14 avril 2020

Brèves d’Europe

Par Patrick Parment

Union européenne. Il fallait s’y attendre, l’Europe marche toujours en ordre dispersé. « Le climat qui semble régner entre les chefs d’État et de gouvernement et le manque de solidarité européenne font courir un danger mortel à l’Union européenne », a mis en garde l’ex-président de la Commission européenne, Jacques Delors, tandis qu’Emmanuel Macron a appelé dans la presse italienne à « une solidarité européenne forte au niveau sanitaire et budgétaire ».

L’épidémie de Covid-19 met en danger « le projet européen qui risque de sombrer » dans les divisions internes à l’UE, a mis en garde le commissaire européen à l’Économie, l’Italien Paolo Gentiloni. Un sommet de l’UE s’est terminé sans résultat la semaine dernière et a renvoyé une éventuelle prise de décision à dans deux semaines, en dépit de l’urgence imposée par la pandémie.

La Banque centrale européenne a fait savoir qu’elle n’appliquerait plus la règle concernant la limitation des rachats de dette souveraine dans le cadre de son programme d’achat d’urgence pandémique. Un tabou brisé.

La fracture pourrait s’accentuer entre le nord et le sud de l’Europe. C’est le sud qui est le plus durement touché par le coronavirus (Grèce, Portugal, Slovénie, Belgique, Luxembourg, Irlande, France) et qui plaide pour la création d’un instrument commun de mutualisation des dettes sous forme de « coronabonds ».

Les pays du nord, emmenés par les Pays-Bas, l’Allemagne et l’Autriche n’en veulent pas préférant la piste du Mécanisme Européen de Stabilité (MES) un fonds de sauvegarde doté d’une force de frappe de 700 milliards d’euros de lignes de crédit accompagné de plans drastiques d’austérité.

Au final, le « club des radins » (Allemagne, Autriche, Finlande et Pays- Bas), qui a brutalement refusé, lors du sommet européen du 26 mars, la création d’un « instrument de dette commun », se montre désormais plus ouvert à l’idée d’affronter de conserve la crise économique qui vient. Sauf que les « coronabonds » restent toujours inacceptables par Berlin et Amsterdam.

Allemagne. Berlin a prévu 123 milliards d’euros de dépenses supplémentaires (3,6 % de son PIB), et se vante même d’avoir un « bazooka » financier de 1 100 milliards en comptant notamment les quelque 822 milliards de garanties d’État accordées aux crédits des entreprises.

Le grand équipementier sportif allemand a annoncé qu’il n’allait pas payer les loyers de ses magasins (fermés) outre-Rhin le temps du confinement, « comme beaucoup d’autres entreprises ». Une attitude qui a suscité un vaste mouvement d’indignation dans l’opinion allemande.

Les autorités mettent en avant une politique précoce et massive de dépistage avec désormais « plus de 500 000 tests par semaine », un rythme de dépistage, inégalé sur la planète entière à en croire Berlin.

Belgique. Sophie Vilmès, Premier ministre belge, figure du Mouvement réformateur a surpris ses concitoyens par sa stature et d’avoir su imposer le confinement total à un pays politiquement très divisé. En charge des « affaires courantes » depuis octobre 2019, elle vient d’obtenir les « pouvoirs spéciaux » du Parlement.

Espagne. Depuis que le gouvernement a déclaré l’état d’alerte le 14 mars, l’armée est sur tous les fronts pour lutter contre la pandémie de Covid19 qui frappe très durement le pays. Le dernier bilan, mercredi 1er avril, fait état de plus de 102 000 cas confirmés et 9 053 morts.

Les militaires, qui jouissaient déjà d’une bonne image en Espagne, ont participé à la construction de l’impressionnant hôpital de campagne installé dans le palais des expositions de Madrid, l’Ifema, où se trouvent hospitalisés près d’un millier de malades.

Italie. À Venise, la lagune débarrassée du va-et-vient des vaporettos qui avaient tendance à ramener les sédiments en surface a retrouvé sa clarté et ses bancs de poissons. Et dans le port de Cagliari, en Sardaigne, une vidéo a fait le buzz : on y voit un dauphin faire des ronds dans l’eau.

Le sud du pays, le Mezzogiorno, est au bord de l’explosion. En effet, nombre de personnes vivent de petits boulots et sont donc exclues des mesures sociales décrétées par le gouvernement. Cela pourrait concerner 3,7 millions d’Italiens. À Palerme, un supermarché a été pris d’assaut aux cris d’« On n’a pas d’argent, on doit manger ». À Naples, la situation est tendue.

Hongrie. Le Premier ministre Viktor Orbán a obtenu l’autorisation du Parlement pour légiférer par ordonnances dans le cadre d’un état d’urgence à durée indéterminée. Toutefois la loi est limitée dans le temps : elle peut être révoquée par le Parlement, et la pandémie, espérons-le, aura une fin. L’opposition hurle au coup d’État.

Russie. Dans tout le pays, la population est appelée à « rester à la maison », du 28 mars au 5 avril, pour éviter la propagation de la maladie. Et après la suspension des liaisons aériennes internationales, la Russie ferme totalement ses frontières à partir de lundi 30 mars.

Les craintes d’un embrasement rapide de l’épidémie ont décidé les autorités à renforcer les mesures de protection. Les établissements scolaires et culturels étaient déjà fermés depuis plusieurs jours, et les Moscovites âgés de plus de 65 ans ou souffrant de maladies chroniques, soumis à confinement obligatoire.

C’est le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, qui a été nommé par Poutine pour piloter la lutte contre la propagation du Covid-19. En l’espace de peu de temps, ce technocrate de 61 ans est devenu une sorte de premier ministre bis, voire selon certains le numéro 2 du pouvoir..

Suède. À Stockholm, l’heure est à la mobilisation générale contre le virus. Mais pas aux instructions sévères ni au ralentissement intégral des activités. Mardi 31 mars, il était encore possible en Suède de se déplacer librement et d’organiser des rassemblements allant jusqu’à 50 personnes.. Ce qui n’est pas le cas de ses voisins, la Norvège, le Danemark et la Finlande qui s’en inquiètent.

20 % des habitants de la Suède sont nés à l’étranger et le gouvernement est contraint de communiquer en 24 langues à propos des consignes de protection, sans effet pour le moment.

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