Attention Benjamin, trop souvent le mieux est l’ennemi du bien…
On connaît mon oncle Benjamin, le héros picaresque nivernais de Claude Tillier, grâce à son incarnation à l’écran par le regretté Jacques Brel, on connaît moins un autre Benjamin, le sévère neveu constantinois, encore qu’il soit aujourd’hui sous les feux brûlants de l’actualité et des plateaux télévisuels.
Or donc ce Benjamin constant (il n’a rien à voir avec Adolphe) dans son opiniâtreté à prêcher une histoire revisitée de l’Algérie française, nous invite inlassablement à une contrition qui seule permettrait le rétablissement et le rééquilibrage des relations incertaines entre deux États pourtant indéfectiblement liés.
Faut-il rappeler que, à la veille de la Toussaint 1964 un peu moins de 300 000 musulmans algériens vivaient en métropole alors que, aujourd’hui et selon le président Tebboune lui-même, ils seraient environ six millions. La repentance de la France ne leur permettrait-elle pas de regagner enfin leur patrie confisquée sinon interdite ?
Originaire de l’antique Cirta où, soit dit en passant, j’ai passé ma jeunesse, le petit Stora a fréquenté, tout comme moi d’ailleurs, la Place des Galettes et celle des Chameaux pour y écouter bouche bée ces conteurs aussi intarissables et chaleureux que les sources réputées de Hammam Meskoutine. Ils brodaient merveilleusement un récit captivant à partir d’une modeste anecdote recueillie au cours de leur interminable et fructueux vagabondage dans les mechtas et les douars les plus reculés des Aurès, des Némentchas et du Babor.
De cette imprégnation enfantine le doux Benjamin a gardé le goût des effets oratoires, des interminables palabres orientales et des enluminures stylistiques qui émaillent ses brillantes interventions.
On connaît trop bien l’existence de pompiers pyromanes mais il ne faut surtout pas ignorer les maladroits qui, pour éteindre un incendie, se trompent de type d’extincteur et amplifient la catastrophe. Dans le flamboyant rapport qu’il vient de transmettre au président Macron figurent deux propositions dont il devrait pourtant se méfier.
La première concerne la restitution du canon Baba Merzoug (en français encore vernaculaire « le Père Chanceux ») qui trône au cœur de l’arsenal de Brest. Mis accessoirement à disposition de la confrérie des bouchers d’El Djezaïr, il avait servi naguère à transformer des chrétiens comme le père Le Vacher, préalablement fixés à sa gueule, en chair à keftas. Ce n’est pas tant le rappel de cette utilisation domestique et culinaire de l’artillerie qui pourrait attirer des ennuis à ce bon Benjamin, non, mais son origine. Fondu à partir de bombardes diverses piratées sur des navires roumi, il est l’œuvre d’un maître ingénieur vénitien. Imaginez un instant que Rome réclame ce symbole tonitruant de l’industrie de la Renaissance italienne et les Algériens repentants et confus mis en demeure de s’exécuter… Hachma ! Le rouge de la honte, il monte à leur figure, à la seule idée de devoir ce merveilleux symbole de puissance à un chien d’infidèle. Naal dine el kelb !
La deuxième, porte sur l’Émir Abd el Kader pour lequel il est recommandé l’édification à Amboise d’une stèle qui lui serait consacrée. Imaginez que concomitamment à son inauguration soit diffusée copie d’une lettre de la Direction des affaires d’Afrique d’Alger en date du 2 mai 1839 demandant à sa hiérarchie ministérielle la suite à donner à la démarche de ce brave émir exigeant la restitution à son secrétaire particulier de deux individus lui appartenant : « À son retour d’Aïn Madi, l’Émir m’écrivit une lettre pour me demander “un nègre et une négresse” appartenant à son premier secrétaire, qui s’étaient enfuis de Miliana à Alger. Depuis lors, le chef d’escadron de Sallers en ce moment en mission près de l’Émir, me transmet de nouveau ses désirs à cet égard et les prières les plus pressantes du secrétaire qui jouit d’une grande influence. »
Ainsi découvrirait-on que l’armée française non contente d’asservir le malheureux peuple algérien avait contribué à le dépouiller en protégeant ses esclaves en fuite. Qui plus est, la smala d’Abd el Kader elle-même, avant de rencontrer le duc d’Aumale dans les circonstances dramatiques que l’on sait, aurait ainsi pratiqué cette odieuse traite des noirs.
Quelles seraient alors les conséquences dévastatrices d’une telle révélation ? Devant les actions conjuguées des associations mémorielles africaines, des Black lives matter de l’oncle Tom, et du « Aymeric Caron’s show », sans même évoquer la campagne lancée fort opportunément de Colombey les deux Églises ou de Vaucouleurs par Assa Traoré, le gouvernement français serait contraint de démonter le monument, voire de rompre toute relation diplomatique avec non seulement l’Algérie mais surtout avec le Paris Saint Germain et le Qatar qui, à la veille de « sa » coupe du monde de football et des travaux qu’elle suscite, n’est pas « blanc-bleu » dans le domaine du travail au noir pas même défendu par un syndicat jaune. De quoi voir rouge ou être vert de rage !
Allons Benjamin, ton père Élie ne t’a-t-il pas appris qu’il fallait tourner sept fois la langue dans la bouche avant de parler ? Faut-il te rappeler ce que m’expliquait naguère le vénérable membre du consistoire de Constantine Cohen Addad, grand-père de mon copain Éric, se référant au Messilat Yecharim : « La connaissance de la Torah mène l’homme à la prudence ».
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