Rome. Le téléphérique de Virginia Raggi ne passe pas
par Adriano Scianca et Yann Vallerie.
Un téléphérique au centre-ouest de Rome ? Voici une nouvelle décision prise par la controversée maire de Rome, Virginia Raggi, qui a entrainé la colère et la protestation des militants de Casapound, qui ont interrompu un conseil municipal cette semaine pour dénoncer le sens des priorités politiques de celle qui dirige la Ville Eternelle.
La capitale italienne est encore « à l’honneur » avec un nouveau scandale concernant le traitement des déchets: au plus haut niveau de la saison touristique, la ville n’a jamais été aussi sale.
Par ailleurs, il y a quelques jours, une caravane a été incendiée dans une banlieue de Rome. Trois sœurs d’ethnie rom – dont deux petites filles – sont mortes dans l’incendie. La police soupçonne un règlement de comptes dans les milieux roms.
Et dans le même temps à Rome, il y a 10 000 familles qui attendent un logement social et qui, de plus en plus, voient leurs droits violés par les autorités qui pensent seulement à accueillir les immigrés.
D’ailleurs, la ville de Rome ne dispose toujours pas d’un adjoint en charge du logement social, tout un signe.
Mais Virginia Raggi veut construire un téléphérique à l’ouest de la ville pour connecter les quartiers de Casalotti e Battistini (le projet coûtera 90 millions d’euros).
Une absurdité que CasaPound Italia (voir reportage de Breizh Info sur ce mouvement) n’a pu tolérer.
Mardi 16 mai, les militants du mouvement de la tortue ont fait irruption dans la salle du Conseil du XIIIème arrondissement, où la maire esquissait son projet.
« Pourquoi Rome n’a pas encore d’adjoint chargé du logement social ?”, “Comment comptez vous régler le problème des migrants?”, ont demandé les militants de Cpi à Raggi.
La maire n’a pas voulu répondre et a pris la fuite, sous les huées et les cris réclamant sa démission.
Plus tard, les dirigeants du Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo ont parlé de « raid » et « d’agression », bien qu’aucun des militants de Casapound n’ait commis de violence.
La ville de Rome représente l’expérience la plus significative en tant que gouvernement local pour le mouvement de Beppe Grillo, mais cette expérience est en train de se révéler être une catastrophe.
La maire n’a pas le poids et la personnalité suffisants pour diriger la ville et tout semble être contrôlé par Grillo lui-même, qui n’a pas de mandat populaire. Une méthode qui détonne avec l’idéologie du mouvement, basée sur la “démocratie directe”.
En outre – chose très grave pour un mouvement qui a bâti sa réputation en dénonçant la corruption de l’ancien monde politique – Virginia Raggi est sous le coup d’une enquête dans le cadre de comportements louches d’un ancien proche collaborateur, Raffele Marra.
Un adjoint au maire, Paolo Berdini, a dû démissionner après avoir dit à un journaliste: «Ici, il sont tous incapables». Une autre, Paola Muraro, a dû démissionner parce qu’elle est elle aussi visée par une enquête. En bref, le conseil municipal traverse une crise grave.
Mais la priorité du maire Raggi reste le téléphérique dans le centre de Rome …
Article paru sur le site Breizh Info.
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