Décès possible de Michael d’Andrea, Commandant de la CIA
« Mike l’Ayatollah » ou « Prince Obscur », le célèbre Michael D’Andrea, Commandant de la Central Intelligence Agency pour les opérations au Moyen-Orient aurait été tué dans l’accident de l’avion militaire de l’US Air Force qui s’est écrasé dans le centre de l’Afghanistan à bord duquel se trouvaient des officiers de la CIA et de la NSA (National Security Agency).
La mort de l’équipage a été rapportée par le porte-parole des Talibans, Zabihullah Mujah, dans une déclaration publiée quelques heures après l’accident.
Pour l’instant, le Pentagone n’a pas confirmé la nature de l’accident et les victimes.
D’Andrea a rejoint la CIA en 1979. Il a commencé sa carrière à l’étranger en Afrique, à Dar es Salaam, en Tanzanie. D’Andrea a été chef de poste au Caire, en Égypte, puis à Bagdad, en Irak. D’Andrea avait traqué Nawaf al-Hazmi, qui devait plus tard participer aux attentats du 11 septembre.
D’Andrea a pris la tête du Centre antiterroriste de la CIA en 2006, en remplacement de Robert Grenier. C’est l’année exacte où George Bush Jr. a commencé à financer les rebelles et les terroristes syriens pour préparer la guerre civile planifiée par la CIA depuis 1983.
Au cours de ses neuf années d’activité, D’Andrea a ordonné des centaines de frappes par drones au Pakistan et au Yémen, plaidant pour le programme auprès du Congrès américain. En 2015, la direction du programme de drones a été confiée à Chris Wood, à la suite d’un remaniement bureaucratique effectué par le directeur John O. Brennan.
Dossier top secret de la CIA : la guerre américaine en Syrie prévue depuis 1983
Dans un document de la CIA américaine en date du 14 septembre 1983, déclassifié le 27 mai 2008 et donc disponible en Open Source Intellgence (Osint), le projet d’agression militaire contre la Syrie par les États-Unis est décrit ainsi que les raisons de le faire.
Signé par l’ancien officier de l’Agence centrale Graham Fuller, il confirme la manipulation montée avec Israël et la Turquie contre Assad pour une question d’intérêts pétroliers et son opposition au pipeline dit « des Frères musulmans ». Le document révèle la nécessité de menacer le président syrien de l’époque Hafiz Al Assad, père de Bachar, pour son hostilité au gazoduc irakien Qatar-Turquie fortement soutenu par les Frères musulmans sunnites, féroces ennemis des alaouites chiites auxquels appartient la famille Assad. Le document révèle également la pression américaine pour une action militaire d’Israël aux côtés des sunnites irakiens, et turcs.
De quoi s’agissait-il ?
«Les États-Unis devraient envisager une escalade brusque de la pression contre Assad en orchestrant secrètement des menaces simultanées contre la Syrie depuis les trois États frontaliers hostiles à la Syrie : l’Irak, Israël et la Turquie » (Graham Fuller).
Le plan de la CIA contre Assad et la Syrie
L’idée du Qatar était la construction d’un gazoduc à partir du champ Iran-Qatari South Pars/North Dome Gas-Condensate vers la Turquie, via la Syrie. En Turquie, il pouvait se connecter au gazoduc Nabucco pour approvisionner les clients européens. Deux trajets étaient possibles : l’un défendu par la Qatar pour damer le pion à l’Arabie Saoudite, passait par la Jordanie et la Syrie, et un autre par l’Arabie saoudite, le Koweït et l’Iraq. Mais la Syrie ne veut pas en entendre parler . La raison : protéger les intérêts de son allié russe, principal fournisseur de gaz naturel en Europe et refuser toute concession avec les sunnites et leur allié américain dont le bras armé au Moyen Orient est Israël, ennemi irréductible de la Syrie. Supprimer Assad répond donc aux intérêts convergents du Qatar, des Turcs et des Américains.
« Les initiatives diplomatiques à ce jour ont eu peu d’effet sur Assad qui a jusqu’à présent correctement calculé les forces de jeu dans la région et conclu qu’elles ne sont que faiblement disposées contre lui. Les États-Unis devraient envisager une escalade brusque de la pression contre Assad en orchestrant secrètement des menaces simultanées contre la Syrie depuis les trois États frontaliers hostiles à la Syrie: l’Irak, Israël et la Turquie .
Une telle menace doit être avant tout de nature militaire. À l’heure actuelle, il existe trois éléments relativement hostiles autour des frontières de la Syrie: Israël, l’Iraq et la Turquie. Il faut envisager d’orchestrer une menace militaire crédible contre la Syrie afin de provoquer au moins un changement modéré dans ses politiques »
«Face à trois fronts belligérants, Assad serait probablement contraint d’abandonner sa politique de fermeture du pipeline. Israël soulèverait simultanément les tensions le long du front syrien au Liban sans réellement déclencher la guerre. La Turquie, lancerait des opérations unilatérales contre des camps terroristes dans le nord de la Syrie. Pratiquement tous les États arabes auraient de la sympathie pour l’Irak. »
Graham Fuller n’est pas n’importe qui. Opérant au Moyen-Orient sous l’administration du président Ronald Reagan (1981-1989), il est devenu vice-président du US National Intelligence Council.
Le document révèle cependant un scénario trop optimiste sur le rôle de l’Irak qui, à cette époque, était toujours dirigé par le dictateur Saddam Hussein, tué seulement en 2006 après la deuxième guerre du Golfe qui a détruit le pays, le rendant incapable d’agir contre la Syrie.
D’où ces rumeurs qui prétendent que Mossoul Al Baghdadi, serait une marionnette des Etats- Unis stipendiée par la CIA et que Daesch serait une création de l’agence. Rumeurs à prendre avec énormément de prudence, mais à la lumière de ce document il apparaît que, sciemment ou pas, le califat terroriste servait bougrement les intérêts américains.
On comprend mieux en tout cas à cette lecture, la curieuse inefficacité du corps expéditionnaire américain contre les djihadistes de Daech, leur soutien aux rebelles syriens et pourquoi il a fallu l’arrivée des Russes et des milices chiites pour obtenir enfin des résultats.
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