Tesco, spécialiste en fausse culture d’origine
La gastronomie anglaise n’a certes déjà pas bonne réputation et il n’est pas certain que l’enseigne Tesco, spécialiste ès-publicités trompeuses, n’arrange les choses en ce domaine.
Non que ces supermarchés britanniques empoisonnent leurs clients, non, tout de même pas ! Mais qu’ils leur fassent prendre des vessies pour des lanternes, soit des produits d’importation pour des produits « made in England », c’est la supercherie de ses fausses marques de produits frais : soit « Redmere Farms », avec un logo vert représentant un petit tracteur, pour les légumes; « Rosedene Farms », avec un pommier en ombre chinoise sur le paquet, pour les fruits ; « Woodside Farms » et son petit cochon pour le porc et les saucisses…
Des accroches alléchantes s’il en est… mais justement, il n’en est rien de ces « Farms » totalement virtuelles : « Au Tesco de Brixton, dans le sud de Londres, les fraises de Rosedene Farms sont importées d’Espagne, les myrtilles du Chili et les poires de Belgique, et sous l’étiquette Redmere Farms sont proposés des champignons hollandais, des épinards italiens et des patates douces américaines. Quelques produits britanniques se trouvent bien dans le lot. Mais sur les sachets plastique, le joli logo “exclusivement pour Tesco” prend soudain tout son sel… » rapporte Éric Albert, correspondant du Monde à Londres.
Bien évidemment, les associations agricoles britanniques sont les premières à ne guère « goûter » la plaisanterie, estimant que c’est leur crédibilité qui est malmenée et qu’elles sont ainsi, ni plus, ni moins, « traînées dans la boue »… ce qui a déchaîné les réseaux sociaux contre la multinationale.
C’est pourtant bien à la multiplication de ce genre de pratiques peu honnêtes qu’il faudra s’habituer à l’avenir si le TAFTA (traité de libre-échange transatlantique), en cours de négociation, est finalement signé : des produits étrangers qui rempliront les étalages des multinationales, rebaptisés aux couleurs régionales pour mieux aguicher le client.
Avec ses « jolies fermes anglaises » fictives, la multinationale Tesco ne fait en définitive que précéder ce qui ne sera peut-être demain qu’une pratique des plus courantes…