18 août 2023

Espagne : De nouveau vers un « gouvernement Frankenstein » ?

Par Michel Festivi

Les élections générales espagnoles de ce 23 juillet 2023 ont stupéfié tous les observateurs. Le PSOE tout d’abord, car toutes les enquêtes, tous les sondages depuis plus d’un an le donnaient grand perdant. Le Parti Populaire ensuite, il venait tout juste de triompher aux élections régionales et municipales du 28 mai dernier et semblait porté par un élan irrésistible. Tous s’accordaient à dire qu’avec Vox, il obtiendrait la majorité absolue.

En effet, le PP était transcendé par cette vague bleue qui lui avait fait gagner toutes les élections intermédiaires depuis 2019, et notamment les régionales d’Andalousie de juin 2022, où il emportait la mise dans une communauté acquise à la gauche depuis le début des années 1980.

Dans le contexte d’un été étouffant de canicule, les électeurs traditionnels du PP ne se sont pas mobilisés, et les centristes qui n’étaient pas représentés à cette consultation se sont sans doute reportés en force sur le PSOE, par crainte d’un gouvernement PP/Vox, tant il était annoncé, même encore en début de soirée électorale par les sondages de sortie des urnes.

Au final, si le PP est devenu le premier parti d’Espagne en voix, en circonscriptions enlevées et en sièges (136 députés soit 48 de plus qu’en 2019), il n’obtient pas cette fameuse majorité absolue de 176 sièges, indispensable pour gouverner sereinement.

En effet, et c’est la seule non surprise de ce scrutin, Vox qui a souffert du vote utile et sans doute aussi d’une moindre mobilisation, ne parvient à faire élire que 33 députés contre les 52 qu’il possédait, tous les sondages l’avaient prévu. Mais il doit être immédiatement noté, qu’en 2019, le PP était alors en totale perdition et Vox en avait naturellement profité. Vox reste toutefois la troisième force politique espagnole, il a d’ailleurs triplé ses députés régionaux, fin mai.

Le PSOE fait mieux que résister, puisqu’il engrange 122 élus, soit deux de plus qu’en 2019. L’extrême gauche révolutionnaire qui s’était regroupée sous une nouvelle bannière, Sumar (additionner), obtient un score tout à fait honorable soit 31 députés, sept de moins que l’extrême gauche en 2019 qui concourait alors sous l’étiquette de Podemos, (Nous pouvons).

Dès lors aucun bloc ne peut parvenir à rassembler une majorité absolue, sauf peut-être le PSOE s’il réussissait à fédérer autour de lui, outre l’extrême gauche, tous les partis séparatistes voire terroristes basques. C’est ce que les commentateurs et spécialistes divers ont dénommé un « gouvernement Frankenstein », le PSOE faisant en quelque sorte naître une coalition monstrueuse, qu’il était ensuite incapable de contrôler.

Mais pour réaliser cette nouvelle équation de tous les dangers, le PSOE et ses alliés devront accepter cette fois-ci, de passer par les fourches caudines du parti Junts, le parti de Carles Puigdemont, parti qui revendique l’indépendance totale de la Catalogne et qui demande l’organisation d’un référendum à cet égard. Avec ses sept députés, il devient incontournable.

Puigdemont a d’ailleurs été destitué et vit actuellement en Belgique, pour échapper aux foudres de la justice espagnole. Or justement, pour monnayer son soutien à Pedro Sanchez, le Chef de l’actuel gouvernement et président du PSOE, le leader indépendantiste catalan a annoncé qu’il exigerait la tenue de cette consultation, totalement anticonstitutionnelle et l’arrêt de toutes les poursuites par une amnistie. Or le Parquet du Tribunal Suprême espagnol vient de réactiver l’ordre de le rechercher et de le faire arrêter.

Les tractations voire les magouillages politiques vont donc se poursuivre jusqu’au 17 août environ, et ensuite soit Alberto Feijoo pour le PP, soit Pedro Sanchez pour le PSOE tenteront d’obtenir l’investiture des Cortès des députés et de former un nouveau gouvernement. À défaut, les Espagnols pourraient retourner aux urnes d’ici la fin de l’année.

Un autre point doit être souligné, le Sénat était aussi renouvelé aux trois quarts ce 23 juillet, et le PP est désormais majoritaire à la Chambre haute, ce qui ne lui était plus arrivé depuis deux législatures. Cela pourrait avoir une incidence pour empêcher Sanchez de triturer la constitution, de plus le budget ne peut être voté qu’avec la majorité sénatoriale.

Je vous propose, dans une prochaine chronique, de vous donner les éléments politiques essentiels qui ont été les causes de ce résultat déroutant.

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