Payez votre protection ! » : L’OTAN, le bluff de Trump
Les États-Unis ont cette particularité d’être un pays impérialiste qui n’a pas d’ambition territoriale, mais veut imposer son magister moral au reste du monde et surtout garantir ses ressources. C’est le « Project for the New American Century » des néoconservateurs, avec deux objectifs : empêcher l’émergence d’une puissance rivale et le déclin du mode de vie américain. Pour y parvenir les Etats-Unis usent de la guerre, de la monnaie, de l’extraterritorialité de leurs lois et d’un magister moral fondé sur la vision protestante de la destinée manifeste . Exprimées en pratique ce sont les valeurs du « progressisme libéral » supposé être le modèle démocratique indiscutable et largement diffusé par les programmes « Young Leader » et l’aide au développement. La domination actuelle de l’Amérique décolla avec l’Europe, l’OTAN, le plan Marshal et les accords de Bretton Woods.
L’OTAN était la conséquence du plan Marshall. A Yalta, Staline souhaitait une Allemagne unie, neutre et démilitarisée, capable de verser des réparations à Moscou, ce qui ne faisait pas du tout l’affaire des Etats-Unis. Menacés d’une crise économique, consécutive à la baisse du pouvoir d’achat européen les Américains avaient un besoin absolu de marchés. La partition de l’Allemagne fut donc l’os à ronger donné aux soviétiques en contrepartie de Bonn, permettant la mise en œuvre en 1948 du plan Marshall essentiellement conçu au profit de la relance de l’économie ouest- allemande future moteur de l’Europe. Complément du plan Marshall, le traité de l’Atlantique nord (OTAN) est fondé en 1949. Quoique affiché dans sa présentation grand public comme protection de l’Ouest contre Staline, en privé les sphères du pouvoir américain ne croyaient pas une seconde au risque d’une offensive soviétique. Mais en exacerbant cette menace les Etats -Unis mettaient l’Europe sous tutelle et allaient pouvoir y développer leur gigantesque marché de l’armement. En 1955, l’Allemagne devint membre de l’Otan. Neuf jours plus tard, l’Union soviétique réagissait avec la création du Pacte de Varsovie. Magnifique ! Désormais le principal moteur de l’économie américaine serait celui des armes. En 1955, le budget militaire des États-Unis était de 40 milliards de dollars. Aujourd’hui il est de 1000 milliards ! Pour le complexe militaro industriel américain, ( Lockheed Martin ; Carlyle, etc.) l’état normal du monde c’est la guerre. La paix est une hérésie qui doit être combattue. En janvier 2022, Greg Hayes, PDG de Raytheon Technologies salivant sur le conflit qui se précisait en Europe déclarait : « Nous y voyons des opportunités de ventes internationales »…
Amérique Latine, Cuba, Vietnam, Grenade, Irak, Somalie, Afghanistan etc. les États-Unis ont été depuis 1945 les instigateurs de 201 des 248 conflits armés survenus. 800 bases militaires US sont déployées dans le monde. Toujours engagée au nom de la liberté, la guerre est un levier économique, mais elle est aussi quasiment culturelle. Jamais un pays n’a autant fait la guerre ! Mille milliards de dollars de budget militaire impliquent des menaces réelles ou fomentées pour les justifier. Une fois détruit, le pays est reconstruit par de américains au profit des investisseurs américains. Et c’est le militarisme américain qui va garantir le dollar. Comment ?
En 1944, 44 pays signaient les accords de Bretton Woods pour faire du dollar la monnaie internationale . Mais le 15 août 1971, Richard Nixon change complètement la donne en annonçant la fin de sa convertibilité sur l’or. Désormais garanti par la puissance militaire américaine, le dollar va permettre aux États-Unis de disposer du pouvoir exorbitant de vivre à crédit .Maîtres de la monnaie, les Américains en fabriquent autant que de besoin pour aspirer les capitaux excédentaires des autres pays. Consécutivement la dette américaine ne va cesser de grimper, mais peu importe puisque les États-Unis peuvent la rembourser en imprimant des dollars de manière illimitée. Et comme toute opération bancaire dans le monde se fait en dollars, même entre banques non américaines, toutes ces opérations deviennent assujetties aux lois américaines . Cette extraterritorialité permet aux États-Unis d’imposer leur politique étrangère au reste du monde . Assange ou Paribas en ont fait les frais. Mais pour que ce système perdure il faut conserver à tout prix l’hégémonie du dollar, donc cultiver la menace militaire. Et là, l’OTAN reste indispensable.
Le hic, ce fut la fin de la guerre froide avec la disparition du pacte de Varsovie. Comment justifier encore cette alliance toujours affirmée défensive ? Reagan calme les quelques excités, Havel, Mitterrand, Khôl, qui osent poser la question. Non seulement l’OTAN ne va pas disparaitre, mais au contraire va élargir ses opérations sans se soucier du Conseil de sécurité de l’ONU, passer à des actions offensives et entretenir le bourrage de crâne permanent de la menace russe. Les Etats-Unis développeront six vagues d’expansion de l’OTAN : 1999 (Pologne, Tchéquie, Hongrie) ; 2004 (Bulgarie, Estonie, Lettonie, Lituanie, Roumanie, Slovaquie et Slovénie) ; 2009 (Albanie et Croatie) ; 2017 (Monténégro), en 2020, la Macédoine du Nord, en 2024 la Suède. Pourtant si on considère le budget militaire comme indicateur du bellicisme, en 2002 les dépenses militaires russes étaient de 10 milliards de dollars, moins du tiers de celui de la France à l’époque (32 milliards). Enclavée militairement, la Russie ne commença à réarmer qu’en 2020 (102 milliards) après les deux premières vagues de son encerclement. Et quand le 19 février 2022, le président Zelensky déclare à la « Munich Security Conference », vouloir faire rentrer son pays dans l’Otan, il appuie sur le bouton rouge. Là, c’est trop.
Et pour l’avenir ?
L’Europe doit se préparer à la guerre selon le secrétaire général de l’OTAN Mark Rutte. Le message est clair : « Ce qui se passe en Ukraine pourrait se produire ici aussi ».
Heureusement les Etats Unis sont prêts à nous aider, suffit juste de payer leur protection et surtout de leur acheter des armes. Plutôt que le Rafale de Dassault, le Lockheed F-35, plutôt que le calibre standard de l’OTAN, de 5,56 mm fabriqué en Europe, son remplacement par une nouvelle munition de calibre 6,8 produite par Sig Sauer, situé en Virginie ! Et le fameux canon CAESAR bientôt supplanté par un nouvel obusier de 155 mm construit par la filiale européenne de l’américain GDLS .
Aujourd’hui, l’OTAN démarche de nouveaux marchés en négociant des alliances sur la zone euro-asiatique avec le Japon et l’Australie. On prépare maintenant l’opinion à la nécessité de poursuivre l’expansion de l’OTAN jusqu’à la mer de Chine et l’Asie du Sud-Est. Sur le modèle de la manipulation Russo -Ukrainienne, c’est la chronique d’une autre guerre annoncée toujours par proxy, contre une supposée volonté de conquête de la Chine, en utilisant cette fois Formose. Une nécessité pour contrer l’ascension du yuan, à terme concurrent possible du dollar. Et ça démarre :
A Tokyo le 9 avril 2025, M. Ishiba, premier ministre japonais a expliqué sans rire à Mark Rutte la nécessité pour le Japon d’une coopération avec l’OTAN pour « renforcer un ordre international libre et ouvert, fondé sur l’État de droit »(Sic). Formidable, non ? Mark Rutte a répondu que c’était une super idée.
Alors, quid des menaces de Trump ? Du bluff commercial ! Trop d’intérêts sont en jeu. Aujourd’hui, l’extension de l’OTAN au monde entier devient une nécessité pour les Américains afin de sauvegarder leurs intérêts. Et dans cette stratégie mondialiste, l’Europe leur reste indispensable. Hélas, notre conditionnement et la servilité d’Ursula von der Layen nous mettent des œillères. Et nous implorons la protection américaine au motif d’une menace russe surfaite qui faute de moyens, d’argent et de démographie, en est réduite à engager des supplétifs et n’arrive même pas à vaincre la modeste Ukraine. Ouvrons les yeux !
EuroLibertés : toujours mieux vous ré-informer … GRÂCE À VOUS !
Ne financez pas le système ! Financez EuroLibertés !
EuroLibertés ré-informe parce qu’EuroLibertés est un média qui ne dépend ni du Système, ni des banques, ni des lobbies et qui est dégagé de tout politiquement correct.
Fort d’une audience grandissante avec 60 000 visiteurs uniques par mois, EuroLibertés est un acteur incontournable de dissection des politiques européennes menées dans les États européens membres ou non de l’Union européenne.
Ne bénéficiant d’aucune subvention, à la différence des médias du système, et intégralement animé par des bénévoles, EuroLibertés a néanmoins un coût qui englobe les frais de création et d’administration du site, les mailings de promotion et enfin les déplacements indispensables pour la réalisation d’interviews.
EuroLibertés est un organe de presse d’intérêt général. Chaque don ouvre droit à une déduction fiscale à hauteur de 66 %. À titre d’exemple, un don de 100 euros offre une déduction fiscale de 66 euros. Ainsi, votre don ne vous coûte en réalité que 34 euros.
Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
Quatre solutions pour nous soutenir :
1 : Faire un don par paypal (paiement sécurisé SSL)
Sur le site EuroLibertés (www.eurolibertes.com), en cliquant, vous serez alors redirigé vers le site de paiement en ligne PayPal. Transaction 100 % sécurisée.
2 : Faire un don par chèque bancaire à l’ordre d’EuroLibertés
à retourner à : EuroLibertés
BP 400 35 – 94271 Le Kremlin-Bicêtre cedex – France