3 septembre 2016

Brèves d’Europe début septembre 2016

Par Patrick Parment

 

Union européenne. La déclaration unanime de l’UE pour condamner les bombardements du régime syrien sur la population d’Alep a failli ne pas voir le jour du fait de l’insistance de l’Espagne (puis de l’Italie et de la République tchèque) à vouloir mettre sur le même plan la « responsabilité première » du régime et celle de Daech dans les crimes subis par les civils. La France s’est opposée à cette vision qui, selon un officiel, colle trop à celle des Russes.

La Commission européenne a introduit les taxes antidumping définitives sur l’acier laminé à froid en provenance de Russie et de Chine, notamment sur l’acier régulièrement utilisé pour la construction mécanique.

Serbie. Dans le verdict du procès contre Radovan Karadzic, le Tribunal international a reconnu en mars 2016 que le président serbe, Slobodan Milosevic n’avait pas participé au projet d’épuration ethnique en Croatie et en Bosnie. Soi-disant crimes qui avaient justifié les sanctions contre la Serbie et l’intervention au Kosovo.

Allemagne. Le géant pétrogazier russe Gazprom, le groupe énergétique français Engie, la société pétrolière autrichienne OMV et les compagnies allemandes Uniper et Wintershall ont renoncé à créer une coentreprise pour mener à bien le chantier Nord Stream 2. Motif : une position trop dominante de Gazprom. Reste que l’Allemagne continue de soutenir le projet.

Tandis qu’à Berlin on a fait le constat de la fragilité du français François Hollande et de l’Italien Matteo Renzi, la chancelière va s’attacher à renforcer la cohésion européenne face à la montée des populismes. Première escale : les pays baltes. Puis ce sera Varsovie, la Tchéquie, la Hongrie et la Slovaquie.

À Berlin, elle recevra les chefs de gouvernement des pays du nord de l’Europe : Pays-Bas, Danemark, Suède, Finlande, qui sont parfois les plus intransigeants économiquement au sein de l’Union. Enfin, toujours dans la capitale allemande, elle s’entretiendra samedi avec les représentants slovènes, bulgares, autrichiens et croates.

Dans ce tour d’Europe, il ne manque que les pays du Sud. Mais les principaux d’entre eux, l’Espagne, le Portugal ou la Grèce, ne sont pas en situation financière ou politique de faire entendre leur voix en Europe.

Les événements de Turquie ne manquent pas d’avoir des répercussions en Allemagne où le problème de l’immigration attise l’attention des partis comme de la société de plus en plus rétive. Angela Merkel l’a bien compris qui vient de monter au créneau.

« Nous attendons des personnes d’origine turque qui vivent en Allemagne depuis longtemps qu’elles développent un niveau élevé de loyauté vis-à-vis de notre pays. En échange, nous essayons d’avoir une oreille ouverte à leurs problèmes et de les comprendre », a déclaré la chancelière à la presse régionale.

L’Allemagne envisage de demander à tous ses citoyens de disposer chez eux d’assez de vivres pour tenir dix jours, ainsi que d’eau potable suffisante pour cinq jours. C’est la première fois depuis la fin de la Guerre froide que ce pays, on ne peut plus organisé, demande à ses citoyens de prévoir des jours difficiles.

 

Italie. Pour leur rentrée politique, deux mois après le Brexit, les trois principaux leaders européens débarquent sur l’île de Ventotene en Italie. Il y a tout lieu de s’attendre à un pur babillage à la veille d’élections pour les uns et les autres.

Mais Ventotene, c’est surtout le tombeau d’un des pères fondateurs de l’Europe, le communiste Altiero Spinelli. Journaliste antifasciste déclaré, Spinelli a vécu dix ans à l’isolement sur ce caillou où Mussolini avait fait construire un centre d’isolement dès 1932.

Un séisme de magnitude 6,2 a secoué le centre de la péninsule italienne le 24 août vers 3 h 30 et a été ressenti à Rome. L’épicentre se trouve à 10 kilomètres au sud-est de Norcia, une ville de la région d’Ombrie, à environ 150 km au nord-est de Rome. Le bilan, provisoire, des victimes est de près de 300 morts et 400 blessés.

Hongrie. Sur proposition du pasteur calviniste Zoltan Balog, ministre des « capacités humaines » (éducation, santé, culture), la croix de chevalier de l’ordre a été attribuée au journaliste Zsolt Bayer. Cofondateur du parti conservateur Fidesz, ce thuriféraire de l’exécutif exerce dans le quotidien pro gouvernemental Magyar Hirlap.

Par deux fois, l’autorité hongroise de surveillance des médias a condamné son journal à des amendes pour appel à la haine. À l’encontre des Roms (« des animaux tsiganes »), des juifs et des migrants qu’il faut éliminer « si besoin par les armes ». Une énième provocation pour Bruxelles et Washington de la part d’un Pouvoir qui a fait entrer une poignée d’écrivains révisionnistes dans les manuels scolaires.

Russie. Les retards de salaire, la chute des revenus, qui s’ajoutent parfois à l’incurie managériale, sont la manifestation la plus évidente de la crise économique qui s’éternise en Russie.

Si, selon l’institut Rosstat, le montant total des arriérés de salaires a baissé de 3 % au premier semestre 2016, pour atteindre près de 50 millions d’euros, le revenu moyen des Russes a chuté pour sa part de 5,3 % dans la même période.

Délesté d’une partie de son matelas pétrolier, le budget du pays est incapable de boucher les trous. Le gouvernement russe vient tout juste de renoncer à la mesure emblématique qui consiste à indexer le montant des retraites sur l’inflation.

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Philippe Randa,
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