Confinement : la vengeance de l’enfant gâté
« Jusqu’où un gouvernement incompétent et déconsidéré
peut-il aller ? »
Entretien avec Philippe Randa, directeur du site de la réinformation européenne EuroLibertés.
(Propos recueillis par Guirec Sèvres pour le site Synthèse nationale)
Le confinement est prolongé pour (au moins) 15 jours ; c’était prévisible, non ?
Oui, tout le monde l’annonçait pratiquement depuis le début de la première période. Comme le gouvernement et certains médecins ont fait ensuite de la surenchère alarmiste sur l’ampleur de la propagation de la maladie, expliquant qu’on n’est qu’au début de « l’épreuve », que « Les Français doivent se préparer à un effort long » (Edouard Philippe), on voit mal par quel coup de baguette magique tout aurait été si rapidement terminé.
Vous ne vous prononcez pas sur l’utilité du confinement (entretien à Synthèse nationale du 20 mars dernier), mais vous semblez tout de même très sceptique à ce sujet…
Sceptique sur les raisons données par le Pouvoir, oui, et même fortement… Avec des « si », on refait l’Histoire, certes, mais tout de même ! Si on avait fermé les frontières immédiatement ! Si on avait contrôlé les premiers rapatriés de Chine dès le début de la crise au lieu de les laisser rentrer chez eux sans le moindre dépistage (ainsi que tous ceux qui reviennent encore de l’Étranger, car ce n’est toujours pas systématique !), le confinement de la population française aurait-il pu être évité ? On peut l’imaginer… D’autres pays n’ont pas imposé de confinement (Royaume-Uni, Suède, Pays-bas, Portugal) ou pas total comme en France en tout cas (Belgique, États-Unis, Allemagne, Turquie, Norvège, Russie)… et le pourcentage des décès est, suivant les pays, moindre ou égal.
Le confinement évite tout de même la propagation du virus, non ?
Interdire – ou restreindre autant que faire se peut – les visites dans les Ehpad, les hôpitaux ou aux gens malades à leur domicile, est une évidence pour tout le monde, mais confiner tous les Français n’a-t-il pas d’autres buts inavoués, à défaut d’inavouables…
C’est-à-dire ?
Aujourd’hui, on ne peut que demander au Gouvernement – et aux médecins – de répondre sincèrement à la justification du confinement. Maintenant qu’il est trop tard pour arrêter la propagation du virus, on finit tout de même pas reconnaître qu’il faut surtout empêcher les malades d’arriver massivement dans des hôpitaux incapables depuis des années de gérer convenablement une épidémie, de quelque nature qu’elle soit. Et ce n’est pas faute aux médecins, infirmières et aide-soignants d’avoir alerté l’opinion publique sur l’état lamentable de nos hôpitaux bien avant la crise ! Lorsqu’on interroge des médecins hospitaliers sur les dysfonctionnements qu’ils dénoncent, ils ont tous la même réponse : « Ce sont les administratifs qui ont pris le pouvoir dans les hôpitaux, ce sont eux qui décident de tout en accord avec les gouvernements… »
Empêcher une submersion des hôpitaux serait-elle la seule raison du confinement général ?
Médicalement, sans doute… Politiquement, peut-être pour deux, voire trois raisons. La première est de permettre au gouvernement de retarder le moment où il devra rendre des comptes sur la gestion de cette crise. Il joue peut-être bien la montre en espérant découvrir une voie de sortie de crise honorable. Les déclarations contraires d’Agnès Buzyn, ancienne Ministre de la Santé, qui tournent en boucle sur les réseaux sociaux et, tout de même, dans beaucoup de médias, ajoutées au coup de poignard dans le dos au gouvernement qu’ont été ses déclarations sur la gestion du Covid-19 par l’État au quotidien Le Monde (« J’avais prévenu le Président et le Premier ministre de la catastrophe, mais ils ne m’ont pas écoutée ») et sur le premier tour des élections municipales (« Depuis le début, je ne pensais qu’à une seule chose : au coronavirus. On aurait dû tout arrêter, c’était une mascarade ») sont accablantes… Tout autant que les bourdes à répétition de la porte-parole de ce gouvernement Sibeth Ndiaye qui se contredit d’une intervention à l’autre, que ce soit sur les « enseignants qui ne travaillent pas », ou sur l’utilité des masques qu’elle-même ne saurait d’ailleurs pas « utiliser » (sic !)…
Quelle deuxième raison aurait le gouvernement d’imposer cette contrainte aux Français ?
L’idée a très bien pu lui venir après coup que c’était une occasion de tester la réaction des Français, leur volonté de résistance à une telle mesure d’exception… Jusqu’où un gouvernement incompétent et déconsidéré pouvait-il aller ? Qu’en est-il vraiment du célèbre jugement lapidaire du général De Gaulle sur ses compatriotes : « Les Français sont des veaux ! »… On a déjà constaté comment étaient respectées les mesures de confinement dans les nombreuses zones de non-droit de notre territoire : « Ce n’est pas une priorité que de faire respecter dans certains quartiers les fermetures de commerces et de faire cesser les rassemblements » (Laurent Nuñez, Secrétaire d’État au Ministre de l’Intérieur)…
Et la troisième raison ?
Punir les Français, tout simplement… Joindre « l’utile » (si vraiment…) à « l’agréable » : se venger au passage de la France d’en-bas, celles des gilets jaunes qui a tout de même fait vaciller (au moins au début) le Pouvoir, des grévistes de l’hiver passé, des petits commerçants dont le vote n’est que modérément « en marche », des électeurs qui ont sanctionné les listes macronistes au premier tour des élections municipales… 3,7 millions de contrôles policiers sur tout le territoire, plus de 225 000 amendes pour non-respect du confinement… et jusqu’à 1 500 euros d’amende pour un Isérois récidiviste de 13 ans… Ceux qui ont propulsé Emmanuel Macron à l’Élysée l’ont fait passer pour un surdoué ; l’intéressé n’a sûrement pas manqué d’y croire… Il n’est pas inimaginable que l’enfant gâté ait jugé opportun de se venger des Français, ces ingrats…
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