Carles Puigdemont arrêté en Allemagne

par Olivier Bault.

Le président déchu de la communauté autonome de Catalogne, Carles Puigdemont, a été arrêté dimanche matin dans le nord de l’Allemagne, près de la frontière avec le Danemark, qu’il venait de traverser. D’après la presse espagnole, c’est volontairement que la police et le renseignement (CNI) espagnols ont attendu que M. Puigdemont arrive en Allemagne pour demander son arrestation.

Sachant Puigdemont en Finlande depuis jeudi à l’invitation d’un groupe de députés, un juge de la Cour suprême espagnole avait réactivé vendredi le mandat d’arrêt européen émis contre lui. Ce mandat d’arrêt avait été suspendu au début du séjour de Puigdemont en Belgique, où il s’était enfui il y a cinq mois, car les délits de trahison et de sédition dont le Catalan est accusé n’existent pas en droit belge. Alors que Puigdemont avait un billet d’avion pour Bruxelles, il a décidé de rentrer en Belgique en voiture, en prenant un ferry pour la Suède, puis en passant par le Danemark et l’Allemagne.

Il existe en droit allemand des délits de haute trahison et de tentative de renversement de l’ordre constitutionnel, ainsi que de tentative de séparation d’une partie du territoire national, avec des peines pouvant aller jusqu’à la prison à vie, et l’Allemagne exécute la plupart des mandats d’arrêt européen.

L’arrestation du leader indépendantiste a entraîné des manifestations violentes en Catalogne dans la soirée de dimanche, avec neuf arrestations et 98 blessés, dont 13 policiers. Le parlement de Catalogne n’a toujours pas réussi à élire un président pour la région, les indépendantistes « modérés » ne s’étant pas mis d’accord avec les quatre députés d’extrême gauche indispensables pour avoir la majorité absolue.

Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.

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