Declassified !

Le jeudi 23 janvier 2025, Donald Trump a signé la déclassification de nombreux documents secrets concernant notamment l’assassinat de  Kennedy et  les ovnis. la « Task Force on the Declassification of Federal Secrets » un comité du Congrès dirigée par Anna Paulina Luna, groupie de Donald Trump, s’est donnée comme ambition : « Rendre la vérité aux Américains »  (sic). Le premier dossier sera celui de la mort de JFK. 

Tentons un point sur ces  deux questions :

Les conclusions de la commission Warren, établissant la seule culpabilité d’Oswald  sont à l’affaire Kennedy ce que fut le rapport Blue Book aux ovnis. Il ne s’agissait pas d’analyser les faits, mais d’amener l’opinion à la conclusion voulue. Trois coups de feu, un loup solitaire, Lee Harvey Oswald  et bien sûr aucune trace de complot ! 

Le rapport Warren fut à tel point entaché de négligences et de déficiences qu’il fut immédiatement dénoncé, notamment par un procureur, Garrison, mais qui passa finalement pour paranoïaque. Le réalisateur Oliver Stone s’en mêla dans un film retentissant(« JFK »)  qui fit bouger les choses et aboutit en 1976 à une seconde commission d’enquête de la Chambre des représentants, la HSCA ( House Select Committee on Assassinations).  Malgré de nombreuses obstructions, destruction de documents et accidents ou  suicides de témoins fort à propos, et sans déjuger complètement le rapport Warren, dans ses conclusions, remises en mars 1979, et consultable en ligne sur le site de la fondation Mary Ferrell, la HSCA concluait à une conspiration, mais sans identifier l’instigateur. Tout récemment, à 88 ans, Paul Landis, agent du Secret présent à Dallas le jour du drame, remet aussi en cause les conclusions de la commission Warren dans un livre à paraître  The Final Witness.

Et les ovnis ? Des révélations, vraiment?

Pendant la IIe Guerre mondiale, ces « objets » étaient pris pour des armes secrètes. Cette théorie culminera avec les rivalités bellicistes de la guerre froide, chaque camp soupçonnant l’autre d’en maîtriser la technologie. Incapable d’intercepter ces « objets », accusé d’être déclassé techniquement, le Pentagone tentera de s’en sortir en dissimulant ce qui pouvait l’être, en niant le reste et en jetant le discrédit sur les témoins.  Ce sera le rapport  « Blue Book » de 1952 qui  devait obligatoirement conclure à l’inexistence des ovnis. C’était la commande.  Il n’y arrivera pas ! Pas davantage le second rapport, celui docteur Edward Condon.

Aujourd’hui, leurs existence n’est plus contestée. Le Pentagone révélait en 2017 l’existence d’un programme d’étude créé en 2007 à la demande du sénateur Harry Reid, pour déterminer si les ovnis représentent une menace pour la sécurité des États-Unis. J’évoque dans mon livre Les ovnis fantômes du IIIe Reich (éditions Dualpha) certains incidents reconnus officiellement par le pentagone  et accessibles aujourd’hui : les objets impossibles  filmés en 2004 par les chasseurs F18 du Nimitz, un porte-avions nucléaire. Leurs films sont facilement accessibles sur le net. Ce sont les vidéos « FLIR  ». Un autre film est également déclassifié, la vidéo « GIMBAL» qui a pris la vedette. Elle émane d’un autre groupe de chasses aéronavale, celui du porte avion  Théodor Roosvelt.

L’étrangeté de ces phénomènes et leur dissimulation ont eu comme conséquence d’ancrer dans l’opinion que le pentagone détenait des preuves déterminantes et avaient récupéré des épaves. La palme des révélations du moment appartient à un certain David Grusch prétendument officier du renseignement au pentagone, mais aux références invérifiables. Il rejoint dans ce bestiaire des mythomanes Georg Klein, Luser, Epp et d’autres qui n’existent tout simplement pas : Habermohl ou le prétendu Miethe, au passé fictif et aux diplômes bidons, mais qui réussira pourtant à apparaitre pendant soixante ans comme spécialiste des ovnis. 

La transparence voulue par Donald Trump décevra d’autant plus que l’existence des ovnis étant maintenant reconnue officiellement, le public en attend des révélations fracassantes. Hélas, nous n’y découvrirons rien de plus que des observations. Nul récupération extraterrestre, pas davantage à Roswell qu’à Kecksburg ou dans la zone 51. Mais alors la frustration sera telle qu’elle confortera encore davantage la croyance que s’il n’y a rien, c’est bien la preuve qu’il y a quelque chose. Et suffisamment terrifiant pour être dissimulé sous l’astuce d’une pseudo transparence avec la complicité de Trump lui-même. À nous les réseaux sociaux pour la suite. On vit une époque formidable. 

Pour aller plus loin :
Sur l’affaire Kennedy, le rapport de la commission HSCA (en anglais), cliquez ici.
Le film JFK d’Oliver Stone : JFK.

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