La nouvelle classe dirigeante (deuxème partie)
Le socialisme, utopiste, proudhonien, anarchiste ou marxiste, va façonner tout au long du XIXe siècle tout un discours, souvent discordant d’ailleurs, qui oppose les possédants -la bourgeoisie- et les travailleurs, exploités et prolétarisés, les exhortant à la révolte dans un nouveau combat pour le pouvoir et l’abolition des « classes » au profit d’une seule : le peuple. Les équilibres, précaires et contestables de la monarchie sont balayés au profit du pouvoir d’un seul ou d’une seule catégorie.
Si on peut avancer que la Noblesse, l’Eglise et le Roi, titulaires des pouvoirs, d’ailleurs très décentralisés, laissant de larges autonomies aux généralités ou aux pays de France, étaient en rivalité permanente, leurs positions vis-à-vis du peuple travailleur, paysans, journaliers, artisans et ouvriers, étaient toutefois assez convergentes et conformes à une certaine vision de la hiérarchie sociale et sociétale. Il n’est qu’à considérer la justice, qu’elle soit seigneuriale, ecclésiastique, parlementaire ou royale, pour constater des résultats sans équivoque, « selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » comme le proclamait déjà La Fontaine, auteur aussi de « la raison du plus fort est toujours la meilleure », vision si réaliste des sophistes et de l’argument de Thrasymaque depuis le Ve siècle AvJC !
Mais lorsque la bourgeoisie a fini par fournir l’essentiel du personnel politique dirigeant et étatique, on était très loin des trois Ordres qui s’opposaient au pouvoir du roi sous l’Ancien Régime si décrié et injuste. Une seule « classe » détient alors le pouvoir financier, politique et moral, l’Eglise ayant pratiquement disparu peu à peu au XXe siècle jusqu’à se rallier peu ou prou à la nouvelle pensée avec Jean XXIII et Paul VI. Seule la presse montante, justement à la fin du XIXe siècle, a tenté de s’ériger en « quatrième pouvoir » -le second en réalité, la bourgeoisie trustant les trois autres, législatif, exécutif et institution judiciaire. Mais la presse s’est aussi peu à peu ralliée à la bourgeoisie dirigeante, devenue progressiste après l’ultra capitalisme qu’elle avait développé à la fin du XIXe siècle.
Mais le règne triomphant de la bourgeoisie, depuis symboliquement 1789, a été à son tour ébranlé depuis la fin du siècle dernier. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Les modes de vie se sont nivelés par le bas peu à peu, les positions sociales des bourgeois notables se sont écroulées ; l’égalitarisme, l’individualisme exacerbé, la sacralisation des droits de l’homme, devenus la référence de toute organisation sociétale, ont remplacé les hiérarchies et l’ordre social. Les écarts de revenus se sont réduits, le personnel politique s’est discrédité notamment par son niveau de plus en plus faible et disparate. La connaissance et la culture se sont dégradés, voire sont même méprisés, au profit d’une inculture triomphante et assumée comme un dénominateur commun égalitariste. Tous ces nivellements jumelés à un irrespect presque de principe pour toute autorité ou hauteur de vue, ont contribué à faire disparaître le pouvoir d’une bourgeoisie qui s’est dissoute progressivement, qui s’en est écarté ou a rejoint les tenants du nouveau pouvoir en gestation. Il reste quelques dizaines de milliers de grandes fortunes bourgeoises ou néo-bourgeoises, à l’abri de la mondialisation et des regards indiscrets, déconnectées de tout pouvoir national, mais constituant une synarchie au niveau mondial et européen, sphères où elles gravitent avantageusement. Car c’est bien de cela qu’il est question aujourd’hui. Où est le pouvoir et qui le détient ?
Et le peuple dans tout ça, celui des travailleurs sur lesquels le communisme fondait tous ses espoirs ? Disparu lui aussi sous le confort de la modernité et sa dépolitisation savamment encouragée depuis l’Après-Guerre. Anesthésié et endormi par le seul « idéal » de son individualisme et de son niveau de vie économique. En tout cas très majoritairement.
La nature ayant horreur du vide, vide qui s’est progressivement creusé depuis plus de deux siècles, une nouvelle classe dirigeante s’est formée (selon la loi de Pareto), insidieusement, sous couvert de nouvelles stratégies, de nouvelles méthodes et d’une pensée résolument destructrice. Cette classe est celle que l’on cite avec insistance depuis une cinquantaine d’années : les élites. Le terme n’était pas ou peu employé jadis car il ne se justifiait pas dans une société organisée sur des structures en elles-mêmes constituées par les meilleurs. Mais le mot « meilleurs » est devenu anti-égalitaire : « élites » l’a remplacé comme ayant une connotation de détenteurs d’une vérité supérieure, absolue et incontestable. Une « élite » dirigeante ne peut qu’être droits-de-l’hommienne, mixitaire, immigrationniste, mondialiste, européiste bien sûr, anti-identitaire, progressiste, écologiste, wokiste, libertarienne socialement. En un mot être le Bien.
D’ailleurs ces élites sont supranationales et rejettent la notion de frontières. Où sont-elles ? Dans la quasi-totalité de la presse, le mouvement associatif, la Justice au plus haut niveau national et européen, la culture sous toutes ses formes ou presque ; mais surtout dans les esprits imprégnés et rendus craintifs et culpabilisés depuis des décennies par le lavage de cerveau de la bien-pensance progressiste des élites en formation.
La plupart des verrous de la société sont aux mains de ces élites – qui ne sont pas « les meilleurs » faut-il le rappeler – à tous les échelons et notamment au plan politique, puisqu’elles ont réussi à persuader le peuple de voter pour elles, faute de quoi les électeurs seraient de mauvais citoyens du camp du Mal absolu. Elles sont la nouvelle religion laïque et rassemblent ainsi tous les volets de tous les pouvoirs.
La dictature des élites, pouvoir autoritaire et monolithique, sans plus aucun contre-pouvoir, puisqu’elles les ont tous investis, est le plus grand drame de notre temps, qui a détruit en moins d’un siècle un millénaire de traditions et d’identités lentement et durement forgées.
Après 1789, arrêt de mort des Ordres et de la monarchie ; la fin du XXe siècle et la disparition de la bourgeoisie ; à quand la troisième révolution qui débarrassera la France et l’Europe de la dictature des élites progressistes ?
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