4 janvier 2024

Le Gymnase du cheval de Gustav Steinbrecht

Par Euro Libertes

Préface de Francis Stuck au livre de Gustav Steinbrecht

(Francis Stuck, écuyer/chercheur, préside le Conservatoire Inter­national des Arts et des Cultures Équestres).

Voilà donc une autre œuvre équestre majeure qui influença l’équitation dès sa parution jusqu’à nos jours.

Je me réjouis de cette réédition du livre Le Gymnase du cheval, un ouvrage de réfé­rence.

Gustav Steinbrecht fut un écuyer allemand du xixe siècle, contemporain de François Baucher, de James Fillis, du Comte d’Aure et de Max von Weyrother parmi d’autres. Tous auront contribué à leur manière à l’art du dressage équestre.

Gustav Steinbrecht prônait l’importance de la légèreté dans le dressage, c’est-à-dire la capacité du cheval à répondre aux aides du cavalier avec une légèreté naturelle.

Il insistait sur le respect du cheval en tant qu’individu et sur la nécessité d’éviter toute violence ou brutalité lors du travail. Il pensait que la confiance et la coopération du cheval étaient essentielles pour atteindre de bons résultats.

Gustav Steinbrecht travaillait dans une quête d’harmonie entre le cavalier et le cheval, par des mouvements et des actions fluides et gracieuses. Sa méthode encourageait un dressage progressif et respectueux des capacités du cheval.

Il fut un précurseur de ce que l’on nomme aujourd’hui la biomécanique. Il attachait une importance particulière au développement progressif de la musculature et de la souplesse du cheval.

Il fut de ces écuyers qui prônaient l’extension d’encolure si décriée aujourd’hui et controversée. Le Gymnase du cheval permet de redécouvrir le sens originel de cet exercice vertueux qui fut dogmatisé et détourné de son but premier en amplifiant ses effets par des moyens coercitifs, le transformant malheureusement bien sou­vent en exercice traumatique de soumission.

Gustav Steinbrecht recom­mandait cet exercice afin de permet­tre au cheval de retrouver et de développer ses allures originelles dans la décontraction et la fluidité.

Durant ce mouvement, le  doit pouvoir s’étendre et se détendre, pour l’assouplissement des muscles du dos, du cou et des épaules par un mouvement en avant et une mise en main délicate.

Il était et il reste important de travailler cet exercice en l’intégrant dans une démarche de gymnastique globale, mais sans le dénaturer en poussant le cheval dans une posture déviante et déséquilibrante dans les trois allures.

Son incompréhension et les erreurs d’interprétation modernes et dogmatiques causent ainsi de nombreuses pathologies dorsales et tendineuses chez les chevaux tout en altérant la notion d’équilibre dans son interprétation universelle et absolue.

Pour toutes ces raisons, il semble essentiel que les cavaliers retrouvent les sources des connaissances afin de pouvoir adapter leur équitation avec raison, pour le bien-être de leur cheval et pour la qualité de leurs performances.

Les sciences du langage interespèces ainsi que les sciences de la zoosémiotique ouvrent désormais de nouveaux chemins éques­tres, potentialisant l’intelligence, la sensibilité et les capacités cogni­tives des chevaux.

Mais au-delà des approches relationnelles éthologiques et des langages scientifiques, il demeure essentiel de connaître la physiologie du cheval ainsi que les manières de potentialiser les attributs bioméca­niques.

En ce sens, Le Gymnase du cheval s’inscrit parmi ces ouvrages intem­porels de référence et de pédagogie supérieure. Voilà un livre qui devrait orner toute bibliothèque de cavalier instruit. Il apporte à chaque cavalier les connaissances indispensables à une préparation physique raisonnée et bien comprise du cheval.

Le gymnase du cheval, Gustav Steinbrecht, Éditions Dualpha, collection « Equus », 422 pages, 37 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

 

Le gymnase du cheval, Gustav Steinbrecht, Éditions Dualpha, collection « Equus », 422 pages, 37 euros.

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