Trump, mentor de l’Arabie Saoudite, ennemie de la Syrie
par Michel Grimard, Président du ROUE.
Manifestement, le Président Donald Trump ne peut se passer, d’invectiver, de menacer d’agresser, comme si une seconde nature violente l’habitait. Ce comportement qui n’est pas sans danger peut déboucher sur des dérives calamiteuses, aux conséquences incommensurables.
L’objet de sa nouvelle fureur, l’attaque chimique perpétrée contre la Ghouta orientale, qui est attribuée, sans preuve réelle, à l’armée syrienne. Mais ce type d’agression, que nous condamnons sans réserve, est suffisamment horrible pour qu’il ne soit pas imputé à la légère. Or le principal accusateur n’est pas le plus crédible, au vu d’un passé récent et le scepticisme est loin d’être illégitime.
Au moment où le gouvernement syrien a retrouvé sa souveraineté sur la quasi-totalité de son territoire, quel intérêt pour lui une telle action, qui ne peut que soulever l’indignation et entrainer une intervention punitive déstabilisante. C’est contre-productif, la Syrie n’ayant rien à y gagner. Cette reconquête pratiquement achevée ne pouvait-être du goût du Président Trump, mentor de l’Arabie Saoudite, ennemie de la Syrie, mais encore plus de l’Iran.
Le temps pressait pour le Président Américain et même un mauvais mobile était le bienvenu pour agir. Bien que le prétexte évoqué soit loin de faire l’unanimité aux États-Unis, notamment parmi les plus hauts responsables militaires qui ont dit ne posséder aucune preuve capable d’étayer les accusations portées contre le régime de Damas, le Président Trump est passé outre, frappant sans remord la Syrie.
Le Président Emmanuel Macron aurait été bien inspiré de réfléchir, avant d’engager la France dans de nouvelles aventures, d’autant plus douteuses, qu’elles ne reposent pas sur des preuves irréfutables et que des arrières pensées sous-tendent cette interventions militaire. Quelle tristesse, de voir la France assumer à nouveau sa soumission aux États-Unis.
Avons-nous mesuré les conséquences d’une telle opération ?
Quelles dispositions ont été prises, pour éviter les désastres qui peuvent en résulter ?
Notre propension à intervenir militairement, sans la capacité à assumer l’avenir, est irresponsable. Les exemples de l’Afghanistan, de l’Irak, de la Libye, devraient nous conduire à moins d’inconséquence.