Bernard-Henri Levy : vive la guerre !
Dans le conflit ukrainien il ne manquait plus que lui ! Bernard-Henri Levy, notre philosophe fer et feu, a appelé de nouveau à la guerre le 27 janvier sur Fox News. L’Occident et les États-Unis doivent réagir à l’action de Vladimir Poutine en Ukraine. Après son analyse calamiteuse de l’affaire libyenne, ses nouvelles imprécations perçoivent-elles bien les intérêts qui sont derrière, notamment les ventes américaines d’armement ?
Deux rappels historiques :
D’abord la nature de L’Ukraine : ses territoires de l’Est, ceux de Crimée et du Donbass (pays du Don) sont russophones, de culture Russe et se veulent Russes. En 1991, après la chute de l’URSS, Kiev prétend européaniser à marche forcée et interdire l’usage de la langue russe. En réaction, le 18 mars 2014, par référendum, la Crimée fait sécession, et réclame son intégration à la Russie qui l’accepte. BHL monte au créneau.
Second rappel historique : le sort de l’OTAN après la chute du mur de Berlin, le 9 novembre 1989.
Le 10 février 1990 à Moscou, accord entre Kohl et Gorbatchev : réunification allemande, mais en contrepartie, pas d’extension de l’OTAN. Les analystes de l’OTAN écrivaient en 1991 : « Étendre le Traité de l’Atlantique Nord à d’autres pays d’Europe serait contraire aux intérêts des alliés de l’OTAN comme à ceux des pays d’Europe centrale car Moscou ne manquerait pas de le considérer comme une provocation intolérable » (https://www.nato.int/docu/revue/1991/9102-03.htm).
Pourtant, dès 1997, la Pologne, la République tchèque et la Hongrie rejoignent l’OTAN. Savamment exploitée, la crise du Kosovo incitera 13 États européens à faire de même. L’annexion de la Crimée et l’invasion du Donbass en 2014 seront de belles opportunités pour entretenir la menace russe et continuer son encerclement dans le viol réitéré par l’OTAN des accords du 10 février 1990.
Le 29 janvier, Boris Johnson a annoncé que son pays allait proposer à l’OTAN un déploiement majeur de troupes dans l’est de l’Europe. Il entend répondre à une montée de l’hostilité russe envers l’Ukraine et renforcer les défenses de l’OTAN afin de « concrétiser le soutien du Royaume-Uni à ses partenaires nordiques et baltes ».
Depuis 2017, l’OTAN et les États-Unis multiplient les exercices militaires en Pologne ou en mer Noire pour entretenir cette psychose d’inquiétude en Europe et vendre leurs dernières productions.
Pour les États-Unis, sous couvert de défense, l’OTAN, c’est un fantastique débouché pour la vente d’armements. L’Europe est un gros client et les conflits en cours ou à venir sont autant d’opportunités commerciales.
« L’UE ne doit pas se substituer à l’Otan et ne doit pas fermer ses marchés de défense aux Américains » (Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN).
En 2019, le budget militaire US est passé à 732 milliards de dollars ; celui de la Russie à 65 milliards (Source : SIPRI, Institut international de recherche sur la paix de Stockholm). Les grandes entreprises américaines d’armement ont réalisé pas moins de 54 % de toutes les ventes d’armes du monde en 2020.
Toute cette gesticulation militaire autour de l’Ukraine permet avant tout de vendre des armes.
Maintenant que la guerre se fait avec des volontaires salariés et un minimum de tueries, qui épargnent les émois sentimentaux, elle est devenue un produit commercial : vendre des armes pour la prévenir, détruire le territoire adverse pour la gagner, promouvoir les entreprises du vainqueur pour le reconstruire. Le tout avec une frénésie en matière de recherche et développement dans le domaine médical et celui des armements et de nouveaux brevets à la clé.
Heureusement pour nous, les excitations guerrières de notre va-t-en-guerre sont réservées à la seule Russie, et non à la France qui pourtant annexa Mayotte au grand dam des Comores, et avec la même impudence que celle de Poutine pour l’Ukraine. Mais l’OTAN se fout des Comores.
On respire !
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