliquaient pas. La Navarre, qu’Henri IV tenait de sa mère Jeanne d’Albret, était restée protestante. Et le culte catholique y était demeuré interdit.
Au moment de réunir les deux royaumes, c’est-à-dire quand ce qui restait au roi de France de la Navarre devint la province de Béarn (1620), il parut juste que, puisque le culte protestant était toléré en terre catholique, le culte catholique le fût en terre protestante. Mais les protestants, n’admettant pas cette réciprocité, se révoltèrent.
C’est Luynes, nommé connétable, qui fut chargé de mater cette rébellion. Mais il se montra péniblement inférieur à sa tâche et mourut en 1621 devant Montauban, peut-être de la scarlatine. Ce n’est pas très chic mais, comme l’a dit Stendhal, « il n’y a pas de ridicule à mourir dans la rue, à condition de ne pas le faire exprès ».
Et Marie de Médicis, dans tout ça ? Ses déboires ne l’avaient rendue ni plus maligne, ni plus gentille, mais enfin, une maman sera toujours une maman. Et le roi jugea finalement préférable de la tenir à l’œil à la cour plutôt que de la laisser semer le trouble à travers le royaume. Notons que cette mère abusive, qui avait forcé son fils à consommer son mariage dès l’âge de quatorze ans, était sans doute responsable du manque d’ardeur conjugale de Louis XIII. En tout cas, elle n’avait pas renoncé à exercer son emprise sur son fils, et croyait avoir trouvé le moyen idoine de le faire. Il s’appelait Richelieu.
Les chroniques de Pierre de Laubier sur l’« Abominable histoire de France » sont diffusées chaque semaine dans l’émission « Synthèse » sur Radio Libertés.
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Actuellement professeur d’histoire dans des collèges libres, Pierre de Laubier est l’auteur de "L’Aristoloche", journal instructif et satirique paraissant quand il veut, et il rédige les blogues Chronique de l’école privée… de liberté et "L’Abominable histoire de France", ce dernier tiré de ses chroniques radiophoniques sur "Radio Libertés" où il est un chroniqueur de l’émission "Synthèse", animée par Roland Hélie et Philippe Randa.