Joachim Paul est vice-président du groupe parlementaire de l’AfD en Rhénanie-Palatinat
Le parti patriotique Alternative pour l’Allemagne (AfD) dispose d’élus au sein de divers parlements régionaux et espère entrer au Parlement national lors des élections législatives du 24 septembre 2017.
Joachim Paul, le vice-président du groupe des élus de l’AfD au sein du Parlement de Rhénanie-Palatinat et deuxième vice-président de l’AfD de Rhénanie Palatinat est interrogé par Lionel Baland.
Venez-vous de la CDU [parti chrétien-démocrate dirigé par Angela Merkel] ?
Non. J’étais autrefois membre du FDP [parti libéral-centriste].
Pourquoi avoir quitté cette formation politique pour rejoindre l’AfD ?
La politique de l’euro m’a conduit à vouloir quitter le FDP car je considère que cette monnaie n’est pas bonne pour l’Allemagne. J’ai alors cherché un nouveau parti.
Autrefois, le FDP disposait d’une aile patriotique ?
Oui, mais elle n’existe plus.
Donc, il n’y a plus de patriotes dans ce parti ?
Non, les idées sociétales du FDP sont plutôt de gauche.
Au sein du Parlement de Rhénanie-Palatinat, les autres partis vous empêchent-ils de réaliser correctement votre travail ?
Nous avons des problèmes avec les autres partis politiques qui parfois développent de curieux comportements à notre égard. Mais nous devons dépasser cette situation et conduire notre propre politique en utilisant les infrastructures et les instruments dont nous disposons désormais grâce au fait que nous avons un groupe parlementaire.
En Autriche, le FPÖ gouverne le Burgenland avec les sociaux-démocrates du SPÖ. Pensez-vous qu’une telle situation soit possible en Allemagne.
Je ne peux pas prédire le futur, mais, pour le moment, une telle situation est impossible.
La CSU (Bavière) est idéologiquement proche de l’AfD ?
Ce parti aborde les mêmes thèmes que l’AfD, mais n’est pas en mesure d’appliquer les solutions proposées car il est lié à la CDU d’Angela Merkel. Il nous copie, mais n’a pas la possibilité de changer quoi que ce soit.
Des différences idéologiques existent-elles entre les sections de l’AfD ?
Bien entendu, nos idées sont un peu différentes selon les endroits. L’AfD du Mecklembourg-Poméranie occidentale est plus conservatrice que celle de Rhénanie-Palatinat.
Comment expliquez-vous le fait qu’entre l’Ouest et l’Est de l’Allemagne, tout est différent en politique ?
Ils ont une autre expérience dans l’Est car ils ont connu la dictature communiste et cela a formé leur état d’esprit.
L’AfD obtient de meilleurs résultats dans l’Est…
Il y a différentes raisons, mais celle précitée est la principale.
L’AfD est un nouveau parti qui, issu de rien, est entré au Parlement de Rhénanie-Palatinat. Est-ce difficile ?
Oui, très difficile. Nombre d’entre nous étaient des novices en politique, de simples citoyens, et maintenant nous sommes des politiciens et il est très difficile d’atteindre le niveau professionnel. Mais je pense que nous nous en sortons bien.
Si vous décidez de prendre part à des élections locales, pensez-vous que vous trouverez des gens de qualité pour devenir maires ou conseillers municipaux ?
Lors des élections municipales, nous avons trouvé des candidats dans certains endroits, mais pas partout.
Quels sont les principaux sujets de l’AfD en Rhénanie-Palatinat ?
Moins d’immigration et modifier le système d’éducation afin de revenir au système traditionnel.
En Rhénanie du Nord-Westphalie, le Land voisin du vôtre, des élections pour le Parlement régional auront lieu le 14 mai 2017. Ce Land compte 18 millions d’habitants, soit près d’un quart de la population d’Allemagne. Pensez-vous qu’il soit possible pour votre parti, qui est nouveau, de conduire une campagne ?
Ce sera difficile car le Parti social-démocrate (SPD) y est très fort, mais le fait que nous obtenions de bons résultats en cet endroit sera décisif pour notre parti.
Comment pouvez-vous expliquer qu’Angela Merkel refuse d’aller au pouvoir avec l’AfD, mais accepte une possible alliance entre son parti et les écologistes ?
Je ne sais pas ce que sont pour le moment ses plans, mais d’un point de vue stratégique, un tel gouvernement pousserait la CDU encore plus à gauche, ce qui amènerait plus d’électeurs de ce parti vers nous.
Erika Steinbach, de l’aile patriotique de la CDU, vient de quitter son parti car elle n’est plus d’accord avec la ligne politique de celui-ci. Or, elle avait voté en 1991 en tant que député CDU contre la reconnaissance de la ligne Oder-Neisse comme frontière entre l’Allemagne et la Pologne. Est-elle plus patriote que l’AfD ?
Il ne s’agit pas d’une question de patriotisme, mais de ce qui est décidé de nos jours à propos des questions actuelles. Nous devons regarder vers le futur. Le fait qu’elle ait quitté son parti montre que la CDU est traversée par des tensions.
Que pense l’AfD à propos de cette frontière Oder-Neisse ?
Notre parti n’a pas d’avis pour le moment à ce propos. Cette question ne fait pas partie des sujets que nous traitons. Nous devons respecter les traités internationaux.
Vous désirez résoudre les problèmes se posant actuellement à la population, plutôt que vous retourner vers le passé ?
Oui.
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Philippe Randa,
Directeur d’EuroLibertés.
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Écrivain et journaliste belge francophone (http://lionelbaland.hautetfort.com). Il parle le néerlandais (flamand), l’allemand et l’anglais. Il a travaillé dans les parties francophone, néerlandophone et germanophone de la Belgique, ainsi qu’aux Pays-Bas, et a vécu en Allemagne. Il est l’auteur de cinq livres : Léon Degrelle et la presse rexiste, Déterna, Paris, 2009 ; Jörg Haider, le phénix. Histoire de la famille politique libérale et nationale en Autriche, Éditions des Cimes, Paris, 2012 ; Xavier de Grunne. De Rex à la Résistance, Godefroy de Bouillon, Paris, 2017 ; Pierre Nothomb, collection Qui suis-je ?, Pardès, Paris, 2019 ; La Légion nationale belge. De l’Ordre nouveau à la Résistance, collection Le devoir de mémoire, Ars Magna, Nantes, 2022.