Norbert Hofer spolié de victoire en Autriche
Le candidat du parti nationaliste d’Autriche FPÖ Norbert Hofer a perdu, avec 49,7 % des voix, le deuxième tour des élections présidentielles de ce 22 mai 2016 l’opposant au candidat indépendant soutenu par le parti écologiste et membre de celui-ci Alexander Van der Bellen. Ce résultat exceptionnel, proche de la victoire, a été réalisé malgré les embûches en tous genres placées en travers du chemin de Norbert Hofer et de son parti par le système en place.
La presse contre Norbert Hofer
Norbert Hofer a dû faire face à la presse du système, tant au niveau national qu’international, qui l’a diabolisé et qualifié de candidat d’« extrême droite », alors que son opposant vert ne se voyait nullement affublé d’une appartenance quelconque à « l’extrême gauche ». Lors d’un débat sur la chaîne de télévision publique financée de manière forcée par les citoyens via la télé-redevance ORF, peu de temps avant le deuxième tour de scrutin, un reportage réalisé en Israël a été projeté prétendant qu’une attaque commise par une supposée terroriste lorsqu’en 2014 Norbert Hofer visitait le Mont du Temple n’avait pas eu lieu, contrairement à ce qu’a prétendu dans le passé Norbert Hofer. Le FPÖ a pu, suite à cette attaque, produire des articles de presse de cette époque montrant que la police avait tiré sur une dame.
L’immigration des pays musulmans et du Tiers-monde a vaincu Norbert Hofer
Selon un sondage réalisé à la sortie des urnes, 86 % des ouvriers ont voté pour le candidat FPÖ Norbert Hofer. Pourtant, celui-ci n’obtient pas de bons résultats dans les quartiers ouvriers de Vienne, ce qui semble montrer que l’électorat originaire de pays musulmans et du Tiers-monde, qui a en partie colonisé ces quartiers, s’est mobilisé pour faire barrage à Norbert Hofer. Un échec de celui-ci à quelques milliers de voix près est la conséquence de l’immigration incontrôlée en provenance de ces pays.
Nouveau chancelier
Entre les deux tours de scrutin, le chancelier social-démocrate SPÖ et des ministres de ce parti ont été remplacés afin de réduire le rejet du système politique en place par une partie de la population. Cela a dû modifier en défaveur de Norbert Hofer le vote du deuxième tour des présidentielles de certains électeurs.
Le secret du vote n’est pas assuré
Les votes par correspondance n’assurent pas le secret du scrutin. Or, ils représentent un poids important au niveau des résultats. Le candidat nationaliste du FPÖ Norbert Hofer ratant de peu les 50 %, un large doute plane sur les résultats, car il est probable que dans des bastions rouges, notamment au sein de maisons de retraite pour personnes âgées, des manipulations aient eu lieu.
Des votes captifs
Les sociaux-démocrates et les conservateurs se partageant en Autriche le pouvoir depuis des décennies, ceux-ci ont nommé politiquement des personnes à tous les niveaux de l’appareil d’État. Les personnes qui leur sont redevables ont eu tendance à ne pas voter pour le candidat du FPÖ, parti qui dénonce depuis des décennies le règne du « système de la carte de parti. »
La fin de la culture du consensus
Au cours des années 1930, l’Autriche a connu des tensions politiques très graves qui ont vu les conservateurs instaurer en 1934 une dictature et leur Chancelier Engelbert Dollfuss faire tirer sur les ouvriers sociaux-démocrates de Vienne la Rouge. Plusieurs centaines de ceux-ci sont décédés et des milliers ont été blessés. Après la guerre, le système de consensus voyant les deux partis dominants, les socialistes et les conservateurs, se partager le pouvoir à tous les niveaux a été mis en place afin d’éviter toute nouvelle polarisation de la société. Or, désormais, l’Autriche a quitté cette culture du consensus et se trouve à nouveau polarisée, plus entre les rouges et les conservateurs dont la couleur est le noir, mais entre les verts écologistes et les bleus nationalistes. Ces derniers ayant pris la place des rouges et les verts ayant remplacé les conservateurs.
Qui a voté pour Norbert Hofer ?
Des personnes issues de toutes les couches de la société ont voté pour le candidat FPÖ. Le scrutin marque néanmoins un fort clivage : social, culturel, lié au niveau d’étude, femmes-hommes, villes-campagnes. Le candidat nationaliste est avant tout celui du peuple, des travailleurs manuels, des personnes n’ayant pas réalisé de hautes études, des hommes, des habitants des campagnes… Alors que le candidat vert Alexander Van der Bellen est plutôt le candidat des bourgeois boboïsants ayant réalisé de hautes études, plutôt femmes et habitant en ville.
Un clivage géographique est également apparu, tant à l’issue du premier que du deuxième tour de scrutin : le Sud et l’Est, situés près des frontières par où arrivent les migrants, ont voté pour le nationaliste Norbert Hofer alors qu’Alexander Van der Bellen obtient ses bons résultats dans le Nord et l’Ouest, moins exposés aux flux de migrants.
Alexander Van der Bellen a plus bénéficié de reports de votes de candidats du premier tour éliminés à l’issue de celui-ci, mais aussi des votes des abstentionnistes du premier tour.
Prochaine étape
Le nouveau président Alexander Van der Bellen est élu pour six ans. Les prochaines élections législatives sont prévues en 2018, mais peuvent survenir auparavant si un des deux partis du gouvernement actuel réunissant les sociaux-démocrates et les conservateurs jette le gant.
Pour le moment, le FPÖ est donné dans les sondages premier parti du pays à 34 %. Alexander Van der Bellen a indiqué dans le passé qu’il ne permettrait pas, s’il était élu président, qu’un gouvernement constitué en tout ou en partie du FPÖ restant sur ses positions actuelles en matière européenne prenne les commandes du pays et a ajouté qu’il préférerait dissoudre le Parlement et organiser de nouvelles élections. Alexander Van der Bellen a déclaré au lendemain de son élection qu’il ne chargerait pas dans le futur le président du FPÖ Heinz-Christian Strache de former un gouvernement, même si le FPÖ gagne les élections législatives de 2018. Norbert Hofer et Heinz-Christian Strache ont affirmé qu’ils visent une victoire du FPÖ en 2018 et désirent rendre le parti si puissant électoralement qu’il devienne incontournable. Le FPÖ a perdu une bataille, mais la guerre ne fait que commencer !