Non à la ratinophobie !
Un scandale !
Des rats ! et qui soi-disant nous envahiraient ! Proférer de telles provocations dans une enceinte publique, Paul Hatte, conseiller d’opposition de la capitale, l’a osé !
« On observe la présence de rats dans les parties communes de plusieurs logements sociaux », il a dit !
Propos auxquels Douchka Markovic, élue du 18e arrondissement chargée de la condition animale, a réagi immédiatement !
Hélas, trop émue, l’excellente femme soucieuse de défendre ces pauvres rongeurs a proposé de les appeler « Surmulots ».
« Des rats que je préfère nommer surmulots, moins connotés négativement ».
Passons sur le caractère sexiste de cette appellation d’un genre exclusivement masculin, car après tout pourquoi pas surmulettes, mais surtout qui en discrimine les simples mulots. Surmulot, c’est comme surhomme ou surhumain : une vision Nietzschéenne qui organise des catégories et des sous-catégories pour mieux mépriser celles considérées comme inférieures.
Car quel mépris pour les mulots ! Pourquoi ces animaux n’auraient-ils pas les mêmes droits que vous et moi ? Seraient-ils moins humains que nous ? Oui, crions le haut et fort : Nous sommes tous des mulots allemands ! Barrons la route aux suppôts du Ku Klux Klan et à la ratinophobie.
Aujourd’hui l’apartheid pour les mulots, demain les camps et après-demain ? Et pour garantir une relation égalitaire dans notre rapport à ces adorables animaux de compagnie si proches de nous, réclamons une loi les protégeant et garantissant le libre accès à nos poubelles. Enfin, bannissons le terme de surmulot et a fortiori de rat.
Préférons-leur une définition apophatique et respectueuse diel langage inclusi(ve) en recherchant davantage ce qu’iels ne sont pas, plutôt que ce que l’on croit qu’iels sont. Les rat(e) s gris (es) devenant alors des « rongeur(e) s de couleur, non-mulots à queue non courte. »
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