Bakou veut libérer la Corse !

Corse,  Nouvelle Calédonie, Mélanésie,  Polynésie, Mayotte, Caraïbes, Antilles… quinze  mouvements indépendantistes se sont réunis en juillet à Bakou  la capitale de l’Azerbaïdjan. Il s’agissait  du premier « Congrès des colonies françaises ». Organisé par l’Union populaire pour la libération de la Guadeloupe et une toute nouvelle organisation prétendument internationale : le Groupe d’Initiative Bakou, il  dénonçait le néocolonialisme Français. À la clé  un « front international de libération » contre la France . Dès  février 2023 le président  Ilham Aliyev avait ouvert le feu pour dénoncer « la dictature macroniste » (sic) et en octobre  le parlement azerbaïdjanais accueillait un groupe de soutien au peuple corse.

Pourquoi Bakou ?

De 2019 à janvier 2024, l’Azerbaïdjan a assuré le secrétariat général du Mouvement des non-alignés à l’ONU, organisation créée à Belgrade en 1961. Avec ses 120 pays membres, le mouvement des non-alignés (MNA) est la deuxième plus grande organisation internationale après les Nations unies (ONU). Profitant de l’opportunité, le régime du président Ilham Aliyev a fomenté et financé  ce  fameux Groupe d’initiative  Bakou. Violemment anti française cette organisation s’est alliée au  Mouvement des non-alignés, mais aussi du C24 (Comité spécial de l’ONU sur la décolonisation),pour  se légitimer et multiplier   les  conférences avec des militants indépendantistes  des territoires français d’outre-mer. S’en est suivie une série d’attaques en règle contre la France avec comme levier la Nouvelle Calédonie et  la dénonciation de la répression des « forces coloniales françaises » contre les manifestants kanaks. Dans les manifestations qui ont secoué l’île, on pouvait voir de nombreux militants kanaks avec des tee-shirts portant le logo du groupe Initiative de Bakou. De fait, le GIB se prétend porte-parole des dernières colonies sous domination française. Dans le collimateur, outre la Nouvelle Calédonie qui constituait l’opportunité du moment,  la Guyane et la Polynésie française, la Guadeloupe, évidemment Mayotte, dont le GIB prend un malin plaisir à rappeler  l’annexion illégale  par la France, d’ailleurs condamnée à l’ONU et même aussi la Corse !

Et pourquoi soudain tant de haine ?

Il faut sans doute y voir une conséquence de la guerre du Haut-Karabagh. Depuis novembre 2020, les relations franco-azerbaïdjanaises se sont dégradées, Paris soutenant l’Arménie au grand dam de l’Azerbaïdjan  qui rappelle a l’envi  que la France  avait voté en 1993  la souveraineté azerbaïdjanaise sur l’ensemble de l’ancienne région autonome du Haut-Karabakh et les sept districts environnants !

Naturellement, une fois la Corse, et nos territoires des caraïbes complétement défrancisées, d’autres causes attendent Ilham Aliyev et son messianisme anticolonialiste. Tiens pourquoi pas, la libération de l’Égypte ?  Gageons qu’après treize siècles d’occupation par les Arabes qui les ont envahis au  7e siècle, les coptes chrétiens aspirent à leur tour à virer leurs colonisateurs. Rassurons-les : Ilham Aliyev, le Groupe d’initiative  Bakou et le C24  vont sûrement s’emparer de cette question !

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