Le Brexit et le rôle de la place de Paris
« À moins d’un mois du référendum britannique, nous devons nous préparer à tous les scénarios », a déclaré Gérard Mestrallet, président de l’Association Paris Europlace, lors d’une conférence de presse conjointe à Bercy avec le ministre des Finances et le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.
La place de Paris a en effet l’intention de « faire valoir ses atouts » pour attirer les entreprises internationales, alors que sa concurrente britannique, la City de Londres, pourrait être fragilisée en cas de Brexit, ont indiqué le 30 mai de hauts responsables français.
« Quel que soit le résultat du référendum, la Place de Paris entend faire valoir ses atouts pour attirer les entreprises internationales qui souhaiteraient développer leurs activités en Europe », a ajouté Monsieur Mestrallet au terme de la quatrième réunion du comité de la Place de Paris.
« Nous souhaitons que Paris devienne la place de référence pour le financement des entreprises par le marché », a-t-il précisé, à l’approche du référendum britannique qui soulève des incertitudes sur l’avenir de sa concurrente d’Outre-Manche.
De son côté, l’actuel ministre des Finances a rappelé « sans aucune » ambiguïté la position du gouvernement français : « Nous souhaitons et nous espérons que nos amis britanniques resteront au sein de l’Union », a-t-il précisé.
« Mais quelle que soit l’issue du vote, il est pertinent pour notre comité de nous pencher sur la définition du positionnement stratégique de la Place de Paris », a-t-il poursuivi, fixant quatre axes « stratégiques ».
Le ministre souhaite ainsi faire de Paris « la place de référence de la zone euro » pour les financements de marchés des entreprises de « la finance dite intelligente », en d’autres termes la finance verte, les investissements socialement responsables ou encore le financement de projets d’infrastructures. « Tous doivent trouver à Paris des financements adaptés et performants », a-t-il indiqué.
Le ministre a ensuite souhaité rappeler l’importance du développement à Paris des Fintech (sociétés qui développent des technologies innovantes dans la finance) et « des initiatives technologiques en dialoguant avec les nouveaux entrants, en identifiant de façon active d’éventuelles limites réglementaires non justifiées. »
Enfin, Bercy souhaite que la place financière parisienne fournisse « aux entreprises et aux intermédiaires financiers les infrastructures de marché et les fonctions support les plus performantes possible. »
Rappelons que les Britanniques se prononceront le 23 juin par référendum sur le maintien ou non du Royaume-Uni dans l’Union européenne.