Brèves d’Europe début mai 2017
Union européenne. Les dirigeants de l’Union européenne ont poussé un énorme ouf de soulagement, dimanche 23 avril au soir, à l’annonce des résultats du premier tour de l’élection présidentielle française. Jean-Claude Juncker, le président de la Commission européenne, a aussitôt « félicité » sur Twitter le candidat d’En marche !
À Bruxelles comme à Berlin, depuis plusieurs mois, il y a une prise de conscience, liée au Brexit et aux victoires des populistes dans les urnes, que le statu quo européen n’est plus tenable.
La Commission européenne a présenté mercredi 26 avril une proposition visant à mettre en place un socle européen de droits sociaux afin de pouvoir évaluer et rapprocher dans le futur les performances des politiques nationales en matière sociale et d’emploi, notamment au sein de la zone euro.
L’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APEC) a ouvert une procédure de suivi concernant la Turquie, en raison des nombreuses violations de l’État de droit et des droits de l’homme. Ankara a déjà fait l’objet d’une telle procédure entre 1996 et 2004. Erdogan s’en tape !
Estonie. Dépêchés cette semaine sur la base d’Ämari en Estonie, deux chasseurs bombardiers furtifs F-35A Lightning II de l’U.S. Air Force sont venus se familiariser avec le vol au contact de l’espace aérien russe et démontrer le « soutien militaire » de Washington aux pays baltes, maillons faibles de l’OTAN.
Ces deux avions qui appartiennent au détachement du 34th Fighter Squadron de Hill Air Force Base (Utah), actuellement déployés pour plusieurs semaines sur la base anglaise de RAF Lakenheath, sont les premiers du genre à être mis en place aussi près de la frontière occidentale russe.
Angleterre. Des dizaines de coups de canons ont retenti vendredi 21 avril à Londres pour fêter les 91 ans de la reine Elizabeth II.
Le Parti conservateur de la première ministre britannique Theresa May est nettement en tête des intentions de vote pour les élections anticipées du 8 juin, selon un sondage Kantar.
Allemagne. Congrès de l’AfD à Cologne la ligne Frauke Petry a été désavouée. Sa motion conduisait à refuser la ligne dure. Elle espérait proposer « une option réaliste » pour accéder « au pouvoir en 2021 ». Plus radicale et méfiante, la base a refusé de choisir.
Jörg Meuthen, coprésident du parti, s’est inquiété que les musulmans représentent un jour « la majorité de la population en Allemagne », il a récusé la « bipolarisation » du parti entre réalistes et radicaux.
Au final, ce sont désormais deux personnalités, Alexander Gauland (76 ans) et Alice Weidel (38 ans), qui auront la charge de défendre les couleurs de l’AfD dans la bataille électorale à venir. Le congrès s’est mis par ailleurs d’accord sur un programme qui affirme notamment que « l’islam ne fait pas partie de l’Allemagne », réclame l’expulsion des « migrants criminels » et prône une « politique nataliste ambitieuse. »
Un autre parti est en crise en Allemagne : les Verts. À cinq mois des élections fédérales du 24 septembre, les intentions de vote en faveur des écologistes se situent à leur plus bas niveau depuis quinze ans : 6 % des voix dans l’enquête Emnid parue dans Bild, dimanche.
L’Allemagne, qui a suivi de très près la campagne électorale française, n’espérait au fond qu’une seule chose : que Marine Le Pen n’affronte pas, au second tour, Jean-Luc Mélenchon. Autrement dit que le duel final n’oppose pas deux candidats vus l’un et l’autre comme deux adversaires résolus de l’Allemagne en particulier et de l’Union européenne en général.
En octobre dernier, l’Afghanistan et l’Union européenne se sont mis d’accord sur les procédures d’expulsion. Depuis, quatre avions ont décollé d’Allemagne avec à leur bord des hommes, et des personnes condamnées par la justice. Direction Kaboul. Une association afghane berlinoise lance une campagne de communication pour s’y opposer.
Les Afghans représentaient l’an passé le groupe le plus important, derrière les Syriens, à demander l’asile en Europe. Ils étaient 127 000. La polémique a pris une tournure plus politique lorsque le ministre allemand de l’intérieur, Thomas de Maizière, a demandé aux seize régions du pays, en charge de l’organisation des expulsions, de les mener à bien.
Danemark. Face à la montée du parti nationaliste Dansk Folkeparti, désormais deuxième force du pays, Inger Støjberg, ministre de l’Immigration, a durci drastiquement la politique d’immigration danoise pour séduire l’électorat extrémiste. Elle compte désormais rétablir les contrôles aux frontières. Notamment avec la Suède.
La fermeture de la frontière suédoise fait du Danemark le pays d’accueil le plus proche, rôle qu’il ne souhaite pas tenir : « Nous ne voulons pas être la destination finale des demandeurs d’asile », a ainsi déclaré la ministre Inger Støjberg. Le Danemark est devenu un pays phare en matière de lutte contre l’immigration.
Vatican. Ça ne mange pas de pain et ça peut rapporter gros. Le pape François est saisi d’une frénésie de canonisation. À peine arrivé au pouvoir qu’il déclarait saints les 813 Italiens d’Otrante (Pouilles), victimes en 1480 de l’envahisseur ottoman.
Pour être considéré comme saint au paradis, un comité vérifie que l’on a deux miracles à son actif. Un seul miracle fait de vous un « bienheureux » comme Alexandre (film d’Yves Robert en 1968).
Pour info, Jean-Paul 2 en a canonisé 482.
Hongrie. Le Premier ministre hongrois, Viktor Orban, s’est exprimé devant les eurodéputés à Bruxelles lors d’un débat sur la situation en Hongrie, qui provoque une « inquiétude générale » des responsables européens. La présence du Premier ministre hongrois à ce débat n’était initialement pas prévue.
Viktor Orban s’est lancé dans une violente diatribe contre Soros, « qui a détruit la vie de millions d’Européens avec ses spéculations financières ». Et de justifier par là même la fermeture de l’université d’Europe centrale financée par le même ignoble Soros.
Jusqu’ici, la Hongrie a toujours échappé au déclenchement de l’article 7 du Traité, qui détaille la procédure à suivre en cas de « violations systématiques de l’État de droit. »
Russie. Pro-européen, le candidat d’En marche ! est perçu à Moscou comme un obstacle au « monde multipolaire » que le Kremlin voudrait imposer. Dépeint comme un « mondialiste pro-américain » et le « chouchou des médias », le voici désormais présenté comme le successeur de François Hollande avec lequel les relations s’étaient dégradées.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.