Guerre de la désinformation : la France encore à la ramasse !
Liberté d’expression des médias ? Certes. Même si aujourd’hui, la liberté se fait rare et l’expression singulièrement peu expressive. Explications.
À en croire les médias dominants, la bataille d’Alep, en Syrie, serait en passe de devenir la plus grande tragédie de ce début de XXIe siècle. Ah bon… Ainsi, tel que le relevait récemment l’écrivain Patrick Besson dans Le Point, il existerait de « gentilles » et de « méchantes » bombes. Les premières, larguées sur Mossoul, en Irak, par une coalition internationale dirigée par les USA, épargneraient femmes et enfants pour s’en aller juste exploser sur de vilains barbus islamistes. Alors que les secondes ne frapperaient, elles, que des civils innocents tout en visant tout particulièrement hôpitaux et maisons de retraite. Logique, ce sont des bombes russes.
Dans le même temps, les « insurgés », les « rebelles » d’Alep, ne seraient finalement que de valeureux « résistants », mais se battant sous quel drapeau ? Ces mêmes « médias dominants » se gardent bien de nous le dire ; peut-être histoire d’éviter de nous rappeler que ces héros des temps modernes ne sont jamais que membres du Front Al-Nosra, épigone local d’Al-Qaeda, rebaptisé Front Fatah Al-Cham, tout en entretenant des liens plus que serrés avec ses homologues de l’État islamique. Bref, ce n’est pas l’Armée du Salut qui est aujourd’hui en train de courber l’échine et de serrer les fesses sous les tapis de bombes du régime syrien, de son allié russe et de ses supplétifs du Hezbollah, volontaires libanais sous forte influence iranienne.
Pis que la guerre tout court, il y a surtout celle de l’information. Et c’est là que la Russie de Vladimir Poutine entend retrouver son rang au sein du concert des nations. Et c’est aussi là qu’on apprend, par le biais du site sputniknews.com, que les ONG présentes sur le terrain d’Alep sont loin de confirmer les « atrocités » prétendument commises par les armées russo-syriennes, dont l’on nous rebat les oreilles, matin, midi et soir : « J’ai appris de première main les estimations des organisations humanitaires indépendantes qui ont leurs représentants à Alep. Aucune d’entre elles ne confirme les affirmations selon lesquelles il y aurait eu des « atrocités » et indiquant qu’on aurait enlevé les hommes en âge de servir dans l’armée », à en croire Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères.
Une parole à mettre évidemment en regard de celle de John Kerry, son équivalent américain, lequel est désormais bien à la peine. Ainsi, toujours selon les mêmes sources, « le Sénat américain a discrètement promulgué une réforme visant à placer les médias financés par le gouvernement sous le contrôle direct de la Maison blanche. »
De quels médias s’agit-il ? Tout simplement d’officines de propagandes, tels que Voice Of America ou Radio Liberty, vestiges d’une Guerre froide n’en finissant plus de se réchauffer.
Le problème de ces deux médias ? Ils coûteraient de plus en plus cher et seraient de moins en moins écoutés : 760 millions de dollars de budget annuel contre seulement 250 pour leur rival russe, RT. D’où l’amer constat de Helle Dale, salariée de la fondation Heritage, un des innombrables cache-sexes de la CIA, prononcé devant le Sénat : « Les médias américains financés par l’État n’exercent aucune influence sur les Russes… »
Il est un fait qu’au Top 50 local, Voice Of America ne pointe qu’à la 3 828e place. À côté, Eurolibertés, c’est TF1 !
Et l’Europe, dans tout ça ? Atone comme toujours. François Hollande se voulait « Président normal », mais la « normalitude » à ce point poussée, pourrait aussi passer pour de la « couillemollitude » ; et c’est dit tout en s’acharnant à demeurer poli.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.