Allemagne : dérive de la CDU à gauche avec Armin Laschet
Par Olivier Bault.
C’est un centriste fidèle à Angela Merkel qui a été choisi ce week-end par un millier de délégués pour diriger le parti « chrétien-démocrate » allemand, la CDU. Une CDU qui a déjà perdu tout ce qu’il lui restait de chrétien en quinze ans de gouvernements Merkel et qui a donc choisi de poursuivre son évolution vers la gauche et de se donner ainsi la possibilité de gouverner non seulement avec le SPD social-démocrate – comme elle le fait déjà depuis 2013 après une première grande coalition du même type en 2005-09 – ou avec les libéraux du FDP comme en 2009-13, mais aussi avec les Verts qui ont désormais supplanté le SPD en tant que deuxième parti préféré des Allemands. Avec Armin Laschet, la CDU conforte donc son statut de parti de gouvernement plus préoccupé de se maintenir aux affaires que de chercher le bien du pays.
Candidat de la chancelière, le ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le land le plus peuplé de RFA, faisait face, pour le dernier tour de ces élections internes, à deux autres candidats : l’ancien président du groupe CDU-CSU au Bundestag Friedrich Merz et le président de la Commission des Affaires étrangères du Bundestag et ancien ministre fédéral de l’Environnement Norbert Röttgen (démis de ses fonctions par Merkel en 2012). Les trois candidats avaient la particularité d’être de confession catholique, ce qui en Allemagne ne veut malheureusement pas forcément dire grand-chose. Arrivé deuxième et ayant perdu de peu, Merz était le candidat de l’aile droite du parti avec des vues conservatrices en matière sociétale et libérales en matière économique. Il était le candidat de ceux qui voient d’un mauvais œil l’espace laissé sur la droite à l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) par la dérive à gauche de la CDU orchestrée par Angela Merkel, ce qui pose de gros problèmes pour les élections, notamment dans les lands de l’ancienne RDA. C’est d’ailleurs notamment la crise suscitée au sein de la CDU par les alliances avec l’AfD en Thuringe qui avait poussé vers la démission de la présidence du parti l’ancienne dauphine d’Angela Merkel, Annegret Kramp-Karrenbauer.
« Le soutien des communautés immigrées »
L’objectif du vainqueur, Armin Laschet, sera, ainsi qu’il l’a annoncé, de « regagner le soutien des communautés immigrées ». Si ce fidèle de Merkel a toujours pleinement soutenu ses politiques immigrationnistes, il avait osé une timide critique en février dernier pour dire que l’Allemagne ne répondait pas assez vite et pas assez positivement aux propositions du président français Emmanuel Macron pour accélérer l’intégration européenne. C’est une critique autorisée et il ne lui en a pas été tenu rigueur.
Ce centriste qui accroît encore les possibilités d’ouverture à gauche de la CDU n’est toutefois pas au bout de ses peines. Outre le fort mécontentement suscité par sa nomination chez les conservateurs encore présents au sein de la CDU, il n’est pas assuré d’être le candidat au poste de chancelier aux élections législatives de l’automne prochain comme le souhaiterait Merkel. Selon un sondage publié à l’occasion de son élection à la tête du parti, seuls 12,1 % des Allemands le verraient comme candidat de la CDU-CSU contre 43 % pour le ministre-président CSU du land de Bavière, Markus Söder. Avant le vote des délégués de la CDU, la télévision ZDF avait aussi divulgué vendredi un sondage montrant que pour 54 % des Allemands Söder serait le plus apte à exercer la fonction de chancelier, contre 29 % qui verraient bien le libéral-conservateur Merz à ce poste et 28 % des personnes interrogées qui ont désigné Laschet aux enquêteurs.
Article paru dans les colonnes du quotidien Présent.
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