Le désert médical pour les Français d’en bas…
Le désert médical c’est quoi ? C’est une multitude d’endroits dans les campagnes où un malade ne trouve aucun médecin pour le soigner sauf à attendre plusieurs jours un rendez-vous. C’est une misère des premiers soins. Ce sont des appels à des cabinets de médecins qui sont, soit en repos, soit refusent de prendre de nouveaux patients, y compris en urgence.
Le désert médical, ce n’est pas des cités où les médecins sont bastonnés, où l’on saccage leurs voitures, où ils passent un barrage de vendeurs de drogue pour savoir s’ils sont habilités à venir dans cette barre d’immeuble, dans cette cage d’escalier…
La misère, la vraie misère n’est pas dans nos territoires hors de la République, où refusent désormais d’intervenir des médecins, des infirmiers et tout autre personnel médical du fait de l’abandon par les pouvoirs publics de leur devoir d’assurer la sécurité des citoyens. Des citoyens de troisième zone qui eux, finalement n’ont le choix qu’entre crever, ou faire des kilomètres pour se faire soigner hors de ces territoires « dérépublicanisés », et totalement sous la coupe des Salafistes ou des dealers.
Le désert médical, ce sont des rendez-vous donnés à des malades en demandes de soins urgents, comme un de mes voisins qui mit deux mois pour avoir un rendez-vous à 80 km de chez lui pour soigner un œil blessé par un copeau de bois. Je vous laisse imaginer ce qu’est devenu son œil !
Le désert médical, je l’ai vécu par hasard, un lundi 2 octobre en revenant dans ma campagne Percheronne, après avoir représenté Riposte Laïque à la 11e Journée de Synthèse Nationale. La veille, j’avais subi un tremblement de froid incontrôlable où il m’avait fallu m’enfouir sous une couette pour calmer mes tremblements et le claquement de mes dents. Puis, une grimpée du thermomètre me transformant en une fontaine, mon lit était une mare d’eau au matin.
Ce fameux lundi, une forte douleur au pied droit m’obligea à m’arrêter sur le bord de la route de mon retour. J’ai pensé que j’avais trop serré ma chaussure. Arrivé chez moi, en descendant de la voiture, je ne pouvais plus m’appuyer sur ma jambe sans souffrir l’enfer. La jambe, du pied au mollet, avait doublé de volume et était parsemée de veinules rouges. Qu’importe, « cela passera », ai-je pensé…
Le lendemain, ma jambe avait triplé et devenait par endroits rouge foncée. J’étais KO et ne pensais qu’à une chose, dormir. J’ai essayé d’appeler trois médecins dont les indisponibilités ont été décrites plus haut. J’ai envoyé des photos à mon épouse qui travaille en hôpital. Celle-ci, alarmée, a montré les photos à ses amis urgentistes, chirurgiens et autres médecins. Elle me demanda de rentrer d’urgence.
Entre-temps, j’avais obtenu un rendez-vous pour le jeudi 5 octobre dans un centre médical. Elle m’affirma qu’elle serait présente. Je ne cesse de l’en remercier depuis.
Le médecin nous reçut et affirma que j’étais victime d’une phlébite. Ma jambe était chaude, suintée de partout, et je souffrais en permanence. Devant les forts doutes et le constat fait sur photos par des urgentistes de l’hôpital, ma femme proposa un éventuel diagnostic contraire. Elle fut traitée de scientifique de l’internet. Lui, le vrai docteur savait. Qu’elle se taise, ou qu’à jamais elle s’efface !
Il me prescrivit de l’Aspirine 500 et de l’Ibuprofène 400 ainsi qu’un médicament pour aller uriner. Tout cela pour 25 €. Point de doutes pour ce « médecin de campagne ». Il avait la science pour lui. Pas question de me donner des antibiotiques.
Mon épouse décida de m’emmener immédiatement aux urgences de son hôpital et refit donc 200 km en sens inverse. C’est grâce à cette décision rapide que j’ai pu être soigné pour un Purpura Érysipèle.
Un traitement antibiotique suivi scrupuleusement vient à bout de la contagion de l’érysipèle. Il doit être entrepris très rapidement car des complications peuvent parfois survenir. Des anti-inflammatoires ne peuvent pas être proposés (Aspirine, N.d.A).
Tout cela pour dire que je ne décolère pas face au désert médical créé par les médecins environnants de cette ville du Perche. Des médecins qui semble-t-il, n’ont pas seulement le serment d’Hippocrate en tête. Je suis ulcéré par l’incompétence manifeste, l’ignorance crasse de ce médecin venu de la péninsule ibérique et officiant dans ce Centre Médical. De son refus de prendre en compte l’ensemble des faits.
J’ai encore en tête, les expressions effarées de ceux qui me prirent en charge, et qui, tout en ne disant rien, me firent savoir tout ce qu’ils pensaient par quelques grimaces. Ils me firent savoir indirectement, qu’heureusement je n’avais pas pris d’aspirine et autres Ibuprofène. Les risques auraient pu aller jusqu’à y perdre ma jambe. En moins d’une semaine.
Je songe à ces politiciens qui viennent se faire soigner dans les hôpitaux chics et privés de Paris tout en y vantant les hôpitaux publics qu’ils ne fréquentent pas.
Je songe à cette caste qui a les moyens et les relations pour éviter les attentes, les rendez-vous impossibles, les engorgements aux urgences et les déserts médicaux et qui viennent, comme tous ces bobos du show-biz nous donner des leçons de morale tout en se faisant soigner sous des pseudonymes, dans des hôpitaux de luxe.
Ce désert médical organisé – involontairement, j’espère – se traduit sans doute par des malades ignorés, des douleurs balayées d’un revers de main, par la soumission des patients bien seuls, face auxdits savants ! Molière n’est pas si loin finalement. Oui, en France, il y a une médecine à deux vitesses.
Aujourd’hui, alors que je vais mieux, que je suis si heureux de me retrouver parmi vous, d’imaginer un avenir alors que je commençais à en douter, je songe à ces patients qui n’ont pas eu ma chance : celle d’avoir une femme avec des relations médicales…
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Philippe Randa,
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