Brexit : Diable, si les extraterrestres s’en mêlent…
Lorsque nous lisons les différents commentaires émis par les européistes, nous ne pouvons qu’être abasourdis par leur mauvaise foi et leurs explications pour donner un sens à l’échec de l’Union européenne.
Car c’est bien d’un échec de cette Union qu’il s’agit. Une Union que les souverainistes désignent comme tatillonne, réglementaire et liberticide. La dernière décision en date étant d’interdire la pêche en eaux profondes sans même que les peuples, si ce n’est les parlements nationaux, aient été consultés.
Que dire d’une pleine page dans l’europhile Figaro, pour expliquer aux lecteurs, pourquoi la Grande-Bretagne qui contribue pour 11,34 milliards d’Euros à l’Union Européenne, et n’en reçoit que 6,98 milliards, ne sera pas tout à fait gagnante finalement. Pourquoi ? Parce que Fabrice Nodé-Langlois du Figaro, extrapole, suppute la future politique de la Grande-Bretagne qui sera suspendue au scénario de sortie, et au futur accord qui devra se faire entre Londres et ses anciens partenaires. Roulements de tambours, menaces sous-entendues qui interdiraient à la Grande-Bretagne, peut-être, l’accès au Marché commun de cette Union.
Qui peut imaginer sérieusement que l’Europe fera un blocus continental ? On sait ce qu’il en advint de celui de l’Empereur Napoléon Ier. Dans quel délire ce scénario pourrait-il se faire en 2016 ? À moins de croire, comme Jean Claude Juncker, celui qui a vu et entendu plusieurs dirigeants inquiets d’autres planètes qui nous observent ! Diable, si les extraterrestres s’en mêlent…
Sur le même registre, des menaces économiques seraient possibles sur de grands projets britanniques (TGV, EPR, Aéroport de Londres, etc.) ! Que d’annonces dramatiques. Comme si les Britanniques allaient s’enfoncer dans une misère noire, et sombrer dans une famine à l’africaine. C’est, en fait, assez pitoyable. Tout cela ressemble fort à une communication intérieure visant à faire peur aux Français qui devraient être pétrifiés d’avance de quitter cette Europe en risquant de se retrouver en plein Moyen Âge avec famines, bûchers et sorcelleries.
Nous sentons bien qu’aucune leçon n’a été tirée par les européistes de Bruxelles et qu’ils ne sont en rien, responsables ! Ce sont les vieux, les plus de 50 ans qui auraient donc mal voté en choisissant le Brexit, (80 % de l’électorat votant). Ce sont les jeunes, les 18-24 ans, qui eux, ont oublié de participer au vote (35 % de votants). Ce qui se traduit par des manifestations de ces mêmes jeunes qui appellent à un nouveau référendum. Cocasse comme situation si l’on pense que ce sont des jeunes qui donnent des leçons à des vieux qui sont allés voter. C’est aussi une vision d’une démocratie pervertie par une jeunesse déculturée, apolitique, qui dénonce un référendum le plus légal du monde, sous prétexte que la jeunesse « aurait » perdu. Curieuse démocratie qui consiste, à les entendre, qu’il faut revoter jusqu’à ce que le vote soit conforme.
Que dire également sur la peur qui saisirait les « gens de l’Est » face au risque de racisme à leur encontre. Sur ces « citoyens » européens pris au piège du Brexit. Encore une fois, de quel pays parlons-nous ? De la Gambie ? Du Soudan, de la Turquie et pourquoi pas du Pakistan ?
La Grande-Bretagne est un grand pays civilisé et le considérer comme une terre dangereuse aux mains de Britanniques racistes comme le fait la correspondante du Figaro Amandine Alexandre est tout simplement effarant de mauvaise foi. Je n’ai pas lu sous sa plume de remarques sur les quartiers de Londres qui ont été délimités et signalés comme zone régie par la charia des islamistes.
Une remarque sur une tribune signée par des plumes françaises célèbres qui appellent à un débat sur une nouvelle Europe : Une conférence pour une nouvelle construction européenne ! Tant mieux, mais… L’Europe de leurs rêves serait à vingt-sept, et elle devrait renégocier tous les traités pour aboutir à une Europe Confédérale appuyée sur un triptyque : la souveraineté, la prospérité et l’indépendance stratégique.
Ces plumes et autres intellectuels signataires disent de facto, que la souveraineté, c’est la démocratie. C’est faux ! Bien des pays sont souverains et ne sont pas, tant s’en faut, démocratiques. Chine, Vietnam, Iran, Arabie, Soudan, etc. Les pays démocratiques se comptent sur les doigts de nos deux mains.
La prospérité ne se décrète pas, sinon, pourquoi celle-ci n’est-elle pas la norme partout et singulièrement en France ? Certes, si des traités peuvent faciliter celle-ci, elle reste pour autant une affaire d’entrepreneurs et de décideurs.
L’Indépendance stratégique est une formule magique. Ils osent d’ailleurs faire un parallèle avec l’idée du général De Gaulle sur l’Europe des Nations véritablement indépendantes sur tous les points, y compris sur la diplomatie et les forces armées.
Mais poursuivons pour dire que cette indépendance ne peut se faire qu’au niveau d’un pays à travers ses choix stratégiques, basés sur ses frontières fiables et assurées. En aucun cas à travers une sorte de Schengen-bis amélioré où, craché juré, je rends à travers un nouveau traité, les frontières des vingt-sept pays infranchissables aux marchandises sans surveillance, avec de justes taxations à l’entrée, et une augmentation ciblée sur des marchandises fabriquées avec le dumping social. Il faudrait pour cela et déjà, qu’au moins les vingt-sept soient d’équerres sur tous les plans au minimum. Autrement dit, ces « plumes » rêvent que tous les paramètres économiques et sociaux soient identiques entre la Pologne, la Slovénie, la France, l’Allemagne, la Grèce, etc.
Je suis étonné de lire cette argumentation sous des plumes qui vont de Jacques Sapir, Jean Pierre Chevènement, Jean Michel Naulot, Natacha Polony et autres Michel Onfray pour ne citer que les plus connus. Je crains fort que tous, après d’âpres débats entre eux, et divers ajustements, ne se soient mis d’accord qu’a minima sur un texte sans saveur, sans relief et donc sans intérêt comme nous le dira l’avenir.
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Philippe Randa,
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