Présidentielle américaine : Mitt Romney n’a pas voté – de nouveau – pour Donald Trump
par Gauthier Bouchet
Candidat du Republican Party (Parti républicain) à la Présidence des États-Unis en 2012, Mitt Romney n’a pas voté pour Donald Trump. L’information, qui n’a pour l’instant fait l’objet d’aucun traitement dans la presse française, a cependant son importance, en cette fin de campagne.
Le 21 octobre, jour de vote anticipé aux États-Unis, Mitt Romney, sénateur de l’Utah, a révélé qu’il n’avait pas voté pour le président sortant, Donald Trump, pourtant membre de son parti. « Je n’ai pas voté pour le président Trump », a-t-il brièvement indiqué à CNN, sans préciser la nature exacte de son choix. Quelques jours plus tôt, il avait souligné ce qui, selon lui, constituait un problème entre son parti (et le président) vis-à-vis de différentes catégories de l’électorat, dont les jeunes et les minorités, tendanciellement plus acquises au vote démocrate, représenté cette année par Joe Biden.
Pour un observateur extérieur de la politique américaine, ce comportement de vote peut surprendre. Il révèle en fait explicitement le soutien parfois conditionnel des Republicans au président. La chose était déjà prégnante en 2016 – d’ailleurs aggravée par les polémiques de fin de campagne – et ce soutien timoré de certains grands dirigeants du « GOP » est encore une réalité, même plus marginale, cette année.
Ces réticences se reproduisent ponctuellement à l’échelle locale, bien que la plupart des candidats au Sénat et à la Chambre des représentants manifestent ostensiblement leur soutien à la politique présidentielle et une double investiture : celle du parti et l’onction personnelle de Trump, renouvelée par le candidat lui-même mentionnant les cadres locaux du GOP, de meeting en meeting. Çà et là, quelques candidats montrent toutefois leur indépendance, tels les sénateurs Susan Collins (Maine), ayant refusé de faire connaître son vote, ou Ben Sasse (Nebraska), critique sur ce qu’il juge être une porosité entre le président et les groupes suprémacistes blancs.
Ce décalage partiel entre le président et son parti remonte donc à la pénible mais salvatrice campagne présidentielle de 2016, mythe fondateur du trumpisme. Pour Romney, comme un grand nombre de hiérarques républicains, cette campagne aura constitué un chemin de croix, interminable attente avant la victoire annoncée de la démocrate Hillary Clinton. Romney, comme la majorité des compétiteurs des primaires républicaines – à l’exception notable de Chris Christie, gouverneur du New-Jersey – n’a jamais sérieusement cru aux chances de Donald Trump.
De la sorte, la participation à la campagne de figures comme Romney n’a pas dépassé le minimum. Pour d’autres, elle a consisté en un abandon pur et simple du terrain, à l’image de Reince Priebus, président du Republican National Committee (RNC, Comité national républicain). Organisateur du parti durant la campagne, il fut, de fait, adversaire de son candidat durant celle-ci, notamment sur les questions migratoires.
Romney, comme beaucoup d’autres, n’attendait rien de la campagne de Trump. Certains ont même poussé leurs réticences vis-à-vis du trumpisme naissant jusqu’à un soutien conditionnel du candidat, faute de mieux, à l’instar de Ted Cruz, sénateur du Texas, voire aucun soutien du tout. Ainsi, John McCain, sénateur de l’Arizona et, surtout, ancien candidat à la Présidence, avait annoncé ne pas voter pour Donald Trump.
De fait, dès 2016, Romney a partiellement rejoint McCain, votant à côté, sans toutefois le dire : on ne sut que par la suite que son bulletin se porta sur sa femme. Son annonce de ne pas voter la réélection de Trump n’est donc en réalité pas une nouveauté. Cependant, cette annonce publique est bien moins discrète que par le passé.
Le pas de deux de Romney
Trump ayant toutefois été élu président, Romney sut habilement se raviser – de même que Priebus – sur l’encombrant personnage. Il fut alors question, en 2017, que Romney puisse être nommé comme secrétaire d’État. Il n’en fut rien, tandis que Priebus parvint pendant quelques mois à devenir chef de cabinet du nouveau président.
L’ultime phase de ce pas de deux entamé par Romney vis-à-vis de Trump, sa candidature au Sénat, non pour le Massachusetts, dont il fut le gouverneur, mais pour l’Utah, lors des dernières midterms (élections de mi-mandat), s’est avérée révélatrice du personnage. Bon joueur, Trump – paradoxal appui de Romney en 2012, dès la primaire républicaine – a logiquement apporté son soutien au candidat. Élu, Romney ne lui a pas pour autant rendu la pareille, manifestant une opposition allant jusqu’au vote d’un des chefs d’accusation visant à son impeachment.
Épisode de fin de campagne supposément anecdotique, cette annonce de Romney a en réalité son importance. Faisant publiquement état du fait qu’il ne soutient pas Trump, l’ancien candidat adresse un signal à ses derniers soutiens au sein du camp républicain, et, sans les pousser vers le vote Biden, pourrait contribuer à leur abstention différenciée.
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