Une solution a fini par être trouvée pour le Lifeline, ce navire de l’ONG allemande Mission Lifeline qui avait récupéré le 21 juin 234 « migrants » dans la zone d’intervention normalement réservée aux garde-côtes libyens, et ce en dépit des instructions reçues. Malte a finalement accepté de les accueillir, mais seulement après que d’autres pays se furent engagés à les prendre en charge. Mercredi matin, selon le Times of Malta, cinq pays avaient confirmé qu’ils prendraient leur part de « migrants » du Lifeline : l’Italie, la France, le Portugal, l’Irlande et Malte.
Le 21 juin, Matteo Salvini, le ministre de l’Intérieur italien que l’ONG allemande Mission Lifeline avait qualifié de « fasciste » quelques jours plus tôt sur son compte Twitter, dénonçait en ces termes le mode opératoire du navire Lifeline : « Le Lifeline, en violation de toutes les règles et de toutes les lois, après avoir gardé éteints ses instruments de bord pendant plusieurs jours [pour ne pas donner sa position, sans doute trop près des côtes libyennes, NDLR], a pris de force à son bord 224 clandestins. Ils étaient sur des canots pneumatiques partis de Libye dans les eaux relevant de la compétence libyenne. ». Les autorités libyennes s’apprêtaient à intervenir, mais, sans doute prévenue par les passeurs, l’ONG a été plus rapide, désobéissant aux ordres de Rome et Tripoli, ce que confirme aussi le gouvernement maltais. Après avoir récupéré les immigrants, les « humanitaires » ont refusé de les débarquer en Libye.
Le bateau battant pavillon hollandais, Rome a alors demandé à Amsterdam d’accueillir son chargement humain. Mais Amsterdam a nié avoir le Lifeline dans son registre maritime. Luigi Di Maio, le chef du M5S également Vice-Premier ministre du gouvernement italien, comme Salvini, a alors indiqué que l’Italie pourrait accueillir le Lifeline et ses immigrants clandestins, mais que le navire serait mis sous séquestre et son équipage arrêté, car c’est une chose que de porter secours en mer, mais c’est autre chose que d’assurer un service de navette aux immigrants clandestins.
Une polémique est également née des propos tenus par la ministre française aux Affaires européennes, qui ne veut pas recevoir de leçons de Salvini mais qui veut bien lui en donner. Interrogée sur ce navire de Mission Lifeline, Mme Loiseau avait estimé qu’il fallait faire prévaloir le principe d’un accueil dans le port sûr le plus proche et que « techniquement, c’est à l’Italie de prendre le Lifeline ». La réplique du chef de la Ligue ne s’était pas fait attendre. Lui reprochant son ignorance de la situation et de la géographie, il lui a fait remarquer que les ports sûrs les plus proches du lieu où le Lifeline avait récupéré ces immigrants clandestins étaient en Libye, en Tunisie ou à Malte, mais certainement pas en Italie. Salvini a ensuite proposé à la France d’ouvrir son port de Marseille au Lifeline, mais l’appel est resté sans réponse.
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