30 septembre 2017

Apports du christianisme à l’Europe en marche

Par Euro Libertes

En ces heureux temps où l’horizon d’un monde unifié, habité par une humanité fraternelle, n’a jamais été aussi proche, comment se référer encore à des cultures et croyances anciennes et à leurs pesanteurs ? Ces vieilles lunes ne pourraient qu’entraver cet élan irrésistible qui nous porte vers une universalité bienfaisante.

Des esprits avisés s’efforcent de dresser un inventaire de ces obstacles qui encombreraient encore la voie triomphale du mondialisme qui s’offre généreusement à tous. Ils sont hélas encore trop nombreux, pour preuve…

À un représentant de commerce qui venait lui vanter la gamme de ses produits « hallal » désormais seuls garants de l’envol de son chiffre d’affaires, mon épicière rétorqua que, dans une France dont 3 927 communes portent le nom d’un saint, il ferait beau voir quel abruti pourrait soutenir que ce pays n’est pas chrétien et qu’il n’entend pas le rester. Il faut dire que cette aimable femme est la mère d’un jeune prêtre, ancien séminariste à Rome et actuellement professeur d’histoire de l’Église dans une institution madrilène. Soit dit en passant, rhéteur comme il est, il ne manquerait pas pour sa part, d’opérer un malicieux parallèle avec les municipalités espagnoles ou italiennes dédiées à des saints.

En suivant les empreintes laissées par Saint Isidore de Séville dont on a fait aujourd’hui le père du droit international, et par Saint Thomas d’Aquin, docteur de l’Église certes, mais surtout père du thomisme dont les adeptes sont encore si nombreux, il trouverait là matière à ergoter sur les apports du christianisme à l’Europe en marche.

Saint Isidore de Séville.

Saint Isidore de Séville.

Mais au fait cette irascible commerçante et par le fait même son calotin de rejeton ensoutané, ne s’appellent-ils pas curieusement Martin, et ne dit-on pas justement, pour souligner l’utilisation d’un même patronyme, que plus d’un âne s’appelle ainsi.

En effet et contrairement à une idée reçue, le nom le plus répandu dans notre beau pays (du moins encore à ce jour) n’est en effet ni Durand, ni Dupont, mais Martin, avec pour origine celui du saint évêque de Tours. Eh oui ! Aujourd’hui 4 158 286 Français porteraient ce nom prestigieux.

Tout à fait incidemment, ce n’est là qu’un conseil, si vous désirez vous rendre dans la charmante bourgade de Saint-Martin veillez au bon réglage de votre GPS, il en existe 255 sur le seul territoire métropolitain.

Tels les Huns transitant eux aussi par la Hongrie, Saint Martin et son innombrable cohorte ont déferlé sur toute l’Europe, à pied, à cheval et à vélo. Oui je dis bien à vélo et je le prouve. Au départ du Tour de France de 1976 par exemple, 110 coureurs s’élancent pour se couvrir de gloire et surtout de poussière, avec parmi eux les français Raymond Martin et Mariano Martinez, les espagnols Enrique et Paulino Martinez, le portugais José Martins, les belges Jacques Martin, René Martens et Freddy Maertens. Encore faut-il souligner que les italiens Martini et Martino n’ont pas été sélectionnés et que les cyclismes irlandais, britanniques et allemands ne sont encore cette année-là qu’embryonnaires. Les Dan Martin et autre Tony Martin ne viendront pédaler chez nous que plus tard. Alors ! Convaincus ?

Mais, pour une fois, redevenons sérieux. Si Saint Benoît a été promu patron de l’Europe, en grande partie par la grâce de Robert Schuman, ne serait-il pas opportun de lui donner un compagnon de route à la mesure de son itinérance mais surtout de la tâche fédératrice restant à accomplir ? Saint Martin, fils d’un tribun militaire romain originaire de Pavie, né en Pannonie, après avoir promené son légendaire manteau d’officier sur toutes les routes d’Europe pour en laisser une moitié du côté d’Amiens, s’est fixé en Touraine et y est devenu évêque. Ne répondrait-il pas idéalement au cahier des charges d’un saint patronat européen, dont bon nombre de normes sont encore à pondre par une commission ad hoc de têtes d’œuf de la cocotte bruxelloise ?

Saperlipopette, je cause, je cause, et je perds le fil de mon propos. Que voulais-je vous demander ?…

Ah oui, j’y suis. Les racines chrétiennes de l’Europe, c’est quoi ça ?

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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.

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