27 janvier 2023

Pourtant, que notre langue est riche

Par Jean-Pierre Brun

Alors que, victime de rafales venues d’Outre-Atlantique, notre culture se dessèche faute de soins appropriés, faut-il désespérer de l’inertie des pépiniéristes et autres jardiniers qui manquent à leurs devoirs d’état ?

Sont-ils intellectuellement incapables de prendre réellement conscience de la situation ou refusent-ils d’en voir la réalité désastreuse ?

Pour mesurer le degré de cette altération pourquoi ne pas imposer aux lycéens en classes terminales, une épreuve de dictée. Le texte ferait l’objet d’une analyse et d’un commentaire. Les résultats seraient vraisemblablement édifiants.

Afin d’ébaucher les grandes lignes d’un tel projet j’ai imaginé ce que pourrait être un texte de référence. Il devrait favoriser l’ouverture de pistes de réflexion sur la richesse de notre langue et de notre littérature, tout en évoquant leur histoire.

« Kermadec goûtait depuis peu à une retraite toulonnaise anisée lorsque je fis sa connaissance. Ce n’était pas l’un de ces loubards qui polluaient les rades de la rade. Cet irascible loup de mer fréquentait alors assidûment un bar à tapas. Un comble pour cet ancien maître coq de la « Belle Poule ». Il se dressait sur ses ergots lorsqu’on vilipendait la Royale, sa vraie maîtresse qu’il défendait à bec et à griffes.

C’était à sa façon un poète de la mer. Non pas à la Saint-John Perse mais plutôt à la François Villon. Son interminable balade sur les sept mers et les ballades anarchisantes qu’il disait d’une langue rugueuse trop bien pendue, dans les bouges des quatre océans, l’auraient plutôt conduit, tel ce pauvre Rutebeuf, à l’être à la grande vergue d’un vaisseau de la Course.

La trogne taillée dans le granite hercynien de son Armorique natale on l’imaginait volontiers dégringolant d’une quelconque écoutille pour se glisser subrepticement dans la sainte-barbe afin d’y picoler de ses lèvres pourtant déjà flasques quelque flasque de rhum glissée par ses soins entre deux barils de poudre ou y boire un canon généreusement offert par une dame-jeanne de vin à la cuisse tentatrice et tout en rondeur.

L’aversion pour le plancher des vaches de ce poisson-chat était telle qu’elle lui aurait permis de se glisser à bord de n’importe quel bateau-lavoir par le chas d’une aiguille, plutôt que de mariner dans la saumure de l’arrière-cuisine d’un boui-boui à matelots pour y cuisiner des matelotes d’anguille de mer ou pocher des mulets au court-bouillon, comme ces vieilles carnes chevaux de retour en rupture de cambuse.

Chef à « L’auberge du congre debout », c’était peut-être le destin d’un bougre de con… D’un Kermadec jamais.

Et ce rimailleur qui ne connaîtrait jamais les honneurs de la Pléiade, rêvait de grand large. Bien campé sur un quelconque pont… des soupirs, il y retrouverait, dans la pureté des cieux, d’autres Pléiades nées d’amours plutoniques. Pourtant cet adepte de la satire n’avait rien d’un satyre et sa seule jouissance lui remontait des fonds abyssaux sur lesquels aucune créature humaine n’avait posé sa semelle glaiseuse…

Récemment une sirène provençale naufragée sur les rivages catalans m’a laissé entendre qu’un matin d’hiver, au prétexte de motifs aussi divers qu’imaginaires, Kermadec avait disparu dans un ultime bain au large de Saint-Mandrier.

Baliverne d’une fichue terrienne ! Il avait rejoint les eaux amniotiques de sa vraie mère pour y renaître à une vie nouvelle et éternelle. Sans doute s’était-il identifié au premier homme de Camus qui revendiquait “une naissance et un baptême dans la mer”.

Dernier pied de nez de l’irréductible Breton à l’Ankou qui avait cru le faucher avant de l’emporter sur sa charrette brinquebalante ! »

À chaque jour suffit sa peine comme à chaque porte suffit son pêne que je referme derrière moi. Je retourne enfiler les mots comme des perles précieuses que nous offre notre belle langue hélas affectée par des maux autrement pernicieux.

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