Trafic de médicaments : le dégoût par delà le mal

Alors que 61 % des Français sont réticents – et pour certains franchement opposés – à l’idée de se faire vacciner, ce n’est pas le démantèlement d’un  trafic de médicaments et de produits dopants en Europe – principalement des anti-cancers, antiviraux et anxiolytiques – en provenance de Chine qui va les faire changer d’avis.

« 667 personnes ont été arrêtées dans une vaste opération contre un trafic de médicaments et de substances dopantes, indique Europol dans un communiqué. L’opération, qui s’est déroulée dans toute l’Europe, a été dirigée par la France, la Finlande, la Grèce et l’Italie entre mars et septembre 2020. Au cours de cette opération, 25 groupes criminels ont été démantelés. »

Et ces mêmes criminels sont soupçonnés également de trafic de produits médicaux contrefaits contre le coronavirus Covid-19 : « Près de 33 millions de masques et tests ont ainsi été saisis, ainsi que 70 000 litres de gel hydroalcoolique. La majorité des produits venaient de Chine » précise encore l’agence européenne spécialisée dans la répression de la criminalité.

Pour ceux qui l’ignorerait, le trafic de médicaments est bien plus rentable – jusqu’à dix fois plus – que le trafic d’héroïne : « Nous avons des vrais groupes criminels organisés notamment d’Europe de l’Est et d’Europe du Nord. C’est une criminalité qui est extrêmement lucrative », indique le général Jacques Diacono qui dirige l’OCLAESP (Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à la santé publique).

À l’échelle mondiale, le trafic de médicaments est estimé à 200 milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel.

On estime d’ailleurs à 1 million le nombre de décès chaque année dans le monde dus directement ou indirectement à l’absorption de médicaments contrefaits. Quant est-il maintenant en France avec l’introduction des génériques dont la qualité va d’un médicament superposable à celui d’origine à celui de peu efficace et ou de mal toléré ?

On ne peut que mépriser les individus peu ragoûtants qui volent des pauvres ou des personnes âgées, mais que penser alors de ceux que cela ne gêne pas d’escroquer des malades ?

« J’ai rarement ouvert une porte par mégarde sans découvrir un spectacle qui me fit prendre l’humanité en pitié, en dégoût ou en horreur » a écrit Anatole France (La Vie en fleur).

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