19 août 2022

Brèves d’Europe

Par Patrick Parment

Union européenne. Les Européens s’étaient félicités de leur démonstration d’unité au début de la guerre. Mais après cinq mois de conflit, la peur et la lassitude mettent à l’épreuve la cohésion de l’UE.

La Hongrie a déjà négocié avec Moscou des livraisons de gaz supplémentaires. L’Espagne et le Portugal refusent de baisser leur consommation de gaz de 15 % comme le veut Bruxelles. Et la coalition au pouvoir en Allemagne donne des signes de division.

Allemagne. Le débat fait rage dans le pays pour savoir s’il faut continuer à faire fonctionner les trois centrales nucléaires restantes. La plus lourde puissance industrielle européenne, gloutonne en gaz russe, est au bord de la catastrophe. Le ministre de l’Économie, Robert Habeck un Vert, est pour le maintien du nucléaire.

L’affaire de fraude fiscale CumEx, qui empoisonne depuis des années la vie politique allemande, menace désormais d’éclabousser directement le chancelier Olaf Scholz. Le chancelier, qui se déclare étranger à ce scandale depuis sa mise au jour, doit être entendu le 19 août par la commission d’enquête du Parlement de Hambourg.

Danemark. Une conférence des pays du Nord s’est tenue à Copenhague consacrée au soutien à apporter à l’Ukraine. Étaient présents outre l’Angleterre, les ministres de la Défense d’Estonie, Finlande, Islande, Suède, Lituanie, Lettonie, Allemagne, Pologne, Slovaquie, Tchèque. Autant dire tous les va-t’en guerre.

La conférence se voulait comme un prolongement du « groupe de contact » des pays de l’Otan sur l’Ukraine installé après l’invasion russe du 24 février. À l’aide financière décidée s’est ajoutée celle plus militaire.

Grèce. Le Premier ministre conservateur grec Kyriakos Mitsotakis a qualifié d’« erreur » « politiquement inacceptable » la surveillance du chef de l’opposition de gauche, Nikos Androulakis, par les services de renseignement.

Les autorités portuaires grecques ont recherché le 10 août environ 50 personnes portées disparues après que leur bateau naufragé a coulé dans le sud-est de la mer Égée. Le bateau avait appareillé de la ville turque d’Antalya pour gagner l’Italie.

Hongrie. Viktor Orban, en déplacement aux États-Unis a rencontré l’ancien président américain Donald Trump. Orbán a critiqué l’administration Biden pour avoir mis la Hongrie et l’Europe sous pression idéologique.

Selon Orbán, la stratégie des dirigeants mondialistes intensifie et prolonge la guerre et diminue les chances de paix. « Seuls des dirigeants forts sont capables de faire la paix », a-t-il ajouté.

 Moldavie. À Orhei, ville de 21 000 habitants en Moldavie, on garde en mémoire un certain millionnaire russe, Ilan Shor, qui est haï pour avoir volé un billion à l’État et qui s’est enfui en Israël.

À Balti, la capitale du Nord, une habitante, parmi d’autres, n’hésite pas à espérer « que son gouvernement ne fera pas les mêmes erreurs que Zelensky. L’Europe et les Américains ont provoqué la Russie. Ils s’attendaient à quoi ? Au silence ? »

Pays-Bas. Le Premier ministre Mark Rutte, au pouvoir depuis 12 ans, affronte une révolte paysanne qui ne faiblit pas depuis deux mois. Motif : l’annonce brutale, en juin, d’un plan de réduction du cheptel de 30 % pour réduire les émissions d’azote.

Russie. Si Vladimir Poutine a permis à l’Ukraine d’exporter ses céréales, c’est bien parce que le Kremlin voulait donner des gages à ses alliés en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie. Ce qui a permis aussi aux Russes de connaître la position des mines disséminées dans la mer Noire.

Moscou a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé la plus grande centrale nucléaire d’Europe, Zaporijjia, tenue par l’armée russe. Ce bombardement est « extrêmement dangereux et pourrait avoir des conséquences catastrophiques, y compris sur le territoire européen. »

Poutine et Erdogan se sont aussi entendus pour commencer à commercer en roubles, notamment pour les fournitures de gaz russe en Turquie via le gazoduc TurkStream – qui est aussi le seul gazoduc entre la Russie et l’UE où les flux de gaz exportés par la Russie ne chutent pas.

De fait, cela rend l’UE encore plus dépendante de la Turquie si la Russie coupe complètement ses exportations par l’Europe de l’Est.

La Crimée a été, mardi 9 août, le théâtre d’une série d’explosions sur un aérodrome militaire très utilisé par l’armée russe pour tirer des missiles de croisière contre l’Ukraine.

Il pourrait s’agir de missiles ukrainiens de longue portée de provenance occidentale. Ce qui signifierait le franchissement d’une ligne rouge définie par Vladimir Poutine, à savoir l’usage d’armes occidentales contre ce que la Russie juge faire partie de son territoire national.

Le pétrole va de nouveau couler via l’Ukraine. La société Transneft, qui a le monopole sur les oléoducs en Russie, a annoncé qu’elle allait reprendre les livraisons de pétrole via la branche sud de l’oléoduc Droujba. Cet oléoduc dessert la Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque.

Serbie. Un millier de caméras chinoises, de chez Huawei, à reconnaissance faciale ont fait leur apparition dans les rues de Belgrade depuis 2018. Mais le gouvernement affirme qu’elles ne sont pas actives.

Ukraine. L’armée ukrainienne est la cible de critiques occidentales. L’ONG Amnesty International l’accuse de mettre en danger des civils qu’elle est censée protéger. En s’installant notamment dans des zones résidentielles densément habitées exposant les habitants à des frappes russes.

Un deuxième convoi de céréales a quitté les ports d’Odessa et de Tchornomorsk sur la mer Noire. Le ministère précise que les quatre navires transportent au total 170 000 tonnes de marchandises.

Les autorités ukrainiennes ont annoncé leur volonté de reprendre la ville de Kherson située dans le sud du pays d’ici au mois de septembre, mais elles continuent d’entretenir le flou sur leurs intentions.

Les États-Unis ont annoncé une nouvelle aide militaire à l’Ukraine de 1 Md$ qui comprend des missiles de précision Himars. Cela porte le montant de l’aide (non-militaire) versée à Kiev à 8,5 Mds$.

NewsGuard, un service d’évaluation des sources d’information, a identifié 250 sites publiant de la désinformation sur la Russie et l’Ukraine, ainsi que 54 mythes qui circulent en ligne à propos de la guerre.

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