2 mai 2022

La Pologne et la Bulgarie privées de gaz russe

Par article conseillé par EuroLibertés

Par Olivier Bault.

Refusant de payer leur gaz en roubles, les compagnies gazières polonaise et bulgare se sont vu notifier mardi par la compagnie russe Gazprom que les fournitures de gaz seraient coupées à partir du lendemain. En vertu d’un décret signé en mars par le président Vladimir Poutine, les pays qui ont adopté des sanctions vis-à-vis de la Russie doivent en effet désormais régler leurs achats de gaz dans la monnaie russe même si les contrats signés avec Gazprom prévoient une autre monnaie pour les règlements (principalement l’euro et le dollar, mais aussi la livre sterling). La Pologne et la Bulgarie font partie des pays qui ont refusé net de payer leurs achats en roubles, mais aussi, et peut-être surtout, des pays les plus actifs en matière de fournitures d’armes à l’Ukraine. N’étant pas de très gros clients pour la Russie – la Pologne est engagée depuis plusieurs années dans un processus d’abandon du gaz russe qui devait aboutir avec l’expiration à la fin de cette année du contrat gazier en vigueur avec la Russie –, la mesure ne sera pas très coûteuse pour Moscou et elle envoie un signal d’avertissement à ses autres clients européens.

Certains ont déjà accepté de régler leurs achats en roubles de manière détournée, pour ne pas contrevenir aux sanctions européennes. C’est d’ailleurs la Commission européenne elle-même qui avait proposé ce moyen de satisfaire aux exigences du Kremlin sans officiellement payer le gaz en roubles : les sommes sont transférées en euros à la Gazprombank et ces euros sont ensuite convertis dans la monnaie russe sur un autre compte ouvert à cette fin par le client européen. Certains pays ont accepté de se prêter à ce jeu, telles la Hongrie et la Slovaquie, et c’est aussi le cas pour des compagnies allemandes et autrichiennes, mais la Bulgarie et la Pologne ont refusé.

Si la Russie souhaite désormais être payée en roubles, c’est parce que les sanctions l’empêchent de convertir une quantité suffisante d’euros et de dollars pour soutenir sa monnaie. Forcer les clients étrangers à payer dans sa monnaie est donc une manière habile pour la Russie de soutenir le rouble qui a déjà récupéré la majeure partie de la valeur perdue dans les premiers jours de la guerre contre l’Ukraine.

Grâce aux interconnecteurs qui permettent d’alimenter les gazoducs polonais et bulgares dans les deux sens, la Pologne et la Bulgarie ne devraient pas souffrir de pénuries de gaz et elles continueront d’acheter du gaz russe à leurs voisins européens. La Bulgarie dépend à 90 % du gaz russe et ce même gaz russe, arrivant de Turquie, traverse son territoire pour alimenter la Serbie et la Hongrie. Avant le prolongement du gazoduc TurkStream en 2020, le gaz russe arrivait en Bulgarie par l’Ukraine et la Roumanie. La seule réserve du pays n’est remplie qu’à 18 %, mais le passage sur son territoire du gaz russe vers des pays qui ont accepté de payer en roubles pourrait permettre à Sofia, s’il le fallait, de se servir pour forcer Gazprom à respecter son contrat.

Quant à la Pologne, elle ne dépend plus du gaz russe qu’à 55 % contre 90 % il y a encore quelques années. Ses réserves sont remplies à 76 % et un nouveau gazoduc, le Baltic Pipe, acheminant du gaz de Norvège devrait entrer en service en octobre prochain. Grâce à ce gazoduc et à ses terminaux portuaires pour l’importation de gaz naturel liquéfié, la Pologne pourra alors se passer complètement du gaz russe pour la prochaine saison hivernale, et ce n’est d’ailleurs pas la première fois que Moscou lui coupe les fournitures sur fond de tensions politiques.

Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.

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