USA/Australie : quand on a des « amis » comme ça, on n’a pas besoin d’ennemis !
La décision australienne de rompre le contrat la liant à la France pour la fourniture de 12 sous-marins d’attaque et sa confirmation par les autorités françaises ont jeté le trouble dans les relations entre notre pays et ses « alliés » traditionnels.
En plus, l’annonce que ces sous-marins qui devaient être construits à Cherbourg seraient remplacés par des submersibles à propulsion nucléaire de facture anglo-américaine ressemble à un véritable coup de poignard, un poignard planté dans le dos de la France par des pays « alliés » ! (À la place d’Alstom qui vient de signer un contrat pour la vente de 27 rames de métro à la ville de Melbourne, je me méfierais !).
Mais, en dépit de l’indignation non feinte de notre ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui était le ministre de la défense à l’époque où fut signé le contrat initial, cette soudaine décision était-elle de nature à vraiment nous surprendre ?
Des concurrents et des rivaux de la France dans le Pacifique
L’Australie, comme la Nouvelle-Zélande d’ailleurs, n’a eu de cesse de nous jeter hors du Pacifique en soutenant sournoisement les indépendantistes canaques en Nouvelle Calédonie (et en souhaitant, confidentiellement, que la Polynésie rompe les amarres avec la France).
Il est bien temps pour le Premier ministre de Canberra, Scott Morrison, de rappeler que de nombreux « Aussies » sont morts lors des deux Guerres mondiales, dont beaucoup reposent, notamment, en terre française.
À mon sens, il serait temps de revoir le périmètre et le contenu de nos alliances « traditionnelles » à la lumière des « glissements » géostratégiques post-chute du mur de Berlin : déjà 32 ans ! L’ère des grandes alliances multilatérales est-elle toujours d’actualité ? Ne serait-il pas temps de revoir le concept de « bilatéralité », c’est-à-dire une coopération entre une, deux voire trois nations au maximum, attachées à des centres d’intérêt communs ?
De même, ne pourrions-nous pas sortir de cet exclusif face-à-face franco-allemand qui nous « plombe » littéralement, et de nous ouvrir de manière parallèle, à des associations bilatérales avec nos plus proches voisins, les Belges,- sous réserve que le Royaume d’Outre-Quiévrain n’éclate pas !-, les Espagnols, les Italiens ? Nous coopérons déjà avec ces derniers sur un programme commun de frégates après avoir travaillé ensemble sur les avions de type ATR. Continuons, approfondissons, persévérons…
L’Alliance Atlantique est-elle toujours d’actualité ?
Le traité de l’Atlantique Nord signé au lendemain de la fin de la deuxième guerre mondiale, était pertinent tant que l’URSS et ses satellites nous menaçaient. Il avait le mérite, aussi, de « noyer » l’Allemagne renaissante dans un concept de démocratie occidentale, après la phase de « dénazification ». L’assistance américaine et son parapluie nucléaire – tant que la France n’avait pas le sien propre – étaient nécessaires.
À partir du moment où la menace à l’Est a disparu – est-il bien utile de l’agiter à nouveau ? – rien, mais rien ne devrait nous obliger à rester signataire de ce partenariat multilatéral dirigé essentiellement par les Anglo-Saxons. À tout le moins, nous devrions nous désengager de l’OTAN, même si, effet pratique, nous conservons les procédures NATO pour communiquer avec des armées, en principe « alliées ».
D’ailleurs, ce n’est un secret pour personne que les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Canada ont des liens informels bien plus solides que tous les traités de la Terre !
Sans, pour notre part, renier nos liens d’amitié historique avec certains de ces pays en raison de pages d’histoires commune – je pense à la guerre d’indépendance américaine et à la « Belle province » du Québec – rien ne devrait nous empêcher de nouer de libres partenariats avec, par exemple, les pays du « Groupe de Visegrad » ou, même, avec la Russie poutinienne, pour peu que cette dernière cesse de faire peur – une peur irrationnelle ? – aux petits États baltes et aux « grands », la Pologne et l’Ukraine. Il est vrai que cette dernière a besoin de frontières définitivement stabilisées et reconnues. Je pense que ce serait une affaire de type « gagnant/gagnant » pour nos économies, avec des échanges de biens complémentaires.
Nous en sommes loin. Tant que nous serons inféodés durablement au pacte Atlantique et à la Commission de Bruxelles, le Quai d’Orsay n’aura pas une grande autonomie. Tout juste pourrait-il rappeler à l’ordre quelques Républiques bananières et sanctionner ici ou là, quelques despotes !
Après tout, nous ne ferions que remettre sur les rails une alliance franco-russe que seule la révolution bolchevique précipita au tombeau.
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