L’Union européenne et les « menaces hybrides »
Ce 19 avril, le Conseil des ministres européens des Affaires étrangères devait examiner comment « contrer les menaces hybrides afin de renforcer la résilience de l’UE et de ses pays partenaires. »
En l’occurrence, le Conseil s’est réuni dans sa formation « Relations extérieures » présidée par le Haut représentant de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. Précisons, que ce poste est occupé depuis 2014 par Federica Mogherini, ex-ministre des Affaires étrangères du gouvernement Renzi, gauchiste rallié au mondialisme le plus effréné ; celle-ci défend la négociation du partenariat transatlantique de commerce et d’investissement entre l’Union européenne et les États-Unis (TTIP), dont elle soutient qu’il « est essentiel pour des raisons politiques et économiques. Il renforcera le lien transatlantique » (source Wikipedia).
Sur la base d’une proposition de la Commission européenne (dont Mme Mogherini est également la vice-présidente en charge des Affaires étrangères), le Conseil était amené à plancher sur un « Cadre commun en matière de lutte contre les menaces hybrides. »
Bien que « gouvernant » très mal, l’UE essaye, malgré tout, de se (nous ?) défendre.
Pour la Commission cette notion de « menaces hybrides », « vise à exprimer le mélange d’activités coercitives et subversives, de méthodes conventionnelles et non conventionnelles (c’est-à-dire diplomatiques, militaires, économiques, technologiques), susceptibles d’être utilisées de façon coordonnée par des acteurs étatiques ou non étatiques en vue d’atteindre certains objectifs, sans que le seuil d’une guerre déclarée officiellement ne soit dépassé. Généralement, le principal objectif recherché est d’exploiter les vulnérabilités de la cible visée et de créer de l’ambiguïté pour entraver les processus décisionnels. »
Du Dan Brown et John le Carré réunis. On hésite entre complotisme à grand spectacle et espionnage de haute volée, sauf à aller plus loin dans la lecture du document de travail précisant, notamment, que « les auteurs de menaces hybrides peuvent se livrer à une désinformation systématique, notamment au moyen de campagnes ciblées dans les médias sociaux, dans le but de radicaliser des individus, de déstabiliser la société et de contrôler le discours politique. »
On conjecture prudemment que l’UE chercherait à se munir d’outils plus fins et plus performants en vue de combattre le terrorisme islamique… lequel n’est aucunement nommé dans ledit rapport, puisque, aussi bien, estime-t-elle, « « les actes terroristes et l’extrémisme violent ne présentent pas en soi de caractère hybride. » (?)
Mais en quoi les dangers induits par ces menaces (attaques contre des centrales nucléaires, propagation délibérée de maladies animales ou végétales, graves dysfonctionnements des infrastructures de transport), que pointe la Commission, seraient-ils « hybrides » ?
À moins qu’il ne s’agisse, sous couvert de lutte plutôt molle contre l’immigration massive et invasive, d’embastiller, peu à peu, dans un cachot inexpugnable de règles liberticides, syndicats, partis ou mouvements « extrémistes » et d’occire dans l’œuf toute velléité « populiste » de « résilience » contre le Babel bruxellois.
Et l’UE de prévenir qu’elle « analyse actuellement la nécessité d’élaborer de nouvelles mesures contre les contenus à caractère extrémiste [sic] sur l’internet », mano a mano avec l’OTAN, car « les deux organisations (UE et OTAN) partagent les mêmes valeurs et sont confrontées à des défis similaires. »