Le cas Merkel et le syndrome Alien
Pour éclairer d’une manière un peu originale le cas percutant d’Angela Merkel, je recourrai à un film célèbre nommé Alien, et réalisé en 1979 par le grand Ridley Scott, auquel j’ai consacré un ouvrage il y a deux ans.
Alien relate l’histoire d’un gros vaisseau spatial (le Nostromo, allusion à Conrad, inspirateur aussi d’Apocalypse now), chargé de transporter des matières premières à qui l’on demande de ramener une entité extraterrestre. L’équipage n’est en fait pas tenu informé.
Quand l’ordinateur de bord nommé Mother (Chesterton écrit dans son livre sur l’Amérique que le monde moderne sera une immense garderie) est interrogé, il déclare tout de go : « crew expendable ». On peut se passer de l’équipage ! Car ce qui importe c’est de ramener l’étranger, c’est-à-dire l’Alien, même si ce dernier est peu commode.
Un intervenant à prétentions scientifiques fait rentrer traîtreusement le sauvage dans le vaisseau, qui comme un bon minotaure banquier et capitaliste (parcourez le livre de Varoufakis qui porte ce titre) se met à dévorer tout le monde !
On apprend assez vite (car le commandant de l’équipage n’était pas si bête, même si tout le monde est un petit peu roué et fainéant, surtout les deux syndicalistes motoristes qui se battent pour leur prime de vol) que le responsable de l’entrée de l’Alien dans le vaisseau n’est pas un ingénieur, un expert comme les autres, mais un androïde. Comme on sait l’élite du web aime les androïdes !
Cela me rappelle ce passage de Taine dans ses volumes sur la révolution où il explique que l’on a toujours recours à des étrangers pour tuer des ressortissants désobéissants. C’est du reste ce que fit l’Angleterre pour mettre au pas les rebelles américains : on envoyait des Hessois armés et financés par un célèbre banquier.
La référence à Alien n’est pas fortuite : Angela Merkel obéit à quelqu’un d’autre qu’à l’intérêt de son électeur (on n’ose plus dire de son peuple). Son agenda n’est en rien européen ni même allemand en fait. Les Allemands furent mis au pas en trois étapes : 1945, 1989 et 2004 enfin, quand les lois antisociales de là-bas créèrent sept millions de mini-jobs à 4 ou 600 euros par mois, dont on n’a pas fini de ne pas nous parler ici ! La mise au pas finale des Européens, dans le cadre de ce qu’il faut bien nommer un lebensraum germano-américain, est arrivée en 2008 à l’issue d’une crise bancaire bien exploitée.
Angela Merkel a indiqué dans un article du Washington Post (20 février 2003, effrayant et consultable en ligne) qu’elle n’a qu’une passion : l’Amérique… et que l’Europe n’a qu’un seul devoir : obéir à l’Amérique. Son deuxième mari, Joachim Sauer, travaille, lui, pour une société nommée Accelrys, cotée au Nasdaq et contractée par le Pentagone.
Vraie voix de son maître, l’actuelle chancelière incarne à la perfection le syndrome Alien des élites hostiles. Et il est triste de souligner qu’elle ne fait que montrer l’exemple à des politiciens européens toujours plus obéissants et à des populations toujours plus hébétées.