13 novembre 2017

Bruits de bottes et alliances politico-religieuses

Par Philippe Joutier

 

Selon Michael Weisman, porte-parole du commandement des forces spéciales américaines, les États-Unis ont transféré leurs unités d’élite dans 21 pays européens. De mars à août 2017, les forces spéciales américaines ont ainsi participé à des exercices militaires en Finlande, en Lituanie, en Pologne, en Estonie, en Géorgie et en Ukraine.

Moscou se raidit devant cette pression militaire, chaque bloc s’en rejetant la responsabilité. Le renforcement des troupes américaines en Pologne et la servilité de ce pays à l’égard de l’US army et de ses moindres désirs, sous couvert de l’OTAN, agace tout particulièrement le ministère russe de la Défense. Il en tire prétexte pour considérer que le renforcement de celles-ci viole les accords entre la Russie et l’OTAN.

Selon le général Igor Konachenkov, porte-parole du ministère, la 3e brigade blindée des forces armées américaines en Pologne devait être remplacée par la 2e brigade blindée, mais les deux sont restées.

Pour les Russes, cette présence renforcée viole les accords Russie-OTAN signés en 1997. Selon le général, les États-Unis ont profité des exercices militaires conjoints entre Russie et Biélorussie appelés « Zapad-2017 » pour produire une psychose d’inquiétude en Europe et justifier le déploiement de troupes supplémentaires : « Toute cette hystérie baltique et polonaise à propos d’une menace russe posée par Zapad-2017 est un écran de fumée créé par le Pentagone ».

De son côté, l’OTAN fait remarquer que ces manœuvres conjointes entre Russie et Biélorussie sont les plus grands exercices militaires organisés depuis la Guerre froide.

Outre cette gesticulation militaire aux côtés de Minsk, le Kremlin renforce également aux frontières orientales de l’empire ses alliances politico-militaires avec l’Iran afin de contrebalancer cette tenaille de l’OTAN sur ses marches européennes.

Se déroulent ainsi des manœuvres navales conjointes irano-russes en mer Caspienne, dont l’un des objectifs est de contrer le système AEGIS américain de défense antimissiles et de tester les radars du type Douga qui fonctionnent au-delà de la gamme centimétrique et détectent parfaitement les avions indétectables, F-22 ou F-35 américains. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’OTAN s’est bien gardée de déployer ces fameux avions furtifs F-22 ou B-2 dans les pays baltes.

« La flotte iranienne pourra transmettre le message de paix et d’amitié de la République islamique, renforcer la coopération maritime bilatérale et améliorer la sécurité en mer Caspienne », a dit sans rire le contre-amiral Iranien Habibollah Sayyari.

En aidant le Hezbollah dans le conflit syrien, la Russie a profité d’une opportunité dont elle entend bien profiter et qui renforce la nouvelle donne politico-religieuse mondiale : axe américano-sunnite d’un côté, Russo-Chiites de l’autre. Reste à savoir quel est celui du bien…

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Philippe Randa,
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