24 novembre 2025

Entretien avec Franck Buleux, candidat à l’administration de la CIPAV

Par Fabrice Dutilleul

Franck Buleux, auteur d’une biographie de Pierre Poujade (Pierre Poujade Union & Fraternité française, Les Cahiers d’histoire du nationalisme n°20, Synthèse nationale), est également un ardentdéfenseur des indépendants ; à ce titre, il est candidat à l’administration de la CIPAV, la principale caisse de retraite des professions libérales, avec le francilien Pierre Boixareu en tandem !

Franck Buleux

(propos recueillis par Fabrice Dutilleul).

 

Pourquoi ce combat et cette candidature ?

Le combat ne doit pas rester purement théorique et littéraire. La défense des indépendants ne doit pas être laissée à des organismes liés au « bloc central » que ce soit au niveau national ou européen. Je ne citerai pas ces organismes mais ils candidatent sur la bannière du « renouveau ». Cela fait des dizaines d’années qu’ils rénovent, il est temps de présenter aux indépendants une liste de défense de leurs intérêts, notamment dans un souci de transparence vis-à-vis des cotisants. La Cipav (Caisse interprofessionnelle de prévoyance et d’assurance vieillesse) est une des caisses de retraite des professions libérales, aux côtés des autres caisses des professions libérales.

Quel est le rôle de la CIPAV ?

La CIPAV est, comme son nom l’indique, la caisse de retraite, mais aussi de prévoyance et d’action sociale, d’une grande partie des professions libérales. Cette caisse gère leur régime de retraite de base et celui de leur retraite complémentaire. Elle a été créée en 1978 à la suite de la fusion entre la Caisse des ingénieurs (Cavitec) et la Caisse des architectes (Caava). La CIPAV est un organisme de droit privé qui exerce une mission de service public. Elle est soumise au Code de la Sécurité sociale et cette caisse est contrôlée par la Mission nationale de contrôle des organismes de Sécurité sociale.  La CIPAV régit le régime de retraite complémentaire des professionnels libéraux définis par la loi de financement de la Sécurité sociale. Cet organisme a aussi la charge de leur régime de prévoyance invalidité-décès et propose ses services dans le domaine de l’action sociale par la fourniture d’aides matérielles aux actifs et aux retraités qu’elle gère et qui doivent faire face à des accidents de la vie ou prévenir leur dépendance. Les régimes de retraite de base et complémentaire gérés par la CIPAV répondent au principe de répartition : les cotisations versées par ses adhérents une année doivent permettre de payer les prestations de cette même année. La CIPAV dispose actuellement de 5 cotisants pour 1 retraité.

Pourquoi insister sur la transparence au sein de la CIPAV ?

Parce que la CIPAV est trop souvent liée à des scandales mettant en cause des administrateurs et des systèmes institutionnels pour lesquels la défense collective se limite à des promotions d’intérêt individuel. Le cumul des intérêts particuliers ne se confond pas avec l’intérêt commun. On entend souvent nos élites évoquer la République : ne s’agit-il pas de défendre l’intérêt commun ?

Que pensez-vous de la réforme des retraites ?

Il est nécessaire de repenser notre système fondé en 1945. Deux pistes s’ouvrent à nous : l’ajout d’une part de capitalisation qui se cumulerait au système de la répartition avec l’aide des employeurs et des assureurs : les premiers souscriraient de manière obligatoire (comme l’assurance santé depuis 2016 pour les salariés de droit privé) un contrat au profit de l’ensemble des salariés (une forme de PER – Plan d’épargne retraite – à vocation obligatoire et d’autre part, mettre l’accent sur le nombre de trimestres validés et non sur un âge quelconque préalablement défini de liquidation de la retraite, âge (de 60 à 70 ans) qui ne mettra jamais les individus d’accord. Il serait beaucoup plus clair de mettre en place la liquidation de la retraite à un niveau de taux plein, au terme d’un certain nombre de trimestres validés et cela, quel que soit l’âge du récipiendaire.

Et pour les indépendants ?

Pour la retraite, le système serait le même. Concernant les contrats collectifs, il serait bon de développer les accords avec des associations d’assurés qui pourraient mettre en place des solutions d’assurance pour permettre d’améliorer l’assurance vieillesse obligatoire, qu’elle soit versée par la CIPAV ou le régime général. Il est temps que le système permette aux interlocuteurs de s’exprimer pour mettre en place des partenariats susceptibles de défendre les intérêts des cotisants. N’oublions pas que, même dans le cadre d’un système de répartition, notre système est aussi contributif, c’est-à-dire que notre pension de retraite est calculée en fonction de nos revenus d’activité, sauf pour l’assurance de solidarité vieillesse (le « minimum » vieillesse qui s’apparente à de l’assistanat, donc non contributif)

La CIPAV, vous l’avez relevé, ce n’est pas que la gestion de la retraite…

Effectivement, il faut développer la prévoyance au sein des cotisants, notamment le risque « dépendance » qui correspond à l’augmentation de l’espérance de vie… en mauvaise santé. Il apparaît évident qu’il va falloir mettre en place des solutions en matière de maintien à domicile ou de placement en établissement hébergeant des personnes âgées dépendantes. Tout cela a un coût et l’obligation alimentaire des descendants (ou des alliés) n’est pas toujours suffisante, y compris en associant cette obligation aux pensions de retraite et à l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) versée par des départements déjà largement sollicités en matière sociale (malgré le financement de cette aide via la contribution issue de la « journée de solidarité ». Il faudra aussi penser à la protection sociale en fin de vie.

Le corporatisme est-il un gros mot, selon vous ?

Absolument pas. Les conventions collectives qui dépendent des branches professionnelles sont le symbole de la résistance des métiers à l’État profond. Les corps de métiers sont tellement différents, notamment quant aux critères de pénibilité, qu’il serait probablement intéressant et plus égalitaire de mettre en place des retraites « à la carte ». Ainsi, le nombre de trimestres à valider pourrait-il faire l’objet de négociations liées à la pénibilité des métiers.

Et pour en revenir aux élections au conseil d’administration de la CIPAV ?

Elles se déroulent à distance tout au long du mois de décembre 2025. Il faut évidemment être cotisant à la CIPAV. Nous avons mis en place un site (cliquez ici) et nous tentons de fédérer tous les indépendants pour mettre en place un conseil d’administration fondé sur la défense des libéraux.

Il n’y a pas que les élections générales politiques, il ne faut pas négliger les élections professionnelles. Avant de faire une entrée fracassante à la Chambre des représentants (plus de 50 députés élus en 1956 dont Jean-Marie Le Pen, à Paris), l’Union poujadiste (Union de défense des commerçants et artisans) avait conquis de nombreuses chambres de commerce et d’artisanat à travers le pays. Il n’y a pas de génération spontanée : la victoire politique ne peut pas se suffire à elle-même et doit être précédée d’autres victoires, culturelles ou professionnelles. L’espace professionnel est un des combats qui ne doit pas être négligé. C’est la raison pour laquelle, Pierre Boixareu et moi-même avons décidé de mettre nos expériences respectives au profit des indépendants.

 

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