23 juin 2024

Le « Nouveau Front populaire » commence par une falsification historique et politique

Par Michel Festivi

Dimanche soir 9 juin, alors que les résultats des élections européennes tombaient, Manon Aubry, l’hystérique représentante de la liste LFI, dénonçait « un système qui s’apprête à dire plutôt Hitler que le Front populaire ». Anticipant de quelques heures la recomposition de la gauche islamogauchiste et wokiste autour d’un regroupement dénommé « Nouveau Front populaire », largement dominé par les plus radicaux et les plus extrémistes, ce fameux cri de ralliement refaisait surface. Mais qu’en est-il de sa véracité historique ? A-t-il été prononcé par des factieux ? Ou bien a-t-il été inventé de toute pièce par des gauches qui à tout bout de champ reprennent l’antienne de « l’antifascisme », pour se refaire une virginité dévoyée en renvoyant les droites aux gémonies ? C’est ce que nous allons décrypter.

Quand donc est apparue pour la première fois cette apostrophe, reprise tout récemment par les extrêmes gauches ? C’est dans une lettre du comité central du Parti communiste allemand alors en exil, adressée à Maurice Thorez et publiée dans L’Humanité du 12 décembre 1936 que l’on peut lire « Oui, l’Allemagne aimant la paix et la liberté …. n’a rien à voir avec les agissements des agents de Hitler en Alsace- Lorraine à côté de ceux qui proclament « plutôt Hitler que le Front populaire…. ». Pourquoi cette lettre des communistes allemands à Thorez ? Tout simplement pour l’assurer que même Allemands, ils n’entendaient pas revendiquer l’Alsace-Lorraine. Donc cette formule n’a pas été prononcée par des furieux « fascistes » ou « hitlériens », mais a tout simplement été exprimée par des communistes allemands. Il faut dire que trois années auparavant, le futur traitre et déserteur Thorez avait à Berlin, le 15 janvier 1933, à l’invitation du Parti communiste allemand, prononcé un discours au terme duquel, il ne s’opposait pas au retour de l’Alsace-Lorraine dans le giron du Reich, dénonçant l’obligation qu’avait alors l’Allemagne de payer des réparations de guerre, la traitrise communiste remonte à loin. Dans ce discours, Thorez après avoir fustigé la France et les socialistes français dira : « nous luttons pour la suppression définitive des réparations…, pour la libre disposition du peuple d’Alsace-Lorraine…. y compris la séparation d’avec la France, pour tous les peuples de langue allemande, de s’unir librement. »

Dès le 30 janvier 1933, Hitler devenu Chancelier, s’empressera de suivre à la lettre les volontés de Maurice Thorez, qui faisait ainsi sien le programme national-socialiste.

Or, dans les manifestations violentes de l’extrême gauche de ces derniers jours, l’on retrouve cette falsification « Le Front populaire contre Hitler », brandi sur des pancartes, nous apprend le Figaro dans un article du 12 juin. Pour l’ultra gauchisme c’est une évidence, dans l’entre-deux- guerres, les droites auraient revendiqué vouloir préférer Hitler au Front populaire. On retrouve cette devise « Plutôt Hitler que Léon Blum », sous la plume d’Emmanuel Mounier, un philosophe chrétien très à gauche, dans un article intitulé « Les lendemains d’une trahison » publié dans la revue Esprit, le 1er octobre 1938, au lendemain des accords de Munich, qu’il dénonce : « on ne comprendra rien au comportement de cette fraction de la bourgeoisie, si on ne l’entend pas murmurer à mi-voix plutôt Hitler que Blum ». Là encore, il s’agit d’attribuer, d’imputer à des tiers des propos supposés qui n’ont jamais été tenus en réalité.

Car aucune source historique ne permet d’établir que ce slogan ait été prononcé, à aucun moment il n’est possible de l’assigner à telle ou telle personne ou groupe de personnes, hormis les volontés des gauches de l’entendre proclamer comme dans un cauchemar, par leurs adversaires, en rêve en quelque sorte. En réalité, cette accroche fut tout simplement créée de toute pièce par les tenants du Front populaire eux-mêmes et répétée ainsi ad nauseam, pour faire accroire sa véracité, alors qu’il ne s’agissait, une fois de plus, que d’une construction de mensonges, que d’un assemblage mémoriel. On ne le sait que trop bien, répéter et répéter un mensonge, peut devenir en histoire et en politique une vérité.

Par contre, « Plutôt Hitler que Blum », est exactement l’expression qui convient le mieux à l’attitude du Parti communiste « français », entre 1939 et 1941. Les communistes « français », se sont en effet très violemment attaqué à Léon Blum à cette période. Le 7 octobre 1939, André Marty, très haut dirigeant communiste de l’Internationale, député de Paris, membre du bureau politique, qui avait en Espagne révolutionnaire acquis le surnom bien mérité de « boucher d’Albacete », écrit une lettre ouverte à Blum, qui sera publiée dans la gazette Le Monde n° 4 du 7 octobre 1939, hebdomadaire de l’IC, publié en Belgique. Cette lettre ouverte dénonce la collusion de la SFIO avec le gouvernement Daladier, qui suite à la signature du pacte Hitler/Staline du 23 août 1939, et à l’attitude des communistes qui prennent fait et cause pour l’URSS alliée des nazis contre la France, vient d’interdire la presse communiste et sa diffusion. André Marty est fou furieux contre Blum et il se déchaîne contre lui. Blum y est insulté, injurié, traité de valet de l’impérialisme français et anglais. Marty qui défend bec et ongles « le pacte des diables » et donc les nazis écrit « Vous, Blum, essayez de désorganiser la seule force qui s’oppose à la guerre de l’impérialisme français : le parti communiste. », « car nous sommes fiers d’être membres de l’internationale communiste de Lénine et de Staline, vous entendez bien Blum, de Staline ». On ne sera donc pas étonné de découvrir, que dans quelques mois, de nombreux députés communistes emprisonnés par les régimes finissants de la IIIème république, écriront au Maréchal Pétain ou à son ministre de la justice, pour se proposer, comme délateur, d’être des témoins à charge contre Daladier et Blum, alors emprisonnés, en vue du futur procès de Riom. J’explicite tout cela en détail dans mon dernier livre qui vient d’être publié chez Dualpha, La désinformation autour du Parti communiste « français ».

 

Car le déserteur Maurice Thorez, s’était aussi emporté contre Blum, quand il rédigea depuis Moscou, où il s’était réfugié pour ne pas combattre avec les armées françaises les soldats de la Wehrmacht, en écrivant dans Die Welt, autre publication de l’IC depuis Stockholm, le 16 février 1940, en plein pacte Hitler/Staline, un article qui sera ensuite diffusé clandestinement en France en mars 1940 dans une brochure intitulée «Un portrait », ce qui suit : « Blum unit en sa personne l’horreur du socialisme…qui engendre des chiens sanglants…la classe ouvrière ne manquera pas de clouer au pilori ce monstre moral et politique… ». Thorez avait aussi traité Blum de « de reptile répugnant » dans un autre texte adressé à son compère Jacques Duclos. Dès lors, « Plutôt Hitler que Blum », est la formule qui résume parfaitement l’attitude du PC « F » entre 1939 et 1941, PC « F », aujourd’hui entièrement partenaire de ce « Nouveau Front populaire », plein de haine, de morgue et de mensonges.

En résumé, cette diatribe, n’a jamais été prononcée par un quelconque homme de droite ou supposé, mais résulte d’une manipulation mémorielle des gauches et des communistes : une de plus.

Michel Festivi vient de publier La Désinformation autour du Parti communiste « français » aux éditions Dualpha, 352 pages, 39 €. Pour commander ce livre, cliquez ici.

La Désinformation autour du Parti communiste « français », Michel Festivi, éditions Dualpha, 352 pages, 39 €.

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