Freud et la psychanalyse : l’escroquerie du XXe siècle ?
« Gautier a montré les mensonges
ou les restrictions mentales de Freud
(qui) ignorait presque tout de la sexualité (…)
Un tel ouvrage permet de comprendre les motifs profonds qui ont conduit Freud à sa psychanalyse
et ces motifs ne sont pas très reluisants… »
(propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
Y a-t-il une raison particulière pour que le Dr Jean Gautier se soit intéressé à Freud ?
Les travaux sur les glandes qu’a développés le Dr Jean Gautier l’ont amené à comprendre les relations du corps et de l’esprit. Parvenant à démontrer que les facultés supérieures et le caractère des individus sont totalement conditionnés par les actions hormonales, il créait une petite révolution scientifique en affirmant que le système glandulaire était prédominant sur le système nerveux. Celle-ci est pourtant passée inaperçue en raison de cet énorme pavé dans la marre que l’époque n’était pas encore prête de supporter. Les neurosciences dominaient depuis longtemps la physiologie et l’importance du cerveau dans l’économie humaine gardait son importance sacro-sainte.
Par cette clé glandulaire qui donnait accès à une vraie connaissance de l’homme corps et esprit, il était naturel que Jean Gautier s’intéressât à un auteur qui prétendait faire le tour du mystère humain par l’entremise d’un instinct sexuel tonitruant voire déterminant. Ce systématisme sexuel freudien avait, pour Jean Gautier, un caractère obsessionnel et cela lui était insupportable. Le Dr Jean Gautier se sentait donc d’attaque, avec les nouvelles armes qui étaient les siennes, de défoncer la forteresse freudienne qui s’avérait finalement une forteresse de carton. Jean Gautier fournissait les raisons et les mécanismes psychologiques de l’entreprise freudienne de démolition systématique de la liberté humaine, de l’innocence du petit enfant, de la finalité morale de l’homme fondamentalement ordonné à tendre vers le bien et surtout de l’inanité de cet instinct sexuel universel. En génie sûr de son savoir, Jean Gautier fait le tour de toute la problématique freudienne en dénonçant philosophiquement et scientifiquement ce qu’il a appelé les billevesées freudiennes.
Comment a été reçu ce livre à l’époque ? A-t-il dû faire face à une levée de boucliers des psychanalystes comme cela a été le cas pour Michel Onfray lorsqu’il s’est attaqué à leur idole ?
Vers la fin des années 70, Le livre du Dr Gautier n’a pas fait les vagues que l’on pouvait escompter. La raison en est simplement que l’auteur n’était pas connu et a travaillé très longtemps à bas bruit. Quelques recensions ont été produites dans quelques revues. Certaines louaient la valeur heuristique de l’ouvrage, la grande compétence de l’auteur, d’autres la longueur du texte. Par conséquent, l’impact a été loin de celui de Michel Onfray, auteur très médiatisé, ce qui permet de pénétrer toutes les couches de la société, et donc susciter la virulence des réactions devant une diffusion massive qui pourrait ébranler la réputation du « mage noir ».
Quelle révélation apporte l’étude du Dr Jean Gautier sur la démystification de Freud ?
Jean Gautier a montré la forme de pensée de Freud qui est à base presque uniquement visuelle. Ainsi montrait-il la difficulté du pouvoir d’abstraction de Freud. La sensorialité, nous le savons, n’est pas la pensée et celle-ci doit sans cesse s’efforcer de parvenir aux synthèses abstractives pour être de qualité. Les définitions de Freud sont toujours à base d’images visuelles telles par exemple, la folie, qui est une fuite devant le réel… ou le sommeil qui est un retour à la vie intra-utérine… ou encore le coït qui est comme l’aller et le retour d’un train, etc.
D’autre part, Gautier a montré les mensonges ou les restrictions mentales de Freud quand il avoue par exemple, à la question d’un journaliste contemporain sur l’origine du totem et tabou, qu’il a inventé cela un dimanche après-midi quand il pleuvait, ou qu’il affirmait comme vérité, tel le complexe d’Œdipe, ce qu’il considérait en réalité comme des hypothèses de travail. Jean Gautier a aussi montré que Freud a sans cesse cherché à animaliser l’homme en le privant de son libre arbitre et en le soumettant systématiquement à l’instinct sexuel ou à l’inconscient. Enfin et ce n’est pas la moindre des anomalies, en tant que médecin Freud était censé se référer à des fonctionnements physiologiques. Or, il n’en a jamais été question puisqu’il ignorait presque tout de la sexualité.
Qu’apporte encore de nos jours la lecture de « Freud a menti » ?
La lecture de cet ouvrage reste évidemment tout à fait d’actualité dans la mesure où la critique n’a rien perdu de sa valeur pérenne. Il semble que relire actuellement un tel ouvrage permet non seulement de comprendre les motifs profonds qui ont conduit Freud à sa psychanalyse – et ces motifs ne sont pas très reluisants –, mais encore de saisir comment les découvertes du génial médecin qu’était le Dr Jean Gautier étaient la manière la plus adéquate de faire connaître les fonctionnements endocrino-psychologiques que Freud a totalement ignorés, mais qui expliquent les problèmes que Freud a posés sans aucunement les résoudre…
Freud a menti, Dr Jean Gautier, préface de Jean du Chazaud, Éditions L’Æncre, collection « À nouveau siècle, nouveaux enjeux », dirigée par Philippe Randa, 590 pages, 43 euros. Pour le commander, cliquez ici.
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Philippe Randa,
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