« La France n’a rien à faire dans l’OTAN »
À quelques jours du sommet l’OTAN de Varsovie, une pétition initiée par Solidarité et Progrès, le parti de Jacques Cheminade, réclame la sortie de la France de l’OTAN. Lengadoc Info est allé à la rencontre de Julie Perea et Romain, deux militants qui veulent aujourd’hui, à Montpellier, alerter et informer la population sur ce sujet.
Publié par : Jordi Vives sur Lengadoc info.
Lengadoc Info : Pourquoi voulez-vous que la France sorte de l’OTAN ?
Romain : L’OTAN était une réponse à l’URSS, on voulait lutter contre l’URSS. Aujourd’hui l’URSS a disparu mais pas l’OTAN. Elle aurait du être dissoute et ses missions actuelles devraient être sous le contrôle de l’ONU. Aujourd’hui, l’OTAN augmente la pression sur la Russie en menant des actions dans les pays voisins pour essayer d’enclaver la Russie. Ils font la même chose avec la Chine, ils font des exercices militaires dans des eaux internationales contestées autour de la Chine. Ce sont des petites tensions mais qui participent à l’escalade. Moi ça me fait penser aux prémices des première et seconde guerres mondiales. La France n’a rien à faire dans l’OTAN.
Lengadoc Info : Les actions que vous décrivez sont davantage des opérations menées par les États-Unis que par l’OTAN. Pour vous le lien OTAN-États-Unis est systématique ?
Romain : Oui. Il y a eu très récemment en Pologne un exercice militaire de grande ampleur. Il y a trente milles militaires qui ont participé à une simulation de guerre contre une grande puissance qui n’est pas nommée mais qui vise évidemment la Russie. Sur ces trente milles militaires, quinze mille sont américains.
Julie : L’OTAN c’est les États-Unis et derrière les États-Unis vous avez les puissances financières de Wall Street et ce sont ces puissances qui poussent à se retourner contre la Russie et la Chine. Ces deux pays font partie des BRICS (groupe d’états rassemblant le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud). Ces pays mettent en place un nouveau système économique basé sur des projets d’infrastructures communs à l’humanité, financés par des banques qui prêtent aux États pour se développer mutuellement, parce-qu’ils veulent reprendre leur souveraineté face à une hégémonie américaine qui veut imposer sa vision d’un système économique libéral en plein effondrement.
Lengadoc Info : Si la France sortait de l’OTAN, ne pensez-vous pas que le pays se retrouverait isolé ?
Julie : Le général De Gaulle était sorti du commandement de l’OTAN, c’est pas pour autant que la France était isolée. Après si la France sort de l’OTAN ce n’est pas pour rester seule dans son coin, il faut rejoindre cette dynamique des BRICS, aller vers le développement mutuel et établir des accords gagnant-gagnant pour chaque pays. Cela offre une perspective d’avenir pour tout le monde, un développement économique et le progrès social.
Lengadoc Info : En quoi consiste aujourd’hui votre campagne ?
Julie : Aujourd’hui nous encourageons les gens à signer une pétition pour sortir de l’OTAN et demander au président de la République de ne pas se rendre au prochain sommet de l’OTAN à Varsovie, de faire la politique de la chaise vide comme l’avait fait De Gaulle en son temps. Aujourd’hui, l’action que nous menons à Montpellier est aussi menée dans d’autres villes de France mais également à l’internationale, en Europe et jusqu’à New York. Notre pétition est également un moyen d’interpeller les parlementaires français. Il y a 10 000 e-mails qui ont été envoyés et plusieurs députés nous ont répondu.
Source et © photo : Lengadoc Info
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