17 février 2019

L’Europe chrétienne ou la mémoire perdue

Par Fabrice Dutilleul

Entretien avec Richard Dessens, auteur de « L’Europe chrétienne ou la mémoire perdue » (Éditions Dualpha)

(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul ).

Votre dernier ouvrage aborde la question du christianisme et de sa diffusion en Europe il y a deux mille ans, d’un point de vue très politique et critique. Pourquoi une telle remise en cause à l’encontre des analyses communément admises ?

En effet, le christianisme est habituellement considéré comme le sauveur de l’Europe livrée aux « Barbares » après la chute de Rome. L’Église fut le continuateur de l’organisation romaine qui permit le redressement progressif de l’Europe. L’analyse est un peu courte et écarte le fait que, même sans le christianisme, l’Europe se serait restructurée, certainement autrement, mais sans en tirer un quelconque jugement de valeur. À l’inverse, elle n’intègre pas les mutations profondes que le christianisme a entraînées dans les valeurs humaines et l’approche de la Nature. Enfin, le christianisme a généré peu à peu, à travers ses propres valeurs, un système politique à son image qui a fini de détruire la mémoire identitaire des peuples européens.

Sur quels fondements vous basez-vous pour rejeter le christianisme qui est pourtant le socle de l’identité européenne aujourd’hui ?

Je conteste absolument cette affirmation pourtant défendue par beaucoup. Le christianisme est une religion « révélée », c’est-à-dire d’origine humaine en réalité, même « inspirée », « révélée » par un Dieu putatif, venue d’Orient qui puise ses racines (la Bible) dans le judaïsme. Le christianisme est à ce titre une religion d’importation, par nature incompatible avec les valeurs propres de l’Europe et ses religions naturelles. Plaquer une religion venue d’ailleurs, avec ses concepts, ses structures mentales, son vivre ensemble, ses racines originelles, même édulcorée, sur des peuples différents aux identités distinctes, ne peut apporter un réel épanouissement à ces peuples, privés de leurs liens ancestraux, déracinés fondamentalement, dont on a gommé la mémoire.

En quoi le christianisme aurait-il « perverti » les peuples européens ?

D’une part la mixité imposée entre l’Orient et l’Europe par cette première grande migration des idées a produit un système de pensée en effet pervers : la colonisation du monde au nom du Christ, le mépris de la Nature au nom de son lien avec les anciennes religions et considérée comme étant au service de l’homme, par exemple. La puissance des peuples européens jumelée avec les concepts du christianisme oriental a eu un effet dévastateur à terme pour l’Europe. D’ailleurs, l’Europe ne pourra jamais se construire sans rejeter les concepts chrétiens qui la minent.

Vous évoquez en effet longuement la Nature et l’approche de l’humain comme des éléments fondamentaux d’un christianisme « destructeur ».

Oui. Le christianisme a extrait l’Homme de la Nature, en en faisant un être dominateur sans prédateur, après qu’il ait détruit tout ce qui le gênait dans la Nature. Ainsi le seul prédateur de l’Homme c’est l’Homme lui-même. D’un Homme, simple élément d’un Tout naturel, on est passé à un Homme déconnecté des obligations imposées par la Nature. L’Homme devenu l’égal de Dieu au fil des siècles, sous l’impulsion pervertie mais logique des dogmes chrétiens, a méprisé puis détruit la Nature. Quant à l’approche de l’humain, le caractère sacré de l’Homme, créature suprême de Dieu, « à son image », elle a entraîné, entre mille autres conséquences, celle, fondamentale, de la prolifération humaine incontrôlée au détriment de l’ensemble des autres espèces. La surpopulation du monde est une calamité mère de tous les troubles auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Je ne crois pas à une telle sacralisation de l’homme dont la vie ne peut être considérée comme supérieure à celle des autres espèces.

Vous attaquez les Écologistes. Pourquoi ?

Parce que les Écologistes constituent une imposture. Aucun ne considère la surpopulation comme la cause réelle de l’immigration, du réchauffement climatique et de toutes les calamités qui nous menacent. D’autre part, leur philosophie post-chrétienne (droit-de-l’hommienne) continue de faire de l’Homme le centre du monde. En réalité si les Hommes ont besoin de la Nature, la Nature, elle, n’a pas besoin des Hommes, si ce n’est en nombre limité.

Vous établissez une descendance mortifère au christianisme. Pouvez-vous en préciser les termes ?

Les préceptes du christianisme, mépris du pouvoir temporel, sacralisation de l’individu, mépris de la politique, croyance dans une mort rédemptrice dans un monde meilleur (la Cité de Dieu), ont généré l’Humanisme, puis le libéralisme, puis la démocratie moderne, puis l’individualisme jusqu’à sa quasi-judiciarisation sacralisée dans les Droits de l’Homme, devenus la nouvelle religion de la modernité. Cet enchaînement procède d’une logique qui puise ses racines dans la philosophie chrétienne, marquée par des manipulations hypocrites qui au nom de la charité, de l’altruisme et de la générosité désintéressée, qui a détruit les libertés fondamentales de l’Homme européen, le transformant en proie facile pour ceux qui n’adhèrent pas à sa philosophie.

L’Europe chrétienne ou la mémoire perdue, Richard Dessens, Éditions Dualpha, collection « Patrimoine des Héritages », dirigée par Philippe Randa, 308 pages, 29 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

L’Europe chrétienne ou la mémoire perdue, Richard Dessens, Éditions Dualpha.

L’Europe chrétienne ou la mémoire perdue, Richard Dessens, Éditions Dualpha.

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